ENCICLOPÉDIA MINEIRA: Prof. Marcos Tadeu Cardoso

Um projeto do Prof. Marcos Tadeu Cardoso, um livro publicado narrando a história das principais cidades Mineiras.
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quarta-feira, 30 de março de 2011

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France
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République française (fr)
Drapeau de la France Armoiries de la France
(Drapeau de la France) (Armoiries de la France)
Devise nationale : Liberté, Égalité, Fraternité
carte
Langue officielle Français
Capitale Paris
48°52′N 2°19.59′E / 48.867, 2.3265
Plus grandes villes, classées par aire urbaine Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Nice, Bordeaux, Nantes, Strasbourg.
Forme de l’État République
- Président de la République
- Premier ministre
- Président du Sénat
- Président de l'Assemblée nationale Nicolas Sarkozy
François Fillon
Gérard Larcher
Bernard Accoyer
Superficie
- Totale
- Eau (%) Classé 41e[1]
675 417[note 1] km2
0,26 %
Population
- Totale (janvier 2011)
- Densité Classé 21e
65 800 000[note 2],[I 1] hab.
97[note 3] hab./km2
Gentilé Français, Française
PIB (PPA) (2009) 2 108 milliards USD (8e)
PIB (nominal) (2009) 2 675 milliards USD (5e)
IDH (2010) en augmentation 0,961[2] (très élevé) (8e)
Monnaie Euro et Franc CFP[note 4] (EUR)
Fuseau horaire UTC +1 (CET) ;

heure d’été : UTC+2 (CEST)
Hymne national 'La Marseillaise'
Domaine internet .fr[note 5]
Indicatif
téléphonique +33


La France [fʁɑ̃s], en abrégé RF, en forme longue la République française, est une république constitutionnelle unitaire dont la majeure partie du territoire et de la population est située en Europe occidentale, mais qui comprend également plusieurs territoires répartis dans les Amériques, l’océan Indien et le Pacifique. Elle a pour capitale Paris, pour langue officielle le français et pour monnaie l’euro. Sa devise est Liberté, Égalité, Fraternité, et son drapeau est constitué de trois bandes verticales respectivement bleue, blanche et rouge. Son hymne est La Marseillaise.

Pays ancien formé au Haut Moyen Âge, la France joue un rôle important dans l’histoire mondiale par l’influence de sa culture et de ses valeurs démocratiques et républicaines, par la colonisation qu’elle a menée en Amérique, en Asie, en Océanie et en Afrique, et par son rôle pionnier dans la construction de l’Union européenne. Elle est une puissance nucléaire, et l’un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies.

Peuplée de 65,8 millions d’habitants (janvier 2011), la France est en 2009 la cinquième puissance économique mondiale aux taux de change du marché. Son économie, de type capitaliste avec une intervention étatique assez forte, fait d’elle un des leaders mondiaux dans les secteurs de l’agroalimentaire, de l’aéronautique, de l’automobile, des produits de luxe, du tourisme et du nucléaire.
Sommaire
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* 1 Géographie
o 1.1 Localisation et frontières
o 1.2 Géologie, topographie, hydrographie
o 1.3 Climat
o 1.4 Paysages et environnement
o 1.5 Répartition spatiale des hommes et des activités
o 1.6 Axes de communication et transports
* 2 Histoire
o 2.1 Préhistoire, Protohistoire et Antiquité
o 2.2 Naissance, crises et transformations du Royaume de France au Moyen Âge
o 2.3 Renaissance et absolutisme (XVIe-XVIIIe siècle)
o 2.4 Le siècle des révolutions (1789 - début XXe siècle)
o 2.5 La France dans les deux Guerres mondiales
o 2.6 La France depuis la Libération
* 3 Politique et administration
o 3.1 Organisation des pouvoirs
o 3.2 Découpage territorial et décentralisation
o 3.3 France d’outre-mer
o 3.4 Tendances politiques, partis et élections
o 3.5 Dirigeants actuels
o 3.6 Finances publiques
o 3.7 Protection sociale
o 3.8 Défense
o 3.9 Appartenance à des organisations internationales
o 3.10 Politique étrangère et diplomatie
o 3.11 Symboles républicains
* 4 Population et société
o 4.1 Démographie
o 4.2 Immigration, population étrangère et minorités visibles
o 4.3 Famille, sexualité et égalité des sexes
o 4.4 Langues
o 4.5 Religions
o 4.6 Éducation
o 4.7 Santé
o 4.8 Médias
o 4.9 Sport
o 4.10 Engagement associatif, syndical et politique
o 4.11 Image de la France et des Français
* 5 Économie
o 5.1 Revenus de la population et développement humain
o 5.2 Emploi
o 5.3 Principaux secteurs d’activité
+ 5.3.1 Agriculture et agro-alimentaire
+ 5.3.2 Industrie
+ 5.3.3 Énergie
+ 5.3.4 Commerce et artisanat
+ 5.3.5 Tourisme
+ 5.3.6 Recherche
+ 5.3.7 Finance et assurance
o 5.4 Place de la France dans l’économie mondiale
* 6 Patrimoine culturel
o 6.1 Patrimoine architectural
o 6.2 Patrimoine artistique et événements culturels
o 6.3 Une longue tradition scientifique
o 6.4 Gastronomie
o 6.5 Rayonnement culturel international
* 7 Compléments
o 7.1 Notes
o 7.2 Codes
o 7.3 Bibliographie
o 7.4 Liens externes
* 8 Références

Géographie
Article détaillé : Géographie de la France.
Localisation et frontières
Une carte physique de la France, simplifiée à l’extrême. On y observe notamment les principaux massifs montagneux (Alpes, Pyrénées, Massif central, Jura et Vosges) et les principaux cours d’eau (Loire, Rhône, Seine et Garonne).
Carte physique simplifiée de la France métropolitaine.

La France métropolitaine est située à l’une des extrémités occidentales de l’Europe. Elle est bordée par la mer du Nord au nord, la Manche au nord-ouest, l’océan Atlantique à l’ouest et la mer Méditerranée au sud-est. Elle est frontalière de la Belgique et du Luxembourg au nord-est, de l’Allemagne et de la Suisse à l’est, de l’Italie et de Monaco au sud-est, de l’Espagne et d’Andorre au sud-ouest. Si les frontières du sud du pays correspondent à des massifs montagneux, les frontières du nord-est ne correspondent à aucune limite géographique[note 6] ni linguistique[note 7]. La France métropolitaine comprend plusieurs îles, notamment la Corse et des îles côtières.

La France possède également de nombreux territoires situés en-dehors du continent européen, couramment appelés territoires d’outre-mer, naguère DOM-TOM, qui lui permettent d’être présente dans tous les océans. Ces territoires aux statuts variés sont[3] :

* sur le continent sud-américain : la Guyane ;
* dans l’océan Atlantique (Antilles) : la Guadeloupe, la Martinique, Saint-Pierre-et-Miquelon, Saint-Martin et Saint-Barthélemy ;
* dans l’océan Pacifique : la Polynésie française, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et Clipperton ;
* dans l’océan Indien : La Réunion, Mayotte, les Îles Éparses, les Îles Crozet, les Îles Kerguelen et Saint-Paul-et-Amsterdam ;
* en Antarctique : la Terre Adélie[note 8].

La superficie de la France est de 670 922 km², ou 547 030 sans comptabiliser l’outre-mer[4]. Elle est le 41e plus grand État du monde par sa surface terrestre[4] et le deuxième par sa zone économique exclusive[5]. Elle est en outre le troisième plus grand pays d’Europe, après la Russie et l’Ukraine (deuxième si on inclut les territoires hors d’Europe), et le plus grand de l’Union européenne[4]. Son territoire métropolitain continental s’étend sur environ 1 000 km du nord au sud et d’est en ouest. L’étendue de son littoral, outre-mer inclus, est de 8 245 km[6].
Géologie, topographie, hydrographie
Articles détaillés : Géologie de la France et Relief de la France.

Le territoire métropolitain de la France offre une grande variété d’ensembles topographiques et de paysages naturels[b 1]. De larges parties du territoire actuel de la France ont été soulevées lors de plusieurs épisodes tectoniques, notamment la surrection hercynienne à l’ère paléozoïque qui est à l’origine des massifs armoricain, central, morvandeau, vosgien, ardennais et corse[b 2]. Les massifs alpin, pyrénéen et jurassien sont eux beaucoup plus jeunes, et possèdent des formes moins érodées[b 2] — les Alpes culminent à 4 810 mètres d’altitude au Mont Blanc[7].

Ces massifs délimitent plusieurs bassins sédimentaires, notamment le bassin aquitain au sud-ouest et le bassin parisien au nord[b 2] — ce dernier comprend plusieurs régions au sol particulièrement fertile, notamment les plateaux limoneux de la Beauce et de la Brie[b 3]. En outre, diverses voies de passage naturelles, telles que la vallée du Rhône, permettent des communications aisées[b 4]. Les littoraux offrent des paysages assez contrastés ; il s’agit tantôt de retombées de massifs montagneux (la Côte d’Azur par exemple), de plateaux se terminant sur des falaises (la Côte d’Albâtre) ou de larges plaines sableuses (la plaine du Languedoc)[b 5].

Le réseau hydrographique de la France est principalement organisé autour de quatre grands fleuves, la Loire, la Seine, la Garonne et le Rhône[b 6], auxquels on peut ajouter la Meuse et le Rhin, moins importants en France mais majeurs à l’échelle européennne. Le bassin versant français des quatre premiers correspond à plus de 62 % du territoire métropolitain[b 6].
Climat
Ici figure une carte des six grands domaines climatiques français, décrits dans le paragraphe ci-contre.
Carte des grands domaines climatiques français.
Article détaillé : Climat de la France.

Le climat de la France métropolitaine est tempéré[b 7], influencé par l’anticyclone des Açores comme le reste de l’Europe de l’Ouest[8], avec des variantes régionales ou locales assez marquées. La typologie actuelle retient six grands domaines climatiques[b 7] :

* le quart nord-ouest du pays appartient au domaine breton, avec ses nuances parisiennes et flamandes ; celui-ci est caractérisé par des températures douces, une amplitude thermique faible et des précipitations relativement importantes ;
* au sud de celui-ci, le domaine aquitain reprend les caractéristiques du domaine breton, mais avec des températures plus élevées ;
* au nord-est du pays, le domaine lorrain possède des caractéristiques semi-continentales, avec un hiver froid et des précipitations plus faibles qu’à l’ouest ;
* au bord de la mer Méditerranée, le domaine provençal connaît un ensoleillement important, des étés chauds et secs et des hivers doux et humides ;
* entre les domaines lorrain et provençal, le domaine danubien fait office de zone de transition, avec une amplitude thermique forte ;
* le domaine montagnard, qui correspond aux régions d’altitude élevée, est caractérisé par des hivers froids et humides aux précipitations nivales importantes.

Une grande partie de la France d’outre-mer est en revanche soumise à des climats tropicaux (avec de fortes variantes)[b 8], auxquels il faut ajouter les exceptions guyanaise (climat équatorial)[9], de Saint-Pierre-et-Miquelon (climat océanique)[10] et des Terres australes et antarctiques françaises (climats polaire et océanique)[11].

La France métropolitaine connaît des événements climatiques aux conséquences importantes : des tempêtes (celles de décembre 1999 ont abattu 7 % des arbres des forêts françaises[b 9]), des canicules (la canicule européenne de 2003 fit 15 000 morts[b 9]), des incendies et des inondations.

La température moyenne en France s’est élevée de 0,1 °C en moyenne par décennie au cours du XXe siècle[b 10].
Données climatiques de quelques villes françaises ↓ Température moyenne en janvier↓ Température moyenne en juillet↓ Précipitations, en millimètres par an↓ Ensoleillement, en heures par an↓ Neige, en jours par an↓
Ajaccio 8,7 22,6 646 2 726 2
Bordeaux 5,5 19,9 923 1 992 4
Bourg-Saint-Maurice -1,3 17,7 971 1 957 55
Brest 5,9 15,7 1 109 1 492 9
Lille 2,6 17,2 687 1 617 19
Lyon 2,9 21 825 1 932 20
Millau 3,5 20,1 757 2 121 31
Nice 7,6 22,9 767 2 668 1
Paris 3,5 18,7 642 1 630 15
Strasbourg 0,9 18,8 610 1 633 30
Fort-de-France (Martinique) 24,9 27,5 2 089 N.C. N.C.
Papeete (Polynésie française) 26,7 24,7 1 743 N.C. N.C.
Saint-Denis (Réunion) 26,1 21,1 1 674 N.C. N.C.
Sources : linternaute.com, levoyageur.net[12].
Paysages et environnement

La France métropolitaine possède une grande variété de paysages, entre des plaines agricoles ou boisées, des chaînes de montagnes plus ou moins érodées, des littoraux diversifiés et des vallées mêlant villes et espaces néo-naturels. La France d’outre-mer possède quant à elle une importante biodiversité, par exemple dans la forêt équatoriale guyanaise ou dans les lagons de Nouvelle-Calédonie[13]. La France est un des pays les plus boisés d’Europe occidentale, les forêts occupant 28 % de la surface nationale[b 11].

*

Le massif alpin du Mont-Blanc.
*

La pointe du Van, à l’extrémité occidentale de la Bretagne.
*

Le village d’Usson, perché sur une butte volcanique du Massif central.
*

La plage de Sainte-Anne, en Guadeloupe.

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Cette diversité des paysages et des écosystèmes est menacée par la fragmentation écologique des milieux par un dense réseau routier[14], par l’artificialisation des côtes et par la pollution de son eau et de ses sols. Un tiers des eaux de surface sont de mauvaise voire de très mauvaise qualité, principalement à cause des pollutions industrielles[b 12] ; les pollutions agricoles liées à l’usage d’engrais et de pesticides ont quant à elles fortement détérioré la qualité des nappes phréatiques dans plusieurs régions, en particulier la Bretagne[b 13]. La littoralisation du peuplement et des activités[b 14] entraîne une extension et une densification du bâti sur les côtes[b 15], malgré la loi littoral de 1986 et l’intervention du Conservatoire du littoral[b 16] et le caractère inondable de certains secteurs. Quant aux infrastructures de transport, notamment routières, elles exposent leur riverains à une pollution atmosphérique, sonore et visuelle importante[14].

Néanmoins, les pouvoirs publics tentent depuis plusieurs décennies de répondre à ces défis environnementaux. Aux réserves naturelles et aux parcs nationaux se sont ajoutés depuis 1968 les parcs naturels régionaux[15], qui mêlent conservation et mise en valeur du patrimoine naturel et culturel[c 1] et couvrent en 2007 13 % du territoire français[16]. Six agences de l’eau ont été mises en place pour gérer et protéger les ressources en eau du pays[b 12]. Grâce à une politique de limitation de l’usage des produits pétroliers et à l’importance de l’énergie nucléaire, les émissions françaises de CO2 par tête sont inférieures à celles de la plupart de ses voisins européens, et a fortiori de celles des États-Unis[17]. Cependant, selon une étude du ministère de l'Écologie, de l'Énergie, du Développement durable et de la Mer publiée en 2010, « sur plusieurs points, le bilan environnemental demeure préoccupant, voire se détériore »[18].
Répartition spatiale des hommes et des activités
Article détaillé : Principales aires urbaines de France.
Ici figure une carte démographique de la France, montrant les densités de population par département et faisant figurer la « diagonale du vide » et la ligne Le Havre-Marseille.
Carte synthétique de la répartition de la population en France. Sont indiquées les densités de population par département, les 18 aires urbaines de plus de 400 000 habitants, la ligne Le Havre-Marseille et les limites approximatives de la « diagonale du vide ».
+ de 5 000 hab/km² de 300 à 1 000 hab/km² de 100 à 250 hab/km² de 70 à 100 hab/km² de 40 à 70 hab/km² - de 40 hab/km²

La France métropolitaine est marquée par des déséquilibres spatiaux multiples. D’une part, la France possède l’originalité d’avoir une capitale sept fois plus peuplée que la deuxième aire urbaine du pays[note 9], et qui regroupe un quart des étudiants[I 2] et la quasi-totalité des sièges de grandes entreprises du pays[19]. D’autre part, la ligne Le Havre - Marseille est souvent considérée comme la limite entre un est à l’industrie et à l’urbanisation anciennes, et un ouest longtemps resté agricole et qui bénéficie aujourd’hui d’un important essor démographique et économique[n 1]. Enfin, des Ardennes, au nord-est, aux Landes, au sud-ouest, se dessine une « Diagonale des faibles densités », caractérisée par un peuplement faible comparé au reste du pays et une économie souvent en difficulté[20].

Après un long exode rural au XIXe siècle et jusque dans la deuxième moitié du XXe siècle[n 2], le solde migratoire des campagnes françaises est redevenu positif dans les années 1990[n 1]. L’essentiel de la croissance urbaine se fait dans les zones périurbaines, de plus en plus éloignées de l’agglomération-centre[n 2]. Le tableau ci-dessous liste les principales villes du pays en 2007, classées par défaut en fonction de la population de leur aire urbaine.
Ville↓ Aire urbaine[I 3]↓ Commune[I 4]↓
Paris 11 836 970 2 193 030
Lyon 1 757 180 472 330
Marseille + Aix-en-Provence 1 618 369 852 395
Lille 1 163 934 225 789
Toulouse 1 118 472 439 453
Bordeaux 1 009 313 235 178
Nice 999 678 348 721
Nantes 768 305 283 025
Strasbourg 641 853 272 123
Toulon 600 740 166 537
Axes de communication et transports
Article détaillé : Transport en France.

En raison de sa situation de carrefour, la France est un pays de passage[b 17]. Elle est en effet le passage obligé pour les hommes et les marchandises circulant par voie terrestre entre la péninsule Ibérique et le reste de l’Europe, et, depuis l’ouverture en 1994[21] du tunnel sous la Manche, entre le Royaume-Uni et le reste de l’Europe[b 17]. Héritages de l’histoire, les réseaux de transports français sont très centralisés autour de Paris[b 18] ; cette centralisation est particulièrement forte dans les transports ferroviaires et aériens, même si elle commence à diminuer[22].
Photographie d’un TGV Duplex.
Un TGV Duplex sur la LGV Méditerranée.

Le principal moyen de transport utilisé en France est la route, qui représentait en 2007 respectivement 86,5 % et 79,9 % des trafics voyageurs et marchandises[note 10],[23]. La France compte plus d’un million de kilomètres de routes en 2005, dont la quasi-totalité sont revêtues[24]. Depuis la Libération, la France s’est dotée d’un réseau autoroutier étendu, qui totalise 10 991 km en 2007[24]. Depuis quelques décennies, les politiques publiques s’attachent à réduire les accidents mortels sur la route, principalement dus à la vitesse et à l’alcool[j 1] ; elles tâchent également de réduire la dépendance des Français vis-à-vis de la voiture, au profit d’autres moyens de transport moins polluants[i 1].

Le réseau ferroviaire français, de son côté, date pour l’essentiel du milieu et de la fin du XIXe siècle ; en 2009, il compte 29 473 km de lignes, dont plus de la moitié sont électrifiées[25]. L’essentiel du trafic est géré par l’entreprise publique SNCF, sur les lignes appartenant au gestionnaire d’infrastructure Réseau ferré de France (RFF). Depuis les années 1980, le trafic voyageurs augmente en France, grâce d’une part à la prise en charge par les régions du trafic régional et local, et surtout à la naissance et à l’extension continue du réseau de lignes à grande vitesse parcouru par le TGV[26]. D’autre part, les principales villes du pays sont dotées d’un réseau ferroviaire urbain, de type métro, tramway ou RER ; le métro de Paris, né en 1900, forme l’un des réseaux les plus denses au monde[27].

Quant au transport aérien, il est particulièrement centralisé : les deux aéroports parisiens de Roissy-Charles-de-Gaulle et Orly ont accueilli en 2008 plus de 87 millions de passagers, quand le premier aéroport de province, celui de Nice, en accueillait à peine plus de 10 millions[28]. Les aéroports de province sont en effet concurrencés par le TGV pour le trafic domestique, tandis que les aéroports parisiens accueillent la quasi-totalité du trafic long-courrier[b 19]. La France est le siège de la première compagnie aérienne (Air France-KLM[29]) et du premier constructeur aéronautique civil (Airbus[b 20],[note 11]) européens.

D’autres modes de transport sont utilisés en France, mais ils sont plus marginaux. Le trafic fluvial assure une part négligeable du trafic voyageurs, et très secondaire du trafic marchandises, en raison principalement de l’inadaptation d’une grande partie du réseau au trafic moderne[24]. Le trafic maritime est plus important, mais les ports de Dunkerque, Le Havre, Nantes - Saint-Nazaire et Bordeaux font pâle figure face à leurs rivaux de la Mer du Nord comme Rotterdam ou Anvers[30] ; seul le port de Marseille tire son épingle du jeu — Marseille est le premier port de la Méditerranée en tonnage expédié[30]. Quant au vélo, il connaît aujourd’hui une nouvelle jeunesse, notamment grâce à la préoccupation environnementale des Français et à la mise en place de systèmes de location de bicyclettes dans plusieurs villes du pays[i 2].
Histoire
Carte animée montrant l’évolution du territoire français métropolitain de 985 à 1947. Après s’être petit à petit accru au Moyen Âge et aux Temps Modernes, la France a connu sa dernière extension territoriale majeure et définitive en 1860, avec l’acquisition de Nice et de la Savoie.
Évolution du territoire de la France métropolitaine, de 985 à 1947.
Articles détaillés : Histoire de France, Chronologie de la France et Formation territoriale de la France métropolitaine.

La France actuelle occupe la plus grande partie des anciennes Gaules celtiques, conquises par Jules César au Ier siècle av. J.-C., mais elle tire son nom des Francs, un peuple germanique qui s’y installa à partir du Ve siècle. La France est un État à l’unification ancienne, et fut l’un des premiers pays de l’époque moderne à tenter une expérience démocratique.
Préhistoire, Protohistoire et Antiquité
Articles détaillés : Chronologie de la France à la Préhistoire (jusqu'en -680), Gaule et Gaule romaine.

La présence humaine sur le territoire de la France actuelle remonte au Paléolithique inférieur ; les traces les plus anciennes de vie humaine datent d’il y a environ 1 800 000 ans[e 1]. L’homme est alors confronté à un climat rude et variable, marqué par plusieurs ères glaciaires qui modifient son cadre de vie[e 1]. La France compte un nombre important de grottes ornées du Paléolithique supérieur, dont l’une des plus célèbres est celle de Lascaux[e 1] (Dordogne, -18 000 environ[31]).
Des aurochs ont été représentés dans la grotte de Lascaux il y a au moins 18 000 ans.
Aurochs représentés dans la grotte de Lascaux, datés d’il y a au moins 18 000 ans[31].

Vers -10 000, à la fin de la dernière ère glaciaire, le climat s’adoucit[e 1]. À partir de -7 000 environ, cette partie de l’Europe occidentale entre dans le Néolithique et ses habitants se sédentarisent, même si l’évolution est différente selon les régions[e 2]. Après un fort développement démographique et agricole aux IVe et IIIe millénaires, la métallurgie fait son apparition à la fin du IIIe millénaire, d’abord avec le travail de l’or, du cuivre et du bronze, puis avec celui du fer au VIIIe siècle[e 3].

En -600, des Grecs originaires de la ville de Phocée fondent la ville de Marseille, au bord de la Méditerranée[e 4] ; à la même époque, quelques peuples celtes pénètrent dans le territoire de la France actuelle, mais cette occupation ne se généralise à la France entière qu’entre les Ve et IIIe siècles av. J.-C.[e 5]. La notion de Gaule apparaît alors ; elle correspond aux territoires de peuplement celte compris entre le Rhin, l’Atlantique et la Méditerranée[e 6]. La Gaule est alors un pays prospère, dont la partie méridionale est de plus en plus soumise aux influences grecques et romaines[e 7].

À partir de -125, le sud de la Gaule est peu à peu conquis par la République romaine, qui y fonde les villes d’Aix-en-Provence, Toulouse et Narbonne[e 8]. En -58, Jules César se lance à la conquête du reste de la Gaule, et vainc en -52 une révolte menée par le chef gaulois Vercingétorix[e 9]. Les territoires nouvellement conquis sont répartis par Auguste en neuf provinces romaines, dont les principales sont la Narbonnaise au sud, l’Aquitaine au sud-ouest, la Lyonnaise au centre et la Belgique au nord[e 10]. De nombreuses villes sont fondées durant la période gallo-romaine, dont Lyon, appelée à être une capitale des Gaules[e 11] ; celles-ci sont conçues à l’image des villes romaines, avec un forum, un théâtre, un cirque, un amphithéâtre et des thermes[e 12]. La religion romaine se superpose aux cultes gaulois sans les faire disparaître, les divinités se confondant peu à peu dans un même syncrétisme[e 13].

Au IIIe siècle, la Gaule romaine connaît une crise grave, le limes, frontière fortifiée protégeant l’Empire des incursions germaniques, étant franchi à plusieurs reprises par les Barbares[e 14]. Le pouvoir romain, pendant ce temps, semble chancelant : un Empire des Gaules est proclamé en 260 et échappe à la tutelle romaine jusqu’en 274[e 15]. Néanmoins, la situation s’améliore dans la première moitié du IVe siècle, qui est une période de renouveau et de prospérité pour la Gaule[e 16]. En 312, l’empereur Constantin Ier se convertit au christianisme ; les chrétiens, persécutés jusque là, se multiplient[e 17]. Mais les invasions barbares reprennent à partir de la seconde moitié du IVe siècle[e 18] ; le 31 décembre 406, les Vandales, Suèves et Alains franchissent le Rhin et traversent la Gaule jusqu’en Espagne[e 19]. Au milieu du Ve siècle, les Alamans et les Francs, deux peuples païens, s’installent au nord-est de la France actuelle et exercent une forte pression sur les généraux romains qui subsistent dans le nord-est de la Gaule[e 20].
Naissance, crises et transformations du Royaume de France au Moyen Âge
Articles détaillés : Mérovingiens, Carolingiens, Capétiens, Royaume de France, Capétiens directs et Maison capétienne de Valois.
Une représentation artistique du baptême de Clovis, dans la Sainte-Chapelle à Paris.
Le baptême de Clovis, représenté dans la Sainte-Chapelle à Paris (anonyme).

La conversion au christianisme du chef franc Clovis fait de lui l’allié de l’Église et lui permet de conquérir l’essentiel de la Gaule au tournant des Ve et VIe siècles[e 21]. La fusion des héritages gallo-romains, des apports germaniques et du christianisme est longue et difficile, les Francs constituant originellement une société guerrière aux lois très éloignées du droit romain et des principes chrétiens[e 22]. Tandis que la faiblesse démographique que connaît le Royaume des Francs entraîne un déclin des villes, le christianisme s’installe par la fondation d’églises rurales et surtout de très nombreux monastères[e 23]. Si le pouvoir de Clovis semblait originellement solide, la dynastie mérovingienne doit bientôt faire face à de graves difficultés[e 24] ; elle disparaît en 751 lorsque Pépin le Bref est sacré roi des Francs, fondant ainsi la dynastie carolingienne[e 25].

Pépin le Bref et son fils Charlemagne agrandissent considérablement le royaume des Francs, qui s’étend à la fin du VIIIe siècle sur plus d’un million de kilomètres carrés[e 26]. L’immense empire carolingien est contrôlé par une administration centralisée basée à Aix-la-Chapelle, des comtes représentant Charlemagne dans tout l’empire et étant surveillés par les missi dominici[e 27]. Charlemagne, couronné en 800 empereur d’Occident relance les arts libéraux dans l’éducation, et le Palais d’Aix-la-Chapelle accueille une activité intellectuelle et artistique de haut niveau[e 28]. Néanmoins, après la mort de l’empereur, les comtes et les vassaux de celui-ci parviennent peu à peu à rendre leur fonction héréditaire, et les petits-fils de Charlemagne se partagent l’Empire au traité de Verdun (843) ; Charles obtient la Francie occidentale, qui correspond approximativement aux deux tiers occidentaux de la France actuelle et dont les frontières varieront peu jusqu’à la fin du Moyen Âge[e 29]. Le nouveau royaume doit toutefois affronter trois vagues d’invasions différentes aux IXe et Xe siècles, menées par les musulmans, les Vikings et les Hongrois[e 30]. À la même époque, les pouvoirs des anciens comtes continuent d’augmenter tandis que le pouvoir royal diminue[e 31] ; une société féodale se met en place, caractérisée par sa division en trois ordres : le clergé, la noblesse et le Tiers état[e 32].

En 987, Hugues Capet est élu roi[note 12] ; la monarchie redevient héréditaire[e 33], et les Capétiens règneront sur la France pendant plus de 800 ans. Néanmoins, les premiers rois capétiens ne contrôlent directement qu’une portion très faible du territoire français, appelée le domaine royal, et certains de leurs vassaux sont beaucoup plus puissants qu’eux[e 34]. Au XIIe siècle, le pouvoir royal commence à s’affirmer contre les princes du royaume, mais doit faire face à partir des années 1150 à la naissance d’un « empire Plantagenêt » regroupant dans un même ensemble l’Angleterre et le tiers ouest de la France[e 35].

Le royaume capétien atteint un apogée au XIIIe siècle, la monarchie reprenant le pouvoir qu’elle avait perdu[e 36] tandis que l’art et la culture français s’affirment en Europe[e 37]. Philippe Auguste (1180-1223) parvient à conquérir l’essentiel des possessions françaises des Plantagenêt, mettant temporairement fin à la menace anglaise et agrandissant considérablement le domaine royal par la même occasion[e 38]. Louis IX (1226-1270) se comporte en arbitre de la chrétienté et participe aux septième et huitième croisades, ce qui l’amènera à être très vite canonisé par l’Église catholique[e 39].

Le XIVe et la première moitié du XVe siècle voient la France plonger dans une crise grave, dont les expressions sont multiples[e 40]. La Guerre de Cent Ans, menée contre l’Angleterre et née d’un problème de succession à la tête du Royaume de France, ravage le pays[e 41]. Mais la crise des XIVe et XVe siècles n’est pas seulement politique ou militaire : elle est aussi démographique — la peste noire tue à partir de 1347 au moins un tiers de la population du royaume[note 13] —, sociale — les insurrections paysannes et urbaines se multiplient —, économique et religieuse[e 42]. Mais la monarchie, si elle est également touchée par cette crise, n’en sort que renforcée : le pouvoir central, qui s’est déplacé dans la vallée de la Loire, se dote de nouvelles institutions et met en place une armée et un impôt permanents[e 43].
Renaissance et absolutisme (XVIe-XVIIIe siècle)
Articles détaillés : Ancien Régime, Renaissance, Guerres de religion, Maison capétienne de Bourbon, Grand Siècle et Siècle des Lumières.

À partir de 1494, les souverains français mènent de multiples guerres en Italie puis contre l’empereur Charles Quint[32]. Mais les règnes de François Ier (1515-1547) et de son fils Henri II (1547-1559) sont surtout marqués par un renforcement du pouvoir royal, qui tend à devenir absolu[33], et par une Renaissance littéraire et artistique fortement influencée par l’Italie[34]. En 1539, l’ordonnance de Villers-Cotterêts fait du français la langue administrative et judiciaire du Royaume[e 44].Mais l’unité de la France autour de la personne du roi est bousculée dans la deuxième moitié du XVIe siècle par le problème religieux : entre 1562 et 1598, huit guerres de religion se succèdent entre catholiques et calvinistes[e 45]. Cette crise religieuse se double d’une crise économique et surtout politique[35]. En 1598, le roi Henri IV (1589-1610) donne par l’édit de Nantes une liberté partielle de culte aux protestants[e 46].

Louis XIII (1610-1643) et ses ministres Richelieu et Mazarin doivent faire face à l’opposition de nobles soucieux de reprendre leurs anciens pouvoirs[e 47]. À la même époque, la France mène plusieurs guerres victorieuses (dont la Guerre de Trente Ans) et commence à former un premier empire colonial, principalement en Nouvelle-France, aux Antilles et sur la route des Indes[e 48]. Louis XIV affirme plus que jamais le caractère absolu de son pouvoir[note 14] : le « Roi-soleil » se considère comme le « lieutenant de Dieu sur terre[e 49] » et fait construire le Château de Versailles, symbole de son pouvoir[e 50]. Il s’entoure d’artistes et de savants, et travaille à l’unité religieuse de son royaume[e 51], en reprenant la persécution des protestants et en révoquant l'édit de Nantes. Malgré la situation financière critique de la monarchie, Louis XIV mène plusieurs guerres face à une Europe coalisée contre lui[e 52], tandis que le marquis de Vauban fait construire un réseau de villes fortifiées aux frontières du Royaume[e 53]. Si ces guerres aboutissent dans un premier temps à des victoires françaises, plusieurs défaites militaires et des famines ternissent la fin de son règne[e 54].

Son arrière-petit-fils Louis XV (1715-1774) mène lui aussi plusieurs guerres, aux résultats contrastés[e 55]. La France abandonne en 1763 au traité de Paris ses possessions en Amérique du Nord, mais acquiert dans la même décennie la Lorraine et la Corse[e 56]. Pendant ce temps, la France connaît une forte vitalité démographique, économique — la croissance de la production agricole s’accompagne d’une proto-industrialisation, notamment dans le secteur textile — et surtout intellectuelle et culturelle[e 57]. Louis XVI, qui accède au trône en 1774, se révèle incapable de trouver une solution au surendettement de la monarchie et doit convoquer les états généraux en 1788[e 58].
Le siècle des révolutions (1789 - début XXe siècle)
Articles détaillés : Révolution française, Consulat (histoire de France), Premier Empire, Restauration (histoire de France), Monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire et Troisième République.

Les délégués envoyés aux États généraux qui s’ouvrent le 5 mai 1789 outrepassent rapidement les pouvoirs qui leur sont attribués, et s’érigent en une Assemblée nationale constituante[e 59]. Le Roi ne peut alors empêcher l’assemblée constituante de décider l’abolition des privilèges dans la nuit du 4 août, puis d’adopter le 26 août une Déclaration des droits de l’homme et du citoyen[e 60]. Après un essai de monarchie constitutionnelle, la République naît en septembre 1792, et Louis XVI, accusé de trahison, est guillotiné le 21 janvier 1793[e 61]. La France révolutionnaire se lance alors dans plusieurs années de guerres et d’exécutions, jusqu’à l’instauration du Directoire en 1795[e 62].

Le 9 novembre 1799, le général Napoléon Bonaparte renverse le Directoire par un coup d’État et lui substitue le Consulat ; cinq ans plus tard, il est couronné Empereur des Français[e 63]. Napoléon Ier crée ou réforme de nombreuses institutions[note 15], et ses multiples victoires militaires mettent la moitié de la population européenne sous son contrôle au début des années 1810[e 64]. Le déclin sera néanmoins rapide : après une éphémère abdication puis un bref retour au pouvoir, l’Empereur est définitivement vaincu à Waterloo le 18 juin 1815[e 65].
Tableau d’Eugène Delacroix représentant la Révolution de 1830.
La Révolution de 1830 illustrée par Eugène Delacroix dans La Liberté guidant le peuple.

La France entame alors une seconde expérience de monarchie constitutionnelle, pendant laquelle les rois Louis XVIII (1814-1824) et surtout Charles X (1824-1830) remettent en question une partie des acquis de la Révolution[e 66]. Quelques semaines après avoir conquis Alger, Charles X est renversé en 1830 par les Trois Glorieuses, un mouvement révolutionnaire qui amène sur le trône Louis-Philippe[e 67]. Si ce dernier est alors considéré comme réformateur, la contestation monte bientôt, malgré l’essor économique que connaît la France à cette époque[e 68].

En février 1848, une nouvelle révolution éclate, dont les objectifs ne sont plus seulement politiques mais aussi sociaux[e 69]. L’éphémère Seconde République qui est alors mise en place instaure le suffrage universel masculin, abolit l’esclavage dans les colonies et la peine de mort pour raison politique[e 70], mais est renversée par son président Louis-Napoléon Bonaparte, qui est couronné empereur en 1852[e 71]. Si les premières années du Second Empire sont celles d’un régime autoritaire, Napoléon III entame un tournant libéral en 1860, qui n’empêche pas une montée des oppositions politiques, tandis que le développement industriel et ferroviaire s’accélère[e 72]. La défaite de la France face à une Allemagne en cours d’unification, en 1870-1871, est un double tournant dans l’histoire du pays : l’empereur capitule le 2 septembre 1870 et la République est proclamée le 4, tandis que l’Allemagne annexe l’Alsace-Lorraine[e 73].

Malgré sa naissance chaotique, la Troisième République est le plus long des régimes politiques qu’a connus la France depuis 1789[e 74]. Les républicains mettent peu à peu en place leur projet politique : l’école est rendue gratuite, laïque et obligatoire en 1881-1882, les libertés de presse et de réunion sont accordées en 1881, le divorce et les syndicats sont autorisés en 1884, et les Églises sont séparées de l’État en 1905[e 75]. À la même époque, la France se dote d’un vaste empire colonial, qui sera le deuxième au monde après celui du Royaume-Uni en 1914[e 76]. Si plusieurs crises politiques se succèdent — crise boulangiste, scandale des décorations, scandale de Panamá, affaire Dreyfus —, la menace principale pour la République vient désormais de l’extérieur, où la guerre apparaît de plus en plus imminente[e 77].
La France dans les deux Guerres mondiales
Articles détaillés : Troisième République, Première Guerre mondiale, Entre-deux-guerres, Seconde Guerre mondiale, Régime de Vichy et Gouvernement provisoire de la République française.

Par le jeu des alliances, la France entre en guerre au début du mois d’août 1914 contre l’Allemagne, aux côtés du Royaume-Uni et de la Russie[e 78]. La Première Guerre mondiale, qui fait 1 400 000 victimes françaises et entraîne de nombreuses destructions dans le nord-est du pays, se conclut le 11 novembre 1918 en faveur de la Triple-Entente[e 79]. Outre le retour de l’Alsace-Lorraine à la France, les conditions de la paix que Paris souhaite imposer à Berlin lors du traité de Versailles sont particulièrement dures : la France compte en effet faire payer les dommages de la guerre à celle qu’elle accuse d’en être la seule responsable[e 79].

Après quelques années de reconstruction, la France peine à retrouver sa vigueur économique d’avant-guerre[e 80]. Elle sera néanmoins touchée bien après la plupart des autres puissances par la crise des années 1930[36]. Mais si cette crise est tardive, elle est durable et profonde. Aux difficultés économiques s’ajoute une crise de régime, malgré l’espoir suscité par l’arrivée au pouvoir en 1936 du Front populaire[37]. Au final, lorsque la France déclare le 3 septembre 1939 la guerre à l’Allemagne nazie, elle sort tout juste de la plus grave crise qu’ait connue la Troisième République[e 81].
Une carte représentant la division du territoire français, durant la Seconde Guerre mondiale, entre une zone libre correspondant à un large tiers sud-est du pays et une zone occupée correspondant au nord du pays et au littoral atlantique.
Durant la Seconde Guerre mondiale, le territoire français était divisé entre une « zone occupée » au nord et une « zone libre » au sud, auxquelles s’ajoutait d’autres zones de taille plus restreinte au statut spécial.

Après huit mois sans combats (la « Drôle de guerre »), la Wehrmacht envahit le 10 mai 1940 le nord-est de la France, et le Maréchal Philippe Pétain demande l’armistice le 22 juin[e 82]. Ce dernier obtient les pleins pouvoirs le 10 juillet, signant ainsi la fin de la Troisième République et la naissance du Régime de Vichy, qui mène une politique conservatrice, traditionaliste et antisémite et collabore avec le Troisième Reich, malgré l’action de la Résistance à l’intérieur et à l’extérieur du pays[e 83]. Le débarquement allié du 6 juin 1944 en Normandie sonne le glas du Régime de Vichy, et le début de la Libération de l’Europe[e 84]. Au total, ce conflit aura tué moins de militaires que le précédent[note 16], mais les victimes civiles sont nombreuses – au moins 75 000 Juifs installés sur le territoire français ont été tués lors de la Shoah[38],[note 17] – et les blessures psychologiques et politiques longues à cicatriser[e 84].
La France depuis la Libération
Articles détaillés : Quatrième République, Cinquième République et Histoire de France sous la Cinquième République.

Une période de renouveau commence alors pour la France[e 85]. Si le Général de Gaulle, chef de la France libre, ne peut empêcher l’adoption d’une constitution proche de celle de la Troisième République, l’après-guerre voit la création de la Sécurité sociale et le droit de vote accordé aux femmes[e 86]. La Quatrième République choisit le camp occidental dans la Guerre froide qui s’ouvre à cette époque, entame la décolonisation de l’Asie et de l’Afrique et participe aux débuts de la construction européenne[e 87]. La France entame dans le même temps une période de forte croissance économique, que l’économiste Jean Fourastié appellera « Trente Glorieuses[e 88],[39] ».

Le 1er juin 1958, lors d'une grave crise politique liée à la guerre d'Algérie, le général de Gaulle est investi Président du Conseil par l'Assemblée Nationale avec pour mission de donner à la République une nouvelle constitution : la Cinquième République donne au président des pouvoirs plus larges face au Parlement[e 89]. De Gaulle poursuit et achève la décolonisation de l’Afrique, et affirme l’indépendance de la France face aux États-Unis[e 90]. Mais la crise étudiante et sociale de mai 1968 met en avant l’archaïsme d’un régime qui semble déconnecté des aspirations de son temps ; malgré la démission du général de Gaulle en 1969, le gaullisme se maintient au pouvoir cinq ans de plus, sous la figure du président de la République Georges Pompidou[e 91].

En 1974 s’ouvre l’ère post-gaulliste, avec l’arrivée d’une personnalité issue du centre, Valéry Giscard d’Estaing, au poste de président[e 92]. Alors que la France entre peu à peu dans la crise des années 1970, les premières années de son mandat sont marquées par plusieurs lois actant les mutations de la société française, comme la loi Veil, qui légalise l’interruption volontaire de grossesse (IVG), ou l’abaissement de 21 à 18 ans de l’âge de la majorité[e 93]. Mais le véritable tournant a lieu en 1981, lorsqu’un président socialiste, François Mitterrand, est élu[e 94]. Face à la situation économique qui s’aggrave, celui-ci tente dans un premier temps une politique de relance[e 95], tout en adoptant des mesures symboliquement fortes comme l’abolition de la peine de mort[40]. Si François Mitterrand est réélu en 1988, la France connaît entre 1986 et 1988 puis entre 1993 et 1995 deux périodes de « cohabitation », situation jusque là inédite où le Président n’appartient pas au même parti que son gouvernement et qui offre une lecture nouvelle des institutions[e 96]. Cette situation se reproduit entre 1997 et 2002, mais de façon inversée, après qu’un président de droite, Jacques Chirac, a été élu en 1995, et que des élections législatives ont amené le socialiste Lionel Jospin à la tête du gouvernement[e 97]. La France adopte dans le même temps la monnaie unique européenne[41].

L’élection présidentielle de 2002 est marquée par une surprise électorale, avec l’élimination de Lionel Jospin dès le premier tour au profit de Jean-Marie Le Pen, candidat de l’extrême droite[42]. Jacques Chirac est alors logiquement réélu[42], et les gouvernements Raffarin puis Villepin sont marqués par l’opposition de la France à la guerre en Irak[43], le « non » au référendum sur la ratification du traité établissant une Constitution pour l’Europe[44] et les émeutes urbaines de novembre 2005[45]. Si Nicolas Sarkozy, président à partir de 2007, appartient au même parti que son prédécesseur, la politique qu’il mène se veut de « rupture[46] ». Le gouvernement « d’ouverture » que François Fillon forme avec des personnalités issues non seulement de la droite, mais aussi du centre et de la gauche[46], doit cependant faire face à la crise économique venue en 2008-2009 des États-Unis[47].
Politique et administration
Articles détaillés : république française (régime politique), Administration publique centrale française, Cinquième République et Vie politique en France depuis 1958.

La France est une démocratie libérale, dont le gouvernement a la forme d’une république. Les fondements de l’organisation politique et administrative actuelle de la France ont été fixés en 1958 par la Constitution de la Cinquième République. Selon l’article premier de cette constitution, « la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale ». Depuis 2003, ce même article affirme en outre que « son organisation est décentralisée ».
Organisation des pouvoirs
Article détaillé : Cinquième République.

L’organisation des pouvoirs en France est définie par la constitution de 1958, amendée à plusieurs reprises[k 1] ; le rôle de chaque institution est cependant défini tant par la pratique observée depuis 1958 que par le texte de la Constitution[k 1]. La France possède un régime politique original par le large pouvoir dont disposent à la fois le Parlement et le Président de la République, ce qui a amené les constitutionnalistes à parler de « régime parlementaire présidentialisé », de « régime semi-présidentiel » ou encore de « régime parlementaire bireprésentatif[note 18] ».

Le pouvoir législatif appartient au Parlement, formé de deux chambres, l’Assemblée nationale et le Sénat[k 2]. L’Assemblée nationale, chambre basse du Parlement, est formée de 577 députés en 2010[48], élus pour cinq ans au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours dans des circonscriptions découpées au sein des départements[k 3]. L’Assemblée nationale a le dernier mot en cas de désaccord prolongé avec le Sénat sur l’adoption d’une loi[k 4]. Ce dernier est formé en 2010 de 343 sénateurs élus pour six ans par 150 000 grands électeurs (principalement des élus locaux)[49] et est de ce fait considéré comme moins représentatif que l’Assemblée nationale[k 5].

Le pouvoir exécutif appartient en premier lieu au Président de la République[k 6], élu pour cinq ans[50] au suffrage universel direct au scrutin uninominal majoritaire à deux tours[k 7]. Le Président de la République est le chef de l’État et le chef des armées, il promulgue les lois et peut dissoudre l’Assemblée nationale[k 8]. Il nomme le Premier ministre, et, sur proposition de celui-ci, les membres du gouvernement[k 9]. Le gouvernement peut être renversé par une motion de censure adoptée par l’Assemblée nationale[k 4]. Lorsque la majorité parlementaire et le Président n’appartiennent pas au même parti politique, une lecture nouvelle des institutions voit le jour — on parle alors de cohabitation[k 2].

Le pouvoir judiciaire, quant à lui, est séparé des deux autres, bien que le Président de la République dispose d’un droit de grâce[51]. Il est lui même subdivisé entre un ordre administratif, dont la plus haute juridiction est le Conseil d’État, et un ordre judiciaire, dont la plus haute juridiction est la Cour de Cassation[k 10]. Le droit français, de tradition romano-civiliste[52], stipule que tout accusé, avant d’être condamné, est présumé innocent, et qu’une affaire peut être rejugée en appel sur demande d’une des parties[note 19],[53].

La conformité des lois à la Constitution, la régularité des scrutins et, plus largement, le respect des institutions est contrôlée par le Conseil constitutionnel[k 11].
Un organigramme des institutions de la Cinquième République, reproduisant et enrichissant le fonctionnement décrit ci-dessus.
Organigramme des institutions de la Cinquième République.
Découpage territorial et décentralisation
Carte des régions de France métropolitaine.
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Articles détaillés : Administration territoriale de la France et Décentralisation en France.

La France métropolitaine est divisée en de multiples collectivités territoriales, de trois niveaux, la commune, le département et la région. Ces collectivités territoriales sont en même temps des circonscriptions administratives dans lesquelles l’État intervient au travers de ses services déconcentrés. Les communes, au nombre de 36 570 en métropole au 1er janvier 2009[I 5], correspondent généralement au territoire d’une ville ou d’un village ; elles sont dirigées par un conseil municipal[k 12], qui élit un maire, à la fois agent de la collectivité territoriale et représentant de l’État dans la commune[k 13]. Depuis les années 1990, la coopération entre les communes a été renforcée par l’émergence d’établissements publics de coopération intercommunale, dont le rôle s’accroit[k 14]. Les départements, créés pendant la Révolution française[k 15], sont aujourd'hui au nombre de 96 en métropole où ils sont dirigés par un conseil général, dont les membres sont élus au sein des cantons[k 16], l’État y étant représenté par un préfet[k 17]. Quant aux 22 régions de métropole, dont l’existence est plus récente[k 17], elles sont dirigées par un conseil régional[k 18], et l’État y est représenté par un préfet de région[k 19]. À ces collectivités territoriales s’ajoutent d’autres divisions territoriales de la France, tels que le canton, l’arrondissement ou plus récemment le pays, mais elles ne possèdent pas de dirigeants élus[note 20].

Comparée à ses voisins européens, la France a longtemps été marquée par une forte centralisation politique, les collectivités territoriales disposant de pouvoirs relativement faibles[k 15]. Néanmoins, cette situation a beaucoup évolué depuis le début des années 1980, d'abord en 1982-1983 avec les lois Defferre, puis en 2002-2004 sous le gouvernement Raffarin[54]. En 2010, les compétences des collectivités territoriales sont nombreuses, et concernent notamment les établissements scolaires, les transports, le développement économique et l’action sociale[55]. Néanmoins, la superposition de multiples échelons et la limite souvent floue entre les compétences des différentes collectivités territoriales est la source de débats sur l’avenir de la décentralisation, sur lequel le gouvernement Fillon s’est penché entre 2008 et 2010[56].
Une carte de la France d’outre-mer, montrant que la France est présente dans tous les océans.
France métropolitaine et d’outre-mer (bleu)
France d’outre-mer
Article détaillé : France d'outre-mer.

Les territoires français situés hors d’Europe, qui correspondent à d’anciennes colonies restées françaises, sont quant à eux soumis à des régimes administratifs et juridiques très différents les uns des autres[57]. Ces territoires, dont la situation économique est globalement moins bonne que celle de la métropole, bénéficient de nombreuses aides de l’État[58].

La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, la Réunion et à partir de 2011 Mayotte[note 21] sont à la fois des départements et des régions d’outre-mer, au statut similaire à celui des départements et régions métropolitaines, bien que les lois françaises puissent prévoir des dispositions spécifiques les concernant[59]. Ces départements font partie des régions ultrapériphériques de l’Union européenne, et sont soumis à la législation européenne[60].

En revanche, les autres territoires français d’outre-mer ne font pas partie de l’Union européenne, bien que leurs habitants disposent de la citoyenneté européenne[61]. Il s’agit tout d’abord des six collectivités d’outre-mer, au statut très divers, la Polynésie française, Saint-Barthélémy, Saint-Martin, Saint-Pierre-et-Miquelon et jusqu’en 2011 Mayotte[note 21],[62]. Bien que l’État y conserve certaines prérogatives exclusives, elles sont soumises en grande partie à une législation spécifique et bénéficient de la spécialité législative[57]. La Nouvelle-Calédonie, de son côté, est une collectivité territoriale sui generis, à l’autonomie très poussée, et où un référendum sur l’indépendance doit être organisé entre 2014 et 2019[63]. Enfin, les Terres australes et antarctiques françaises et l’île de Clipperton, qui n’accueillent aucun habitant permanent, sont gérées directement par l’État ou son représentant[63],[64].
Un diagramme montrant l’évolution des pourcentages des suffrages exprimés obtenus par chaque courant politique au premier tour de chaque élection présidentielle de 1965 à 2007. On peut notamment observer une diminution de l’influence des centristes et une hausse de celle de l’extrême-droite, même si ces deux tendances ont été nuancées lors de l’élection de 2007.
Diagramme représentant le pourcentage des suffrages exprimés obtenu par chaque courant politique au premier tour de chaque élection présidentielle de 1965 à 2007[note 22],[65].
Communistes, extrême gauche Socialistes, divers gauche Écologistes Centristes Droite Extrême droite Divers
Tendances politiques, partis et élections
Articles détaillés : Vie politique en France depuis 1958 et Liste des partis et mouvements politiques français.

Sans être comparable au système américain, le système politique français, et notamment le suffrage uninominal majoritaire qui prévaut lors des élections présidentielles et législatives, tend à une bipolarisation ou à une tripolarisation de la vie politique[n 3]. Par conséquent, on observe depuis les débuts de la Cinquième République une tendance au regroupement des partis avec de fréquents retours en arrière[k 20], et l’audience des principaux partis tend à diminuer au profit des petites formations[note 23]. Le paysage politique français a connu trois évolutions majeures depuis les années 1980 : la chute de l’audience du Parti communiste français[n 4], la baisse progressive de l’électorat centriste et la hausse du vote pour des partis non-parlementaires, notamment à l’extrême droite[n 3]. Ces deux dernières évolutions ont cependant été en partie contredites lors de récents scrutins. Par ailleurs, l’abstention concerne un nombre de plus en plus élevé d’électeurs[66].

Depuis les années 1990, les deux principaux partis français sont l’Union pour un mouvement populaire (UMP) — Rassemblement pour la République (RPR) avant 2002 — et le Parti socialiste (PS)[67]. L’Union pour un mouvement populaire est un parti de droite et de centre-droit[68], membre du Parti populaire européen. Il est en 2010 le parti le plus représenté dans les institutions politiques nationales, puisque le Président de la République, le Premier ministre, 56 % des députés[69] et 40 % des sénateurs[70] en sont membres. Le Parti socialiste est un parti de gauche et de centre-gauche[68], membre du Parti socialiste européen. De nombreux autres partis participent à la vie politique de la France : les plus importants sont le Front national (FN, extrême droite), le Mouvement démocrate (MoDem, centre), le Nouveau Centre (centre-droit), le Parti communiste français (gauche), le Parti radical de gauche (centre-gauche) et les Verts (écologistes)[note 24],[n 5].
Une photographie de Nicolas Sarkozy, actuel Président de la République.
Nicolas Sarkozy, actuel Président de la République.
Dirigeants actuels
Articles détaillés : Nicolas Sarkozy, François Fillon et Gouvernement François Fillon (3).

Depuis l’élection présidentielle de 2007, Nicolas Sarkozy, ancien président de l’Union pour un mouvement populaire (UMP), est Président de la République. À la suite de la victoire de l’UMP aux élections législatives de 2007, il a nommé François Fillon Premier ministre. Ce dernier est à la tête d’un gouvernement qui compte 31 membres au 14 novembre 2010, dont 11 femmes et deux ministres d’État, Alain Juppé et Michèle Alliot-Marie[71].
Finances publiques

En France, les prélèvements obligatoires représentaient 44,4 % du PIB en 2006[a 1], le sixième taux le plus élevé parmi les pays membres de l’OCDE[a 1], et ce taux a tendance à augmenter[a 2]. Les cotisations sociales représentent près de 38 % du total, dix points de plus que la moyenne des pays de l’OCDE[a 3] ; à l’inverse, la France est le pays développé où les impôts sur le revenu et sur les sociétés représente la part la plus faible du total des prélèvements obligatoires[a 4].

Malgré le taux élevé des prélèvements obligatoires, les dépenses publiques les dépassent nettement, totalisant 53,9 % du PIB en 2006[a 5]. Dès lors, le déficit public est élevé, atteignant 2,7 % du PIB en 2007[I 6] et même 7,9 % en 2009 du fait de la conjoncture économique[72]. La dette publique de la France, quant à elle, atteignait 1 457,4 milliards d’euros fin 2009, soit 75,8 % du PIB[I 7], contre 20,7 % en 1980[a 6]. La France est néanmoins tenue de respecter les critères du Pacte de stabilité et de croissance de la zone euro, qui limite le déficit budgétaire à 3 % du PIB et la dette publique à 60 % du PIB[a 7].
Ici sont visibles deux diagrammes : le premier montre la répartition des recettes fiscales de l’État par impôt et permet d’observer la prépondérance de la Taxe sur la valeur ajoutée, de la Contribution sociale généralisée, de l’Impôt sur le revenu des personnes physiques et de l’Impôt sur les sociétés ; le deuxième permet d’observer le poids des prélèvements obligatoires dans le PIB, et leur répartition, principalement au bénéfice de la Sécurité sociale et de l’État.
Sources[73], précisions[note 25].
Protection sociale
Articles détaillés : Protection sociale en France et Sécurité sociale en France.

Depuis sa création en 1945[a 8], la Sécurité sociale est au cœur du système de protection sociale français, bien que l’État, les collectivités territoriales et les mutuelles aient également un rôle important[a 9]. Le maintien des régimes de protection sociale dont disposaient certaines professions avant 1945 explique la grande complexité du système[a 10], qui compte pas moins de 120 régimes de base et 1 200 régimes complémentaires[a 11]. Le régime général de la Sécurité sociale, qui compte de loin le plus grand nombre d’adhérents[a 10], est divisé en quatre branches correspondant aux quatre risques majeurs, la maladie, les accidents du travail et maladies professionnelles, la vieillesse, et la famille[a 10]. Si cette protection sociale ne concernait dans un premier temps que les personnes actives, elle s’est peu à peu étendue à toute la population active comme inactive dans beaucoup de domaines, par exemple lors de la création de la couverture maladie universelle (CMU) en 1999[a 8]. En outre, à la fin des années 1990, six millions de personnes dépendaient des minima sociaux[d 1].

Les prestations sociales sont principalement financées par les cotisations sociales versées par les actifs (65,5 % du total en 2005[a 12]), mais aussi — et de plus en plus — par l’État et les collectivités territoriales[a 12]. En 2005, les dépenses de protection sociale — au sens le plus large du terme[note 26] — représentaient près de 30 % du PIB et plus de 45 % du revenu disponible ajusté des ménages[a 13]. Malgré les efforts menés par les gouvernements successifs pour maitriser les dépenses sociales[a 14], celles-ci augmentent rapidement[a 15], du fait notamment de l’augmentation des dépenses de santé des ménages[a 16] et du vieillissement de la population[a 17] — le rapport actifs sur inactifs de plus de 60 ans, qui était de 3 en 1970, devrait atteindre 2,07 en 2010 et 1,36 en 2050 en métropole, selon l'Insee[a 18]. Les dépenses sociales expliquent à elles seules la quasi-totalité de la progression des dépenses publiques (en pourcentage du PIB) depuis 1960[a 19], et la Sécurité sociale affiche en 2009 un déficit de 23,5 milliards d’euros[74].
Défense
Article détaillé : Forces armées françaises.

La France fait partie des cinq pays qui sont juridiquement reconnus comme « États dotés de l’arme nucléaire » par le traité sur la non-prolifération des armes nucléaires[75]. L’Armée française est, avec celle du Royaume-Uni, l’une des plus dotées financièrement en Europe[76]. La France lui consacre 2,5 % de son PIB (soit un budget de 39 milliards d’euros en 2010[77]), là où ses homologues européens (hors Royaume-Uni et Grèce) y consacrent 1,5 % de leur PIB en moyenne[76].
Une photographie représentant des soldats français engagés dans l’opération Tempête du désert en 1991.
Forces françaises engagées dans l’opération Tempête du désert en 1991.

Les forces militaires sont divisées en quatre armées principales : l’Armée de terre, la Marine nationale, l’Armée de l’air et la Gendarmerie nationale[78].

Depuis 1996, l’Armée est devenue de métier et le service militaire réduit à une Journée d’appel de préparation à la défense mixte[79]. D’une capacité d’environ 350 000 hommes[78], elle est déployée à travers le monde, dans des théâtres d’intervention comme l’Afghanistan, le Liban, le Tchad, la Côte d'Ivoire et le Kosovo[80], mais aussi en vertu de traités internationaux à Djibouti, au Sénégal[note 27] et au Gabon[81], sans oublier les troupes positionnées dans la France d’outre-mer[82]. Elle mobilise en outre plus de 1 000 hommes dans le cadre du plan Vigipirate[83].
Appartenance à des organisations internationales

La France est un des membres fondateurs de l’Union européenne, de l’espace Schengen et de la zone euro. Elle est également un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies. Elle est enfin membre de multiples organisations internationales, comme l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN), l’Organisation mondiale du commerce (OMC), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le G8, le G20 ou l'Organisation internationale de la francophonie.

Depuis 1945, quelle que soit la majorité au pouvoir, l’Europe est un axe majeur de la politique étrangère française. Deux des sept Pères de l’Europe, Jean Monnet et Robert Schuman, sont français[84],[85] ; l’un des objectifs était alors d’éviter une nouvelle guerre mondiale en facilitant la réconciliation franco-allemande[86]. Néanmoins, le positionnement de la France et des Français vis-à-vis de l’Europe a souvent été ambigu : du rejet par l’Assemblée nationale du traité créant la Communauté européenne de défense en 1954[87] à celui par référendum du traité établissant une Constitution pour l’Europe en 2005[44], les coups d’arrêt français à la construction européenne ont été nombreux.

Depuis le traité de Maastricht en 1992, les domaines dans lesquels l’Union européenne a compétence exclusive sont de plus en plus nombreux[k 21]. Une grande partie du droit applicable en France est en 2010 d’origine européenne[k 22], d’autant plus que le droit européen prime sur le droit national[k 23],[d 2]. La France, puissance moyenne, ne peut peser sur la scène mondiale dans beaucoup de domaines que grâce à l’Union européenne[d 3]. L’unification du marché européen et l’instauration d’une monnaie unique en 1999 ont entraîné de profondes mutations de l’économie française[d 4], dont le caractère bénéfique fait débat[d 5],[88]. La France est le premier bénéficiaire de la Politique agricole commune[89], qui représente la moitié du budget de l'Union européenne[d 6].
Politique étrangère et diplomatie
Articles détaillés : Politique étrangère de la France et Politique étrangère de la France depuis 1945.

Depuis la présidence du général de Gaulle (1958-1969), la politique étrangère de la France est caractérisée par une volonté d’indépendance, notamment vis-à-vis des États-Unis[90], ce qui s’est traduit par la mise au point par la France d’armes nucléaires et par le retrait de la France du commandement intégré de l’OTAN de 1966 à 2009[90]. La France est vue des années 1960 au début des années 2000 comme un allié du monde arabo-musulman, critique vis-à-vis de la politique de l’État d’Israël[91].

Le réseau des représentations diplomatiques de la France est le deuxième du monde[92], avec actuellement 156 ambassades et 97 postes consulaires répartis sur les cinq continents[92].

La France mène une politique active d’aide aux pays en voie de développement, notamment d’Afrique[note 28],[93]. L’aide publique au développement représente 0,39 % du revenu national brut français en 2007, un des taux les plus élevés d’Europe occidentale[94].
Symboles républicains
Le logotype du gouvernement français, adopté en 1999.
Le logotype du gouvernement français, adopté en 1999.
Article détaillé : Emblèmes de la France.

Selon la constitution de la Cinquième République, la France possède plusieurs emblèmes, datant pour l’essentiel de la Révolution française. Le drapeau de la France est constitué de trois bandes verticales d’égale largeur, de couleurs bleu, blanc et rouge[95]. L'hymne national est la Marseillaise[95], un chant composé par Rouget de Lisle pendant la Révolution française et parfois critiqué depuis pour la violence de son texte[96]. Enfin, la République française a pour devise les trois mots « Liberté, Égalité, Fraternité[95] ».

En outre, plusieurs symboles officieux existent pour représenter la France. En particulier, le buste de Marianne, une femme portant le bonnet phrygien, orne les mairies, et son visage est représenté sur les timbres-poste et les faces françaises des centimes d’euro[note 29],[97].

Depuis 1999, le gouvernement français s’est doté d’un logotype rappelant le drapeau et la devise du pays, ainsi que la figure de Marianne.
Population et société
Démographie
Articles détaillés : Démographie de la France et Histoire de la démographie de la France.
Évolution de la population de la France métropolitaine depuis 1801, comparée aux populations allemande et britannique (base 100 = 1800 ou 1801)[98].

L’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) estime le nombre d’habitants en France à environ 65,4 millions au 1er janvier 2010[I 8], dont environ 64,7 millions pour la métropole et les départements d’outre-mer, et 62,8 millions pour la seule métropole[I 9]. Près de 1 % de la population mondiale habite donc sur le sol français[99]. Un recensement national général était organisé à intervalles réguliers depuis 1801, mais depuis janvier 2004, le recensement est réalisé tous les ans dans les communes de 10 000 habitants ou plus, hors collectivités d’outre-mer, et tous les cinq ans ailleurs[I 10].

Après avoir été relativement faible au XIXe et au début du XXe siècle — la France a connu une transition démographique rapide et peu marquée[i 3] —, la croissance démographique française est aujourd’hui l’une des plus fortes d’Europe, combinant un taux de natalité supérieur à la moyenne européenne (821 000 naissances en 2009 contre 536 000 décès) et un solde migratoire positif (environ 71 000 individus en 2009) : la population de la France s’est donc accrue de 0,54 % en 2009[I 11].

En outre, la pyramide des âges voit depuis le début du XXIe siècle sa structure évoluer. La part de la population la plus âgée augmente, en raison à la fois de la progression de l’espérance de vie (la France jouit d’une des plus longues espérances de vie au monde[note 30]) et de l’arrivée au troisième âge de la génération du baby boom — phénomène communément appelé le papy boom. La proportion de plus de 60 ans dans la population française est ainsi passée de 17 à 22 % entre 1980 et 2009, et devrait dépasser le tiers en 2050 selon l'Insee[i 4].
Immigration, population étrangère et minorités visibles
Article détaillé : Immigration en France.

Selon la démographe Michèle Tribalat, 14 millions de personnes (soit un quart de la population française) en 1999 avaient au moins un parent ou un grand-parent immigré[i 5]. Gérard Noiriel estimait en 2002 cette proportion à environ un tiers si l'on remonte jusqu'aux arrière-grands parents[100].

En 2010, la France accueille 6,7 millions d’immigrés (nés étrangers hors du territoire) soit 11 % de la population[101]. Elle se classe au sixième rang mondial, derrière les Etats-Unis (42,8 millions), la Russie (12,3), l'Allemagne (9,1), l'Arabie Saoudite (7,3), le Canada (7,2) mais elle devance en revanche le Royaume-Uni (6,5) et l'Espagne (6,4). Les enfants d’immigrés, descendants directs d’un ou de deux immigrés, représentaient, en 2008, 6,5 millions de personnes, soit 11 % de la population également. Trois millions d’entre eux avaient leurs deux parents immigrés[102]. Les immigrés sont principalement originaires de l'Union européenne (34 %), du Maghreb (30 %), d'Asie (14 %, dont le tiers de la Turquie) et d'Afrique subsaharienne (11 %)[I 12].

Les immigrés perçoivent des revenus inférieurs d’un tiers en moyenne à ceux des non-immigrés[i 6] ; ils sont deux fois plus nombreux à ne pas être diplômés[i 6] et trois fois plus nombreux à vivre sous le seuil de pauvreté[i 6]. Toutefois, à situation sociale égale, leur formation scolaire et leurs revenus sont proches de ceux des Français nés en France[i 7].

Les populations d’origine immigrée, et celles qui appartiennent à des minorités visibles, sont souvent victimes de discriminations en France[i 8]. Face aux difficultés d’intégration que connaissent les populations immigrées, une partie minoritaire de cette population se tourne vers le communautarisme et le fondamentalisme religieux[i 9]. Pourtant, on assiste à une certaine convergence des modes de vie des populations immigrées et des Français de longue date[i 10].
Famille, sexualité et égalité des sexes

La France est en 2009 le pays le plus fécond d’Europe après l’Islande et l’Irlande[103], avec une descendance finale des femmes nées en 1959 de 2,12 enfants et un indicateur conjoncturel de fécondité de 1,99 enfant par femme (1,98 en France métropolitaine)[I 13].

Les mutations qu’a connu la famille en France entre les années 1960 et les années 2000 sont aussi nombreuses que profondes. Les naissances sont dans la majeure partie des cas voulues, en raison du développement de la contraception et de l’avortement — plus de 200 000 interruptions volontaires de grossesse sont pratiquées chaque année en France[I 14]. Une partie grandissante des couples préfère au mariage l’union libre, ou le Pacte civil de solidarité (PACS), un contrat d’union plus souple que le mariage[i 11]. Quant aux divorces, leur nombre a été multiplié par 3,2 entre le début des années 1970 et la fin des années 2000[i 12].

Quant aux différentes formes d’altersexualité, elles sont dans l’ensemble acceptées en France, même si la loi précède souvent les mentalités dans la tolérance vis-à-vis des minorités sexuelles[note 31],[i 13]. Les questions de l’adoption et du mariage des couples homosexuels sont régulièrement l’objet de débats en France[i 14].

Si la place des femmes dans la société française a beaucoup évolué au cours du XXe siècle, favorisées à la fin du siècle par de nombreuses lois contre les discriminations qu’elles subissent, la France est en 2009 loin de l’égalité hommes-femmes[i 15]. Pour un emploi à temps plein, les femmes touchent en 2008 un salaire en moyenne 19 % inférieur à celui des hommes, et la discrimination salariale pure serait de 6 à 7 % selon le Ministère de l'Emploi[note 32],[i 16]. Quant aux fonctions de décision, les femmes y accèdent peu : elles ne dirigent que 8 % des entreprises de plus de 200 salariés[i 17], et ne représentent que 18,5 % des députés élus en 2007 et 13,1 % des conseillers généraux élus en 2008[i 17].
Langues
Articles détaillés : Français et Langues régionales ou minoritaires de France.

Le français est la langue très majoritairement parlée en France, et est officiellement « la langue de la République » depuis la loi constitutionnelle de 1992[104]. La France mène une politique linguistique active en faveur du français[105]. En dehors du français, il y aurait en 1999 soixante-quinze autres langues parlées en France en comptant les langues régionales, les langues issues de l’immigration et les dialectes parlés dans les DOM-TOM, selon un rapport du linguiste Bernard Cerquiglini[106].
Religions
Article détaillé : Religion en France.

Depuis la loi du 9 décembre 1905, les Églises sont strictement séparées en droit de l’État en France. « La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte [...][107] ». La religion doit être cantonnée à la sphère privée ; les limites de cette laïcité sont l’objet de débats, par exemple au sujet de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques en 2003-2004[108].

La France, « fille aînée de l’Église[109] », est un pays de tradition catholique ancienne, mais où le poids de l’Église a considérablement diminué. Entre 51 et 64 % de la population serait baptisée en 2006 selon un sondage CSA[110], mais une large part de la population se dit agnostique ou athée. De plus, d’autres religions sont présentes dans des proportions moins importantes, notamment le judaïsme depuis l’Antiquité, le protestantisme depuis la Réforme et l’islam depuis l’arrivée en France d’immigrés du Maghreb et du Moyen-Orient au XXe siècle. Par principe, l’État français s’interdit les recensements à caractère religieux ; seules des estimations, imprécises et difficiles à réaliser, permettent de se représenter le poids de chaque confession en France, ainsi que le développement de l’athéisme et de l’agnosticisme :

Sondage CSA 2006-2007[111]

* Catholiques : 51 % contre 67 % en 1994
o Catholiques qui croient en Dieu : 27 % de la population française[112]
o Catholiques agnostiques (qui doutent de l’existence de Dieu) : 15 % de la population française
o Catholiques athées (qui ne croient pas en Dieu, catholiques par tradition) : 9 % de la population française
* Athées : 31 % contre 23 % en 1994
* Musulmans : 4 % contre 2 % en 1994
* Protestants : 3 %
* Juifs : 1 %
* Autres / Sans opinion : 10 %

Total croyants : 35 %
Total agnostiques :15 %
Total athées : 40 %


Sondage CSA en 2003[113]

* Catholiques : 62 %
* Sans religion : 26 %
* Musulmans : 6 %
* Protestants : 2 %
* Juifs : 1 %



Sondage par l’IFOP en 2007 pour La Vie[114]

* Catholiques : 64 %
* Athées : 27 %
* Musulmans : 3 %
* Protestants : 2,1 %
* Juifs : 0,6 %

Au-delà de ces valeurs, la perte d’influence des religions est un aspect majeur de l’évolution de la société française aux XIXe et XXe siècles. Près de 80 % des hommes et 70 % des femmes qui se disent d’origine catholique n’assistent jamais à un service religieux[i 18]. Même chez les catholiques les plus fervents, l’obéissance aux préceptes de l’Église diminue : 31 % des pratiquants assidus ayant eu des enfants entre 1995 et 2004 les ont eus hors mariage[i 19].
Éducation
Article détaillé : Système éducatif français.
Organisation de l’enseignement supérieur français.
Organisation de l’enseignement secondaire français.

En France, l’instruction est obligatoire de six à seize ans, et l’école publique est laïque et gratuite[i 20]. Si la formation et la rémunération des enseignants, ainsi que le choix des programmes, sont du ressort de l’État, la gestion des établissements scolaires primaires et secondaires est du ressort des collectivités territoriales[note 33],[115].

L’enseignement primaire se déroule en deux phases. L’école maternelle, qui accueille les très jeunes enfants, se donne pour but leur éveil, leur socialisation et la mise en place des outils fondamentaux que sont le langage et le nombre[116]. Puis, vers l’âge de six ans, les enfants sont accueillis par l’école élémentaire, dont les premiers objectifs sont l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et du calcul, et l’éducation civique[117].

L’enseignement secondaire se déroule lui aussi en deux cycles. Le premier est dispensé au collège et aboutit au diplôme national du brevet[118]. Le deuxième est dispensé au lycée et aboutit à des examens finaux et nationaux : le baccalauréat (professionnel, technologique ou général) et le certificat d’aptitude professionnelle (CAPA dans l’enseignement agricole)[119].

L’enseignement supérieur français présente la particularité de faire cohabiter les universités et le système des Grandes écoles, où l’on entre généralement par concours à l’issue des classes préparatoires[120]. Les enseignements supérieurs pour le brevet de technicien supérieur et les classes préparatoires aux grandes écoles sont dispensés dans des lycées[120] ou dans des établissements privés. Les Grandes écoles sont souvent considérées comme à la fois plus performantes et plus élitistes que les universités.

Par ailleurs, près de 17 % des élèves de l’enseignement primaire et secondaire sont scolarisés dans des établissements privés[121], la plupart sous contrat d’association avec l’État et souvent confessionnels.

La France a connu depuis la Libération un élargissement considérable de la scolarisation. En 1936, moins de 3 % d’une classe d’âge obtenait le baccalauréat ; ce pourcentage est passé à 30 % en 1985 et 60 % en 1995[i 20]. Néanmoins, cette démocratisation de l’enseignement ne supprime pas les inégalités sociales : 25 % des enfants d’ouvriers nés entre 1974 et 1978 sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 77 % des enfants de cadres[i 21]. Ces inégalités sont encore plus fortes dans les grandes écoles : seuls 2,9 % des étudiants admis à l’École nationale d’administration en 2008 avaient un parent ouvrier[i 22].

Selon le programme PISA de comparaison des systèmes éducatifs nationaux, les résultats du système éducatif français sont en recul par rapport aux autres États membres de l’OCDE[122], mais ce pessimisme n’est pas universel[i 23]. Malgré les plans de prévention, l’illettrisme touche 3,1 millions de personnes, soit 9 % de la population âgée de 18 à 65 ans ayant été scolarisée en France[123].
Santé
Article détaillé : Système de santé français.

Le système de santé français est en grande partie financé par la branche maladie de la sécurité sociale. Le nombre de médecins pour 1 000 habitants était de 3,22 en 2008, un des taux les plus élevés au monde[124]. Les Françaises et les Français bénéficient également d’une des espérances de vie les plus longues du monde[i 24], même si le taux de mortalité prématurée (avant 65 ans) est élevé[i 25]. Les dépenses de santé par habitant étaient de 4 719 $ par an en 2008[125], ce qui place la France au-dessus de ses grands voisins européens, mais en dessous de la Suisse, de la Norvège, du Danemark, du Luxembourg, et des États-Unis. De 1950 à 2006, la dépense consacrée aux soins et aux biens médicaux est passée de 2,5 à 8,8 % du PIB[i 26].

Néanmoins, la santé des habitants de la France n’est pas optimale dans tous les domaines. Malgré la chute de la consommation de vin depuis les années 1960[i 26], les Français demeurent les seconds consommateurs d’alcool d’Europe occidentale, après les Irlandais[i 25]. 29 % des 18-75 ans fumaient quotidiennement en 2005, malgré les intenses campagnes de lutte contre le tabagisme[i 27]. Quant aux drogues illicites, la plus consommée est le cannabis : 39 % des hommes de 18 à 25 ans en auraient consommé en 2005, selon l'Observatoire français des drogues et toxicomanies[i 27].

De plus, la France est un des pays d’Europe qui connaît le plus de troubles dépressifs[i 28]. La France est le plus gros consommateur d’antidépresseurs en Europe[i 28], et l’un des pays européens où le taux de suicide est le plus élevé[i 25].
Médias
Articles détaillés : Presse en France, Radio en France, Télévision en France et Internet en France.

En France, c’est la loi du 29 juillet 1881 qui a institué et en même temps encadré la liberté de la presse[k 24].

Si les presses régionale, hebdomadaire et thématique se vendent bien en France[note 34],[126], la presse quotidienne nationale d’information généraliste est peu diffusée hors de la capitale. Dès lors, les cinq principaux titres de cette catégorie (Le Figaro, Le Monde, Aujourd’hui en France, Libération et La Croix) ne vendent réunis que moins d’un million d’exemplaires chaque jour[127], quand le quotidien japonais Yomiuri Shimbun en vend à lui seul plus de 14 millions[128].

Depuis 1981 et la légalisation des « radios libres[129] », les stations de radio publiques gérées par Radio France sont concurrencées par des stations privées, souvent propriétés de grands groupes de médias[130]. Dès lors, parmi les quatre premières stations de radio en audience cumulée en novembre-décembre 2009 (RTL, NRJ, France Inter et Europe 1[131]), seule la troisième est publique. De même, depuis l’apparition de la première chaîne de télévision privée (Canal +) en 1984, plusieurs centaines de chaînes de télévision privées ont vu le jour, diffusées par le canal hertzien, par câble, par satellite ou plus récemment par la télévision numérique terrestre (TNT). Les trois principales chaînes sont TF1, France 2 et France 3[132], les deux dernières appartenant au groupe public France Télévisions.

Quant à l’accès au réseau internet, il ne s’est vraiment démocratisé qu’au début des années 2000[133]. En décembre 2009, 65 % des Français de 11 ans et plus étaient internautes[134].

Entre 2002 et 2009, la France est passée de la 11e à la 43e place du classement de la liberté de la presse dans le monde de Reporters sans frontières[135].
La joueuse de tennis Amélie Mauresmo était en 2004 puis en 2006 la numéro un mondiale selon le classement WTA.
Sport
Article détaillé : Sport en France.

Le sport en France est caractérisé par une tradition sportive ancienne et une grande variété de disciplines pratiquées à haut niveau. La France a un rôle prépondérant dans l’organisation du sport moderne[note 35] et son palmarès, depuis la fin du XXe siècle, en fait l’une des meilleures nations au monde dans de nombreux sports. Pour l'année 2010, la France est cinquième du classement mondial établi par Havas Sports & Entertainment[note 36] qui comptabilise plus de 1 500 événements sportifs[136].

Le football est le sport le plus populaire, avec plus de 2,3 millions de licenciés (dont 97 % d’hommes)[137], une popularité accrue par la double victoire de la France lors de la coupe du monde en 1998 puis du championnat d’Europe en 2000. Le tennis, l’équitation, les arts martiaux, le basket-ball, le handball et le golf sont également très pratiqués, sans oublier le rugby et la pétanque, essentiellement dans le sud du pays[138]. De plus, près de sept millions de Français pratiquent le ski chaque hiver, le plus souvent en dehors de toute organisation sportive[139]. Quant à l’escrime et au cyclisme, il s’agit des disciplines dans lesquelles la France est la plus titrée (respectivement 44 et 41 titres olympiques après les Jeux de Vancouver en 2010[140]).
Engagement associatif, syndical et politique
Manifestation contre le CPE à Paris en 2006.
Articles détaillés : Liste des partis et mouvements politiques français, Syndicat de salariés français, Organisation patronale française et Association loi de 1901.

Si les taux de participation aux élections diminuent, la participation protestataire, en revanche, se développe[i 29]. En 2008, 42 % des Français ont participé à une manifestation, contre 25 % en 1981[i 29]. En comparaison des autres pays développés, la France est souvent vue comme un pays où les manifestations et les grèves sont fréquentes[141],[142].

Mais cette participation ponctuelle à des événements contestataires ne se traduit pas, loin s’en faut, par un engagement important dans les partis politiques[k 25]. Quant au taux de syndicalisation (8 %), il est le plus faible des pays riches, même s’il est plus important dans le secteur public[i 30]. En revanche, les Français sont très impliqués dans le milieu associatif : 14 millions de bénévoles sont membres de plus d’un million d’associations[i 30], qui bénéficient du statut accordé par la loi du 1er juillet 1901[143],[k 26].
Image de la France et des Français

Dans beaucoup de pays, l’arrogance est considérée comme l’une des premières caractéristiques des Français[l 1],[144],[145]. Les Français sont souvent vus comme hautains, malpolis, contents d’eux, parlant mal les langues étrangères et manquant d’ouverture d’esprit[144],[145], notamment lorsqu’ils voyagent à l’étranger[146]. En revanche, les étrangers envient souvent aux Français leur « art de vivre » et leur patrimoine culturel, gastronomique et naturel[144]. Selon un sondage réalisé en 1988 dans neuf pays industrialisés[note 37], 29 % des personnes interrogées jugent les Français « bavards », 27 % « contents d’eux » et 14 % « froids, distants[l 1] ». Pour ce qui est des qualités des Français, 48 % des personnes interrogées les jugent « sympathiques », 40 % « intelligents », 38 % « accueillants » et 35 % « débrouillards[l 1] ».

Quant à la France, elle est vue (notamment aux États-Unis et en Allemagne) comme une puissance moyenne, à l’attitude souvent hypocrite[145],[147], dont l’aspiration à un rôle majeur sur la scène mondiale est déplacée, sinon ridicule[147]. Par ailleurs, la France apparaît comme un pays en crise permanente, et le rôle prépondérant de l’État dans l’économie intrigue les dirigeants des autres pays riches[147]. En Afrique et au Moyen-Orient, la politique africaine et arabe de la France séduit, mais est contrecarrée par des soupçons de néocolonialisme et de complaisance avec des régimes et hommes politiques « amis[144],[147] ».
Économie
Articles détaillés : Économie de la France et Histoire économique de la France.

L’organisation économique de la France est de type capitaliste avec une intervention étatique relativement forte depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, bien que celle-ci soit remise en cause depuis les années 1980[c 2]. L’économie française est principalement une économie de services[148],[j 2].
Revenus de la population et développement humain
Article connexe : Pauvreté en France.

Les revenus des Français et leur pouvoir d’achat ont augmenté durant l'ensemble du XXe siècle et des années 2000[j 3], mais de façon inégale, ce qui accroit les inégalités économiques entre ménages[d 7]. En moyenne, les salariés à temps plein du secteur privé ont touché, en 2007, 29 279 euros bruts, soit 1 997 euros nets par mois, contre 31 266 euros bruts, soit 2 182 euros nets par mois pour les agents de la fonction publique[j 4]. Les revenus du patrimoine ne représentent que 9 % du revenu primaire brut des ménages, mais cette part est très variable selon les ménages[j 5].

En 2007, 7,2 % des Français disposaient d'un revenu inférieur à 50 % du revenu médian (seuil de pauvreté défini par la France)[note 38], bien que la moitié d’entre eux aient alors un emploi[j 6], souvent à temps partiel et sur la base du salaire minimum interprofessionnel de croissance (SMIC). Le SMIC concerne 3,4 millions de personnes en juillet 2008[j 7] et équivaut à 8,86 euros bruts par heure en 2010[I 15]). De 200 à 300 000 personnes sont sans domicile fixe en 2009, principalement à Paris et dans les grandes villes[j 8].

En 2007, l’indice de développement humain de la France était de 0,961, ce qui place la France au huitième rang mondial[149]. Néanmoins, la même année, la France n’était qu’au douzième rang des pays de l’Union européenne pour le PIB par habitant en dollars américains aux taux de change courants, alors qu’elle occupait le septième rang en 1987, un recul qui s’explique principalement par une croissance faible du PIB français[j 9].
Graphique montrant l’évolution du taux de chômage en France (au sens du Bureau international du travail) entre 1975 et 2009. De 3 % environ en 1975, on est passé à près de 10 % en 2010, avec de nombreuses fluctuations entre temps.
Évolution du taux de chômage en France (au sens du Bureau international du travail) entre 1975 et 2009.
Emploi
Articles détaillés : Marché du travail en France et Chômage en France.

Si la France a connu durant les Trente Glorieuses une situation proche du plein emploi — au cours des seules années 1960, l’économie française a créé 1,6 million d’emplois[i 31] —, elle fait face depuis la fin des années 1970 à une situation de chômage élevé, malgré des fluctuations qui ont fait espérer le retour du plein emploi[i 31]. Au troisième trimestre 2009, 9,5 % de la population active française est au chômage au sens du bureau international du travail[I 16]. Le chômage touche particulièrement les jeunes, les moins diplômés, les étrangers, et, dans une moindre mesure, les femmes[note 39],[i 32]. Les chômeurs de longue durée représentent un tiers de l’ensemble des chômeurs et sont ceux pour qui la réinsertion est souvent la plus difficile[d 8].

La situation de l’emploi en France est également marquée par des mutations profondes et structurelles en termes de statut et de secteur d’activité. Le salariat est devenu la principale forme d’emploi en France, représentant 89,5 % des emplois en 2008[I 17]. 5,7 millions de personnes, soit un actif sur cinq, travaillaient fin 2007 dans la fonction publique[150]. Surtout, l’emploi se tertiarise : l’agriculture ne représente plus depuis la fin des années 1970 que moins de 2 % des emplois[i 31], et la part de l’industrie a été divisée par deux entre 1978 et 2007, de 28 à 14 % des emplois[i 31], faisant de la France une économie postindustrielle[151].
Principaux secteurs d’activité
Photographie d’une récolte de maïs à Épône, près de Paris.
Une récolte de maïs à Épône, près de Paris.
Articles détaillés : Principaux secteurs d'activité en France, Secteur primaire en France, Secteur secondaire en France et Secteur tertiaire en France.

Malgré le maintien à un haut niveau de l’agriculture et de l'industrie, l’économie française est aujourd’hui principalement une économie de services. Le secteur tertiaire s’autonomise peu à peu et devient le principal moteur de la croissance économique du pays[148].
Agriculture et agro-alimentaire

La France a connu, comme d'autres pays industrialisés, des phénomènes d’exode rural et de chute de l'emploi agricole[b 21] ; ce dernier reste plus important que dans les autres pays d’Europe occidentale : l’agriculture employait 3 % des actifs en 2006, contre 2,5 % en Allemagne et 1,3 % au Royaume-Uni[b 22]. L’agriculture française a été considérablement modernisée et mécanisée dans la seconde moitié du XXe siècle[b 23], notamment grâce à la politique agricole commune[b 21].

La France compte 520 000 exploitations[b 22] de 51 hectares en moyenne en 2006[b 21], faisant d’elle la première puissance agricole européenne[b 24]. La spécialisation régionale de la France par type de production s’accentue[b 21], et les produits agricoles français sont souvent protégés par des appellations d’origine contrôlée, délimitant un terroir agricole[b 25]. La France est le premier producteur de vin au monde, malgré la concurrence récente des vins des « nouveaux mondes[b 26] » ; elle figure également parmi les premiers producteurs mondiaux de céréales, de sucre, de produits laitiers et de viande bovine[b 26]. Plus de 80 % des produits exportés ont été transformés par une des premières filières agroalimentaires au monde[b 27]. Néanmoins, dans les années 2000, l’agriculture française fait face à des difficultés liées à la surproduction, à la pollution qu’elle suscite et à des revenus très inégaux entre les exploitants[b 23]. De même, la pêche apparaît comme un secteur en crise[b 28].
Industrie

La France est une des principales puissances industrielles mondiales[b 29]. Malgré la tertiarisation de l’économie française, les entreprises industrielles représentaient 71,4 % du PIB et 79 % des exportations françaises en 2006[b 30]. Son industrie est caractérisée par des évolutions contrastées : à côté d’industries modernes et dynamiques, qui font de la France un des leaders mondiaux dans de nombreux domaines (automobile, aéronautique, aérospatiale, agro-alimentaire, électronique, nucléaire civil, pharmacie, cosmétique, luxe …)[b 31], de nombreuses industries traditionnelles (mines, textile, bois, chaussure, construction navale, sidérurgie …) voient leurs effectifs et leurs chiffres d’affaires chuter[b 32], obligeant des régions entières (Nord-Pas-de-Calais et Lorraine notamment) à une douloureuse reconversion[b 33]. À la décentralisation industrielle des années 1960, qui a permis le développement de nombreuses villes de l’ouest et du sud du pays[b 34], a succédé une période de croissance faible de la production industrielle[b 35], qui s’explique parfois par des délocalisations vers des pays à la main d’œuvre peu onéreuse[b 35]. Mais si la production se fait de plus en plus souvent à l’étranger, les entreprises françaises restent prédominantes dans de nombreux domaines[b 36]. Certaines occupent la première place du marché mondial dans leur domaine (par exemple Areva dans la construction de centrales nucléaires[152], Danone dans les produits laitiers[b 27], L’Oréal dans les cosmétiques[153] ou Michelin dans les pneumatiques[154]).
Une photographie de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine, construite par Areva et opérée par EDF.
La centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine opérée par EDF.
Énergie
Article détaillé : Énergie en France.

Après la disparition complète de la production française de charbon en 2005[b 32], le pétrole, le gaz et surtout l’électricité sont les principales énergies consommées en France[b 32]. Si la France ne produit plus de pétrole brut que de façon marginale[155], les treize raffineries implantées sur le territoire permettent de satisfaire plus de 90 % de la demande nationale[b 32]. Le groupe français Total, qui possède des concessions dans le monde entier, est la sixième entreprise mondiale et la cinquième du secteur[156]. La part du gaz dans la consommation énergétique française a fortement augmenté depuis les années 1970[b 32], mais il s’agit à 97 % de gaz importé, notamment de Russie, d’Algérie et de la mer du Nord[b 32]. En revanche, la France produit plus d’électricité qu’elle n’en consomme[I 18], notamment grâce à 59 réacteurs nucléaires[157] (le second parc mondial après le parc américain)[158] qui produisaient en 2008 plus de 76 % de l’électricité du pays[I 18], mais dont le bilan environnemental est l’objet de débats[159]. Quant aux énergies renouvelables, leur part dans la production électrique française augmente et s’établit en 2008 à plus de 13 %[I 18], en grande partie grâce à l’hydroélectrique.
Commerce et artisanat

Depuis les années 1970, le secteur du commerce a été bouleversé par l’irruption de la grande distribution, qui représente les deux tiers des dépenses alimentaires des Français en 2008[j 10]. Par conséquent, de nombreux petits commerces ont disparu, même si l’on assiste en 2009 à une timide reprise, notamment dans les centres-villes[j 11]. La puissance de quelques grandes entreprises de la grande distribution — Carrefour par exemple est le deuxième groupe mondial du secteur[156] — leur permet d’imposer, dans une certaine mesure, des prix bas aux producteurs[j 10].

Malgré la concurrence des entreprises industrielles, l’artisanat de son côté est parvenu à conserver une place importante dans l’économie française[j 10].
Tourisme
Article détaillé : Tourisme en France.
La tour Eiffel à Paris, un des monuments payants les plus visités au monde.

La France est le pays le plus visité au monde par les touristes étrangers[160], mais seulement le troisième pays au monde pour les recettes liées au tourisme international[note 40],[160]. Le secteur du tourisme représentait en 2005 894 000 emplois directs, et au moins autant d’emplois indirects[b 14]. Plus de 1,3 milliards de nuitées ont été effectuées par des touristes en France en 2007[160], dont une partie dans les 3,178 millions de résidences secondaires du pays[I 19]. Les motifs de ce tourisme sont variés : il s’agit tout à la fois d’un tourisme culturel (notamment à Paris)[b 15], balnéaire (notamment sur la Côte d’Azur[b 15]), naturel[b 15], d’affaires (Paris est la première destination mondiale pour ce type de tourisme[b 15]), de loisirs (Disneyland Paris est de loin le parc d’attractions le plus fréquenté d’Europe[161]) et de sports d’hiver (dans les Alpes du Nord notamment[c 3]). Les sites touristiques payants les plus fréquentés sont dans leur majorité situés en Île-de-France (Disneyland Paris, Musée du Louvre, Tour Eiffel, Château de Versailles …)[162] ; quelques sites de province attirent néanmoins un tourisme nombreux, comme les châteaux de la Loire, le Mont-Saint-Michel ou le parc du Futoroscope[162].
Recherche
Article détaillé : Recherche scientifique en France.

La France consacre une part moyennement élevée de son PIB à la recherche et développement[h 1] (2,02 % en 2009[163]), mais ces dépenses sont davantage financées par le secteur public[h 1] (41 % en 2008[164]) et consacrées à la recherche fondamentale[h 2] que dans les autres pays de l’Union européenne et a fortiori de l’OCDE. Si la recherche française est à l’origine de nombreuses découvertes et a été récompensée à de multiples reprises (voir infra), le nombre de brevets déposés par des entreprises françaises est relativement faible[h 3], d’autant que les relations entre les entreprises privées et la recherche publique sont souvent jugées médiocres[h 2].

La plupart des chercheurs travaillent dans des centres de recherche publics[h 1], comme le CNRS (Centre national de la recherche scientifique). Depuis 2002, la plupart de ces centres de recherche sont organisés en réseaux avec des universités et des entreprises, pour former des pôles de compétitivité (71 en 2007[165]).
Finance et assurance

Le secteur bancaire français a longtemps été caractérisé par sa faible concentration, par la ferme réglementation qui l’encadrait et par la part importante du secteur public, mais cette situation a changé au cours des années 1990[h 4] et 2000. Les banques françaises BNP Paribas, Société générale et Crédit agricole se placent respectivement aux quatrième, neuvième et dixième places mondiales du secteur en 2009[166]. Le secteur des assurances occupe également une place importante dans l’économie française, AXA étant la première compagnie d’assurance européenne[167].

La bourse de Paris, filiale d’Euronext depuis 2000, est le marché officiel des actions en France. L’indice CAC 40, qui regroupe les cours de 40 actions parmi les plus échangées, représentait une capitalisation totale de plus de 1 000 milliards d’euros fin 2009[168].
Place de la France dans l’économie mondiale

En 2009, la France est la cinquième puissance économique mondiale par le PIB nominal[169] ou la neuvième à parité de pouvoir d’achat[170]. La France est en 2010 le quatrième pays au monde par le nombre d’entreprises figurant parmi les 500 premières entreprises mondiales[171].

L’économie française est fortement extravertie[a 20], notamment vis-à-vis de ses partenaires européens (65 % des exportations françaises[172]). Cette situation est en partie liée à l’épuisement ou à l’insuffisance des ressources minières et énergétiques du pays, qui l’obligent à importer[d 9], et à la taille relativement réduite de ce pays. Mais elle s’explique également par l’importance des exportations. Selon une étude du cabinet d’audit KPMG publiée en 2006, « la France offre globalement des coûts d’implantation plus faibles que ses grands voisins européens, non seulement sur l’énergie, les transports et l’immobilier, mais aussi sur la main d’œuvre[a 21] ». Avec une part de marché mondiale d’environ 8 %, la France est le second exportateur de produits agroalimentaires produits sur place, notamment grâce aux exportations d’alcools[a 22].

Néanmoins, le commerce extérieur de la France connaît d’importantes difficultés. Depuis 2004, la France connaît un déficit de sa balance commerciale, de plus en plus creusé[a 23] (- 75,4 milliards de dollars en 2009[170]), une situation qui s’explique en partie par le niveau élevé de l’euro face au dollar[a 23]. Entre 1990 et 2006, la part de marché mondiale de la France dans les exportations de marchandises est passée de 6,3 à 4,1 %[a 24] ; la France n’est plus en 2009 que le cinquième importateur et le sixième exportateur mondial[170]. Selon Eurostat, cette dégradation du commerce extérieur français serait en partie dû à une augmentation des coûts salariaux horaires[a 25].
Patrimoine culturel
La galerie des Glaces du Château de Versailles, chef-d’œuvre de l’architecture baroque du XVIIe siècle.
Patrimoine architectural
Article connexe : liste des monuments historiques de 1840.

La France possède un patrimoine architectural riche, témoin d’une longue histoire et de la rencontre de différents traits civilisationnels. Sur les 731 biens culturels[note 41] classés au patrimoine mondial par l’UNESCO au 31 juillet 2010, 32 sont français, ce qui fait de la France le troisième pays du monde en nombre de sites culturels classés au patrimoine mondial[note 42],[173]. Le patrimoine architectural français comporte à la fois des édifices d’architecture religieuse (l’abbaye de Fontenay par exemple), politique (les châteaux de la Loire), industrielle (la saline royale d’Arc-et-Senans), militaire (les villes fortifiées par Vauban) et urbaine (la place Stanislas de Nancy). Il comporte des exemples d’architecture de toutes les époques, de l’architecture romaine (le pont du Gard) à l’architecture d’après-guerre (le centre-ville du Havre), en passant par des chefs-d’œuvre de l’architecture romane (l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe), gothique (la cathédrale d’Amiens) et classique (le canal du Midi). En France, depuis 1840, les bâtiments d’intérêt historique, architectural, patrimonial ou culturel peuvent être inscrits ou classés au titre des monument historique par l’État, ce qui leur assure une protection juridique, ainsi que des aides à la restauration et à l'entretien.
Patrimoine artistique et événements culturels
Articles détaillés : Peinture française, Sculpture française, Littérature française, Musique française et Cinéma français.

Si des productions artistiques sont attestées dans l’espace correspondant à la France actuelle dès la Préhistoire[m 1], on ne peut parler d’« art français » avant le début du IIe millénaire de notre ère, à l’époque où un État et une nation commencent à se former[f 1]. À partir de cette époque, les Beaux-Arts français vont être en grande partie similaires à ceux du reste de l’Europe occidentale, voyant se succéder un art roman aux XIe et XIIe siècles et un art gothique du XIIe au XVe siècles[m 2] ; la célébration de la puissance de la monarchie française[f 2], d’un « espace privilégié » (A. Chastel)[f 3] et la représentation du sacré[f 4] font partie des thèmes privilégiés d’un art principalement commandé par le pouvoir politique ou religieux. La Renaissance et le développement du classicisme au XVIIe siècle puis du néoclassicisme au XVIIIe siècle sont l’expression à la fois d’une recherche de l’ordre et de l’apparat et d’influences antiques et italiennes[m 3] ; c’est également à l’époque moderne qu’émergent des figures individuelles d’artistes, telles les peintres Poussin, La Tour, Watteau, Fragonard, Greuze, David, Gros et Ingres, ou les sculpteurs Girardon, Coysevox, Puget et Houdon[m 4]. Aux XIXe et XXe siècles, la France joue un rôle majeur dans les grands courants et révolutions artistiques occidentaux : le romantisme (Delacroix), le réalisme (Courbet), l’impressionnisme (Monet, Renoir, Manet) et le néo-impressionnisme (Van Gogh, Cézanne, Gauguin), le fauvisme (Matisse, Vlaminck), le cubisme (Braque, Picasso) ou encore le surréalisme (Duchamp) comptent des artistes français parmi leurs principaux représentants[m 4],[m 5]. Auguste Rodin, de son côté, révolutionne la sculpture à la fin du XIXe siècle[m 6].

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Nicolas Poussin, L'Inspiration du poète, c. 1629-1630, Musée du Louvre, Paris.
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Jacques-Louis David, La Mort de Marat, 1793, Musées royaux des beaux-arts, Bruxelles.
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Claude Monet, Nympheas, 1916, Musée Marmottan, Paris.
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Auguste Rodin, Le Penseur, 1902, Musée Rodin, Paris.

Contrairement à plusieurs pays qui s’incarnent dans une grande figure d’écrivain, la littérature française compte de nombreuses figures à l’importance et à la renommée à peu près équivalentes[m 7]. Il serait vain de tenter d’en faire la liste, mais on peut citer au Moyen Âge les poètes Chrétien de Troyes et Villon[m 4] ; au XVIe siècle, le romancier Rabelais, l’essayiste Montaigne et les poètes Du Bellay et Ronsard marquent la Renaissance[m 4]. Au XVIIe siècle, les dramaturges Corneille, Racine et Molière, le poète Boileau, le fabuliste La Fontaine et l’inclassable Pascal s’attachent à maintenir ou rétablir l’ordre par la raison[m 4] ; au XVIIIe siècle, les auteurs des Lumières Voltaire, Diderot et Rousseau, les romanciers Prévost, Laclos et Sade et les dramaturges Marivaux et Beaumarchais fustigent la société de leur époque tout en abordant des sujets jusque là prohibés[m 4]. Au XIXe siècle, le roman connaît un apogée avec Stendhal, Balzac, Hugo, Dumas, Flaubert et Zola, mais les autres genres ne sont pas en reste, comme le montrent le mémorialiste Châteaubriand et les poètes Lamartine, Musset, Baudelaire, Vigny, Rimbaud et Mallarmé[m 4]. Au XXe siècle, le manque de recul rend plus difficile la perception de figures majeures ; on peut néanmoins citer les poètes Apollinaire, Éluard, Aragon, Char et Prévert, les romanciers Proust, Gide, Céline, Sartre, Camus et Sarraute, et les dramaturges Giraudoux, Cocteau, Beckett et Ionesco[m 4].

Divisée au Moyen Âge entre un art religieux inspiré du chant grégorien et le chant profane des troubadours et trouvères[174], la musique française atteint un certain apogée à partir de l’époque classique, avec des compositeurs comme Lully et Charpentier au XVIIe siècle, Rameau au XVIIIe siècle, Berlioz, Gounod et Bizet au XIXe siècle, ou Debussy au XXe siècle — beaucoup de ces artistes composent des opéras[174]. À partir du début du XXe siècle, la musique dite « populaire » prend son essor[175], mêlant des genres propres à la France (la chanson française) à des genres importés (rock et rap en particulier), et permettant à des vedettes comme Claude François, Johnny Hallyday, Sheila, Michel Sardou ou Jean-Jacques Goldman[176] de vendre des dizaines de millions de disques.
Descente des marches des acteurs du film français Entre les murs, lauréat de la palme d’or au Festival de Cannes 2008.

Le cinéma, inventé en 1895 à Lyon par les frères Lumière, reste une activité importante en France malgré la concurrence hollywoodienne : la France est en 2005 le sixième producteur mondial[note 43] et le premier producteur européen de longs-métrages[177]. Le cinéma français, principalement tourné depuis les années 1980 vers la comédie et le cinéma d’auteur, a produit dans les années 2000 quelques films au succès mondial, comme Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain[note 44] ou La Marche de l’empereur[note 45],[178]. Le Festival international du film, organisé chaque année à Cannes, est l’événement culturel le plus médiatisé au monde[179].

Attachée à l’idée d’une « exception culturelle », la France protège sa culture, notamment par le biais de quotas de films français à la télévision et d’œuvres musicales françaises à la radio[180].
Une longue tradition scientifique

La France est depuis le Moyen Âge un foyer de connaissances et de découvertes majeur. L’université de Paris, créée en 1200, a été dès son origine et jusqu’à l’époque contemporaine l’une des plus importantes d’Occident[181]. Au 1er septembre 2010, 56 Françaises et Français se sont vu décerner un prix Nobel[note 46],[182] et onze ont obtenu la médaille Fields[183].

Au XVIIe siècle, René Descartes définit une méthode pour l’acquisition d’un savoir scientifique, tandis que Blaise Pascal resta célèbre pour son travail sur les probabilités et la mécanique des fluides. Le XVIIIe siècle fut marqué par les travaux du biologiste Buffon et du chimiste Lavoisier, tandis que Diderot et D’Alembert publiaient l’Encyclopédie. Au XIXe siècle, Augustin Fresnel fut le fondateur de l’optique moderne, Sadi Carnot posa les bases de la thermodynamique, et Louis Pasteur fut un pionnier de la microbiologie. Au XXe siècle, on peut citer le mathématicien et physicien Henri Poincaré, les physiciens Henri Becquerel, Pierre et Marie Curie, restés célèbres pour leurs travaux sur la radioactivité, le physicien Paul Langevin ou encore le virologue Luc Montagnier, co-découvreur du virus du sida.
Une tranche de roquefort, l’un des fromages français les plus réputés.
Gastronomie
Article détaillé : Cuisine française.

La cuisine française est renommée, notamment grâce à ses productions agricoles de qualités: nombreux vins (champagne, vins de Bordeaux ou de Bourgogne etc.) et fromages (roquefort, camembert etc.)[184],[185], et grâce à la haute gastronomie qu’elle pratique depuis le XVIIIe siècle[g 1]. Néanmoins, la cuisine française est extrêmement variée, et est essentiellement constituée de spécialités régionales ayant conquis l’ensemble du territoire[g 2], comme la choucroute alsacienne, la quiche lorraine, les rillettes tourangelles, le foie gras périgourdin, le cassoulet languedocien, la tapenade provençale ou les quenelles lyonnaises. De plus, de véritables frontières culinaires se dessinent dans le pays, entre un nord utilisant le beurre et l’échalote et un sud leur préférant l’huile et l’ail[g 3],[l 2], et entre des régions à la cuisine terrienne (le Périgord par exemple) et d’autres à la cuisine résolument tournée vers la mer (la Provence)[g 4]. Néanmoins, ces frontières ont tendance à disparaître aujourd’hui, en raison de la jonction des modes de vie et de l’essor d’une cuisine mondialisée[g 5].

Le « repas gastronomique des Français » a été inscrit le 16 novembre 2010 à la liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l'humanité de l'UNESCO[186].
Rayonnement culturel international
Articles détaillés : Politique linguistique de la France, Francophonie et Culture française.

Depuis le Moyen Âge et jusqu’aux années 2000, la France possède un rôle décisif dans l’histoire artistique, culturelle, intellectuelle et politique de nombreux pays[l 3]. En particulier, beaucoup de ses anciennes colonies utilisent en 2010 sa langue, son droit, ses institutions politiques ou encore son système fiscal[l 3]. La politique culturelle est depuis le milieu du XXe siècle un aspect majeur de la politique étrangère de la France[187].
Carte du monde francophone.
langue maternelle langue administrative langue de culture

▪minorités francophones.

L’influence culturelle mondiale de la France passe notamment par le français, langue de l’élite européenne et de la diplomatie jusqu’au début du XXe siècle[l 4]. Le français, parlé par quelque 159 millions de locuteurs (dont 25 millions le parlent comme une langue étrangère)[note 47],[l 4], est une des deux langues de travail de l’Organisation des Nations unies et de ses agences, une des trois principales langues de travail de la Commission européenne et de l’Union africaine. La France est un membre fondateur de l’Organisation internationale de la francophonie, qui regroupe 70 pays en 2010 et promeut la langue française, ainsi que les valeurs démocratiques et les droits de l’homme[188].

La présence culturelle de la France à l’étranger est entretenue non seulement par ses représentations diplomatiques, mais aussi par le réseau étendu de l’Alliance française[189] et par les plus de 400 établissements scolaires français à l’étranger[190]. De plus, la France est à l’origine de la création de médias à vocation internationale, tels que la radio RFI ou les chaînes de télévision TV5 et France 24[191].
Compléments
Notes

1. ↑ Dont 543 965 en France métropolitaine. Les 432 000 km2 de la Terre Adélie concernés par le Traité sur l’Antarctique de 1959, qui a conduit au gel des revendications territoriales sur ce continent, sont exclus de ce calcul.
2. ↑ 63,1 millions de personnes vivent en métropole et 1,9 million dans les départements d’outre-mer. Avec les 795 000 habitants des collectivités d’outre-mer (Polynésie française, Nouvelle-Calédonie, Mayotte, Saint-Pierre-et-Miquelon, Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy), la population de l’ensemble des territoires français atteint 65,8 millions.
3. ↑ Cette valeur concerne toute la France, métropolitaine comme d’outre-mer. La densité de population en France métropolitaine est de 115 habitants/km².
4. ↑ Franc CFP dans les collectivités du Pacifique :
1 000 XPF = 8,38 EUR exactement, soit 1 EUR ≈ 119,3317 XPF environ (source officielle IEOM)
5. ↑ .gp, .mq, .gf, .re, .pm, .yt, .tf, .wf, .pf et .nc pour les collectivités d’outre-mer, ainsi que .eu (partagé avec les autres pays de l’Union européenne).
6. ↑ Une partie de la frontière de la France avec l’Allemagne correspond néanmoins au cours du Rhin.
7. ↑ Des populations francophones résident en Belgique et en Suisse.
8. ↑ La souveraineté de la France sur ce territoire, contestée par l’Australie, est en outre limitée par les clauses du traité sur l’Antartique.
9. ↑ L’aire urbaine parisienne comptait en 1999 11 174 743 habitants, contre 1 648 216 pour l’aire urbaine lyonnaise. À titre de comparaison, Rome est la troisième aire urbaine d’Italie et compte 1,75 fois moins d’habitants que la première Milan ; Berlin possède une population comparable à celles de Francfort, Munich, Stuttgart et Hambourg ; Barcelone est proche de Madrid en termes d’aire urbaine.
10. ↑ Ces valeurs concernent l’année 2007, et correspondent à la part du transport routier dans le total des transports de voyageurs et marchandises cette année-là, respectivement en voyageurs-km et en tonnes-km.
11. ↑ Airbus est issu de la coopération de la France avec ses voisins allemand, espagnol et britannique.
12. ↑ Depuis la fin du IXe siècle, les rois sont élus par les grands du royaume et ne sont plus systématiquement carolingiens.
13. ↑ Cette valeur est issue des chroniques du contemporain Jean Froissart. Mais, selon des travaux récents portant sur quelques provinces du royaume, la population de ces provinces aurait été divisée par deux, voire par trois entre 1315 et 1450, la peste étant le principal facteur de cette chute démographique.
14. ↑ Derrière cet absolutisme apparent, le pouvoir de Louis XIV reste néanmoins limité par les multiples franchises, privilèges et libertés qu’ont obtenus au cours des siècles précédents de nombreuses entités politiques régionales ou locales.
15. ↑ Napoléon Ier est notamment à l’origine de la création de la Banque de France, des lycées, des chambres de commerce, des cours d’appel, de la Légion d’honneur ou encore des préfectures. C’est également sous son règne que sera adopté le code civil français.
16. ↑ 238 000 militaires français auraient été tués au cours de la Seconde Guerre mondiale, selon Histoire : Le monde de 1939 à nos jours (manuel scolaire de terminale), Nathan, 1998.
17. ↑ Jacob Robinson donne le nombre de 83000 Juifs exterminés en France ou à partir du territoire français (Jacob Robinson, Encyclopaedia Judaica, cité par Léon Poliakov, Histoire de l’antisémitisme, t. 2, Seuil, 1993, p. 527 ).
18. ↑ L’expression de « régime semi-présidentiel » est due à Maurice Duverger, celle de « régime parlementaire bireprésentatif » à Marie-Anne Cohendet.
19. ↑ Néanmoins, ce droit d’appel n’existe pas dans certains cas où le litige ou les réquisitions du plaignant sont considérées comme de faible importance. Le pourvoi en cassation reste cependant toujours possible. Voir à ce sujet l’article Organisation juridictionnelle (France).
20. ↑ Il faut cependant ajouter à cette liste le cas de certaines entités au statut particulier. La Collectivité territoriale de Corse possède un statut à part, distinct de celui des régions. Quant aux trois plus grandes communes du pays (Paris, Marseille et Lyon), elles sont divisées en arrondissements municipaux, au sein desquels un conseil d’arrondissement est élu, mais ce conseil d’arrondissement ne possède que des pouvoirs limités et généralement subordonnés à l’accord du conseil municipal.
21. ↑ a et b En 2009, les habitants de Mayotte se sont prononcé par référendum pour la départementalisation de leur collectivité, dont le statut était déjà proche de celui des départements.
22. ↑ En 1965 et 1974, le parti communiste n’avait pas présenté de candidat aux présidentielles. Par ailleurs, Édouard Balladur, dissident du RPR investi par l’UDF lors de l'élection présidentielle de 1995, est comptabilisé dans les voix du centre.
23. ↑ Entre 1974 et 2002, au premier tour de chaque élection présidentielle, la part des suffrages exprimés obtenues par les trois premiers candidats cumulés n’a cessé de diminuer, de presque 91 % en 1974 à un peu moins de 53 % en 2002. Néanmoins, cette évolution a été contredite par l’élection présidentielle de 2007 : les trois premiers candidats ont obtenu plus de 75 % des suffrages exprimés, un résultat qui s’explique en partie par la peur des électeurs de ne pas voir, comme en 2002, le candidat d’un des deux principaux partis se qualifier pour le second tour.
24. ↑ Depuis 2009, les Verts sont associés à d’autres partis écologistes dans l’alliance électorale Europe Écologie.
25. ↑ Le diagramme de gauche représente les principaux impôts en pourcentage des recettes fiscales de l’État en 2007. Le diagramme de droite représente la part du PIB français revenant aux administrations publiques et de sécurité sociale après prélèvements obligatoires et transferts. IR = Impôt sur le revenu des personnes physiques ; CSG = Contribution sociale généralisée ; IS = Impôt sur les sociétés ; TVA = Taxe sur la valeur ajoutée ; TIPP = Taxe intérieure sur les produits pétroliers.
26. ↑ C’est-à-dire en incluant les prestations sociales stricto sensu, les prestations des services sociaux (l’accès gratuit ou à tarif réduit à l’hospitalisation publique, aux transports en commun pour les RMIstes, les personnes âgées et les jeunes enfants, etc) et les prestations fiscales (notamment l’application du quotient familial dans le calcul de l’impôt sur le revenu), mais sans prendre en compte les dépenses des mutuelles de santé.
27. ↑ Un retrait prochain des forces françaises du Sénégal est annoncé.
28. ↑ En 2008, 41 des aides et 49 % du personnel à l’étranger de l’Agence française de développement concernaient l’Afrique subsaharienne. Parmi les sept principaux États bénéficiaires des fonds de l’AFD (Afrique du Sud, Chine, Sénégal, Maroc, Indonésie, Égypte et Tunisie), cinq sont africains et trois sont d’anciennes colonies françaises.
29. ↑ La France possède de nombreux autres symboles officieux, notamment le coq gaulois, l’hexagone, les majuscules associées « RF » ou encore la figure de Jeanne d’Arc.
30. ↑ Le CIA World Factbook l’estime à 80,97 ans, ce qui place la France au huitième rang mondial (source [archive]).
31. ↑ Selon une enquête de SOS Homophobie, en 2004, deux tiers des homosexuels ont fait l’objet de remarques désagréables.
32. ↑ Cette différence salariale pure correspond à des comparaisons à secteur d’activité, expérience, qualification, diplôme, situation familiale et passé dans le monde du travail équivalents.
33. ↑ Les communes gèrent des écoles maternelles et élémentaires, les départements gèrent les collèges et les régions les lycées.
34. ↑ Selon l’OJD, le quotidien régional Ouest France est vendu à plus de 762 000 exemplaires chaque jour, le magazine hebdomadaire TV Mag à plus de 6 millions d’exemplaires et le quotidien sportif L’Équipe à plus de 303 000 exemplaires (en ne comptant que son édition générale).
35. ↑ C’est à Paris que s’est réuni le premier congrès olympique en 1894, sous la direction du Français Pierre de Coubertin, qui décida le rétablissement des Jeux olympiques.
36. ↑ « The Great Nations of Sport »
37. ↑ Enquête Sofres pour Le Figaro Magazine, réalisée au printemps 1988 au Québec, en Belgique, en Espagne, en Italie, en Allemagne, en Grande-Bretagne, aux États-Unis, au Japon et en URSS. Les personnes interrogées pouvaient donner plusieurs réponses. Les valeurs indiquées ici sont des moyennes des valeurs relevées dans les États ou provinces mentionnées, pondérées par leur poids démographique.
38. ↑ et 13,2 % à 60 % du revenu médian (seuil de pauvreté défini par l'Union Européenne)
39. ↑ L’écart entre hommes et femmes en termes de taux de chômage tend à se résorber. Fin 2008, 8,8 % des femmes actives étaient au chômage, contre 7,6 % des hommes actifs.
40. ↑ La faible importance des recettes touristiques par rapport au nombre de touristes en France s’explique par la durée des séjours, souvent courte : en effet, il s’agit très majoritairement de touristes européens (qui viennent souvent pour un week-end), ou, lorsqu’il s’agit de touristes extra-européens, ceux-ci visitent souvent plusieurs pays européens dans le même voyage.
41. ↑ En incluant les sites dits mixtes, à l’intérêt à la fois naturel et culturel.
42. ↑ À égalité avec l’Allemagne et la République populaire de Chine, et derrière l’Italie et l’Espagne.
43. ↑ En nombre de films produits, derrière l’Inde, le Nigeria, les États-Unis, le Japon et la République populaire de Chine.
44. ↑ La comédie romantique Le Fabuleux destin d’Amélie Poulain, réalisé par Jean-Pierre Jeunet et sorti en 2001, a engrangé 23 115 858 entrées à l’étranger au 31 décembre 2009.
45. ↑ Le documentaire La Marche de l’empereur, réalisé par Luc Jacquet et sorti en 2005, a engrangé 19 962 345 entrées à l’étranger au 31 décembre 2009.
46. ↑ Dont une l’a reçu deux fois (Marie Curie). Ce chiffre inclut l’unique lauréat français du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, couramment appelé prix Nobel d’économie.
47. ↑ Ces valeurs ne concernent que les personnes parlant effectivement le français (et non celles vivant dans un pays francophone sans parler cette langue) et sont des estimations de l’Organisation internationale de la francophonie.

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* .fr, selon la liste des Internet TLD (Top level domain) ;
* FR, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-2 ;
* FRA, selon la liste des codes pays utilisés par l'OTAN, code alpha-3.

Bibliographie

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Voir l’article : Bibliographie sur la France.
Liens externes

* Portail officiel de la France
* Institut national de la statistique et des études économiques
* Catégorie France de l’annuaire dmoz

Références

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186. ↑ Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité s’enrichit de 46 nouveaux éléments [archive].
187. ↑ Frédéric Gimello-Mesplomb, « L’État et la politique culturelle, cours à l’université de Metz [archive] » sur fgimello.free.fr. Consulté le 12 juin 2010
188. ↑ Organisation internationale de la francophonie, « Qui sommes-nous ? [archive] » sur francophonie.org. Consulté le 12 juin 2010
189. ↑ Les Alliances françaises dans le monde [archive] sur fondation-alliancefr.org. Consulté le 12 juin 2010
190. ↑ Missions, actions, moyens [archive] sur aefe.fr. Consulté le 12 juin 2010
191. ↑ TV5, France 24, RFI : quel avenir pour l’audiovisuel francophone à l’étranger ? [archive] sur francaisdumonde.com. Consulté le 12 juin 2010

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Pays d’Europe
Les 27 États membres de l’Union européenne Allemagne · Autriche · Belgique · Bulgarie · Chypre · Danemark · Espagne · Estonie · Finlande · France · Grèce · Hongrie · Irlande · Italie · Lettonie · Lituanie · Luxembourg · Malte · Pays-Bas · Pologne · Portugal · Roumanie · Royaume-Uni · Slovaquie · Slovénie · Suède · République tchèque
Les États reconnus candidats à l’Union européenne Croatie · Islande · Macédoine · Monténégro · Turquie
Les 4 États membres de l’Association européenne de libre-échange Islande · Liechtenstein · Norvège · Suisse
Les 8 États membres de l’Accord de libre-échange centre-européen Albanie · Bosnie-Herzégovine · Croatie · Macédoine · Moldavie · Monténégro · Kosovo (sous la résolution 1244 de l’ONU) · Serbie
Autres États européens (ou pays dont une partie est sur le continent européen) Andorre · Arménie · Azerbaïdjan · Biélorussie · Géorgie · Kazakhstan · Monaco · Russie · Saint-Marin · Ukraine · Vatican
États non reconnus par la communauté internationale (ou à la souveraineté contestée) : Abkhazie · Chypre du Nord · Haut-Karabagh · Kosovo · Ossétie du Sud · Transnistrie
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États membres Drapeau : Allemagne Allemagne · Drapeau : Canada Canada · Drapeau : États-Unis États-Unis · Drapeau : France France
Drapeau : Italie Italie · Drapeau : Japon Japon · Drapeau : Royaume-Uni Royaume-Uni · Drapeau : Russie Russie Pays du G8
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Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE)
États membres Allemagne · Australie · Autriche · Belgique · Canada · Chili · Corée du Sud · Danemark · Espagne · Estonie · États-Unis · Finlande · France · Grèce · Hongrie · Irlande · Islande · Israël · Italie · Japon · Luxembourg · Mexique Norvège · Nouvelle-Zélande · Pays-Bas · Pologne · Portugal · Royaume-Uni · Slovaquie · Slovénie · Suède · Suisse · République tchèque · Turquie
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49° 47′ 37″ N 6° 06′ 23″ E / 49.7936, 6.10639 (carte)
Luxembourg (pays)
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Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Luxembourg.

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2010).
Si vous connaissez le thème traité, merci d'indiquer les passages à sourcer avec {{Référence souhaitée}} ou, mieux, incluez les références utiles en les liant aux notes de bas de page. (Modifier l'article)
Grand-duché de Luxembourg (fr)
Groussherzogtum Lëtzebuerg (lb)
Großherzogtum Luxemburg (de)
Drapeau du Luxembourg Armoiries du Luxembourg
(Drapeau du Luxembourg) (Armoiries du Luxembourg)
Devise nationale : Mir wëlle bleiwe wat mir sinn
(luxembourgeois,
Nous voulons rester ce que nous sommes)
carte
Langues officielles luxembourgeois, français et allemand.
Capitale Luxembourg
49° 36’ Nord, 06° 08 Est
Plus grande ville Luxembourg
Forme de l’État Monarchie constitutionnelle
- Grand-duc
- Premier ministre Henri
Jean-Claude Juncker
Superficie
- Totale
- Eau (%) Classé 165e
2 586 km2
Négligeable
Population
- Totale (2010)
- Densité Classé 161e
502 500 hab.
183 hab./km2
Indépendance
- Congrès de Vienne
- Traité de Londres
- Reconnue
9 juin 1815
19 avril 1839
11 mai 1867
Gentilé Luxembourgeois,
Luxembourgeoise
IDH (2009) en diminution 0,960 (élevé) (11e)
Monnaie Euro (EUR)
Fuseau horaire UTC +1
Hymne national Ons Heemecht
Domaine internet .lu
Indicatif
téléphonique +352

(1) Avant 2002 : franc luxembourgeois

Le Luxembourg, en forme longue le Grand-Duché de Luxembourg[1], en luxembourgeois Lëtzebuerg et Groussherzogtum Lëtzebuerg, en allemand Luxemburg et Großherzogtum Luxemburg, est un État de l'Union européenne situé entre l'Allemagne, la Belgique et la France. Il compte environ 502 500 habitants (janvier 2010), soit à peu près autant que la ville française de Lyon. Le Luxembourg est membre du Benelux, de l'Union européenne — dont il est l'un des six pays fondateurs — et de l'OTAN.

Le Luxembourg a trois langues officielles : l'allemand, le français et le luxembourgeois. C'est un pays de tradition catholique romaine.
Sommaire
[masquer]

* 1 Histoire
* 2 Politique
o 2.1 Pouvoir judiciaire
o 2.2 Défense
* 3 Subdivisions
* 4 Géographie
o 4.1 Géologie
* 5 Économie
o 5.1 Transports
* 6 Démographie
* 7 Culture
o 7.1 Langues
o 7.2 Fêtes et jours fériés
o 7.3 Télévision
o 7.4 Sport
* 8 Divers
o 8.1 Codes
* 9 Notes et références
* 10 Annexes
o 10.1 Articles connexes
o 10.2 Liens externes

Histoire[modifier]
Article détaillé : Histoire du Luxembourg.

Les Celtes, les Romains puis les Francs peuplent successivement la région. Le Comté de Luxembourg est fondé en 963, élevé en 1354 au rang de duché du Saint Empire romain germanique puis annexé par Louis XIV en 1684. Il est ensuite transféré aux Habsbourg en 1697 et intégré en 1715 dans les Pays-Bas autrichiens. En 1815, Guillaume Ier l'intègre à son royaume des Pays-Bas en même temps que la Belgique. En 1830, le Luxembourg participe à la Révolution belge qui se traduit par l'indépendance de la Belgique vis-à-vis des Pays-Bas. Guillaume Ier n'étant pas parvenu, par la suite,à reprendre la Belgique et le Luxembourg, finit par reconnaître l'indépendance de la Belgique après 9 ans de conflit, mais en obtenant que la partie est du Luxembourg se sépare du Luxembourg belge pour devenir un État sous obédience de la monarchie des Pays-Bas. Celle-ci exerce une autorité personnelle sur ce territoire moins peuplé que le Luxembourg belge. La crise luxembourgeoise en 1867 a pour conséquence la reconnaissance internationale de l'indépendance du grand-duché et son statut de pays neutre. En 1890, le grand-duché passe à la maison de Nassau-Weilburg : le Luxembourg et les Pays-Bas auront désormais des souverains différents. Cependant, le couple grand-ducal n'ayant pas de descendance mâle, la loi salique est abandonnée en 1907 au profit de la princesse Marie-Adélaïde, née en 1894, qui succède à son père en 1912. Pendant la Première Guerre mondiale, le Luxembourg est occupé par les Allemands jusqu'en 1918. La grande duchesse Marie-Adélaïde abdique au profit de sa sœur Charlotte. Les négociations du Traité de Versailles en 1919 confirment l'indépendance du pays tandis qu'un référendum populaire consolide l'indépendance du pays et la monarchie.

En mai 1940, les Allemands violent la neutralité luxembourgeoise et occupent le grand-duché. La famille grand-ducale et le gouvernement choisissent l'exil. À l'instar de l'Alsace-Moselle française, le régime nazi considère le Luxembourg comme un territoire allemand. Le pays est libéré en septembre 1944 par les troupes américaines mais subit la contre-attaque allemande lors de la bataille des Ardennes en décembre de la même année.

Dès 1944, l'union du Benelux est conclue avec la Belgique et les Pays-Bas. Désormais, le pays s'inscrit dans le processus de la construction européenne. En 1948, le Luxembourg est membre fondateur du Traité de Bruxelles et de l'OTAN. En 1952 Luxembourg-ville devient le siège de la Communauté européenne du charbon et de l'acier (CECA). L'adhésion à la Communauté économique européenne est le point de départ d'une expansion économique et d'une hausse de l'immigration.
Politique[modifier]
Article détaillé : Politique du Luxembourg.

Le Luxembourg est une démocratie représentative, sous la forme d’une monarchie constitutionnelle. À la tête du gouvernement se trouve un premier ministre (Jean-Claude Juncker en 2010) ainsi qu'une Chambre des députés qui débat et vote les lois. Cette Chambre des députés compte soixante membres répartis dans plusieurs groupes politiques: le Parti populaire chrétien social (CSV), le Parti démocratique (DP), le Parti ouvrier socialiste luxembourgeois (LSAP), Les Verts, le Parti réformiste d'alternative démocratique (ADR) et La Gauche.

En 2009, le CSV, au pouvoir depuis 1979, gagne largement les élections et voit sa représentation croître au sein de la Chambre. Il existe également un Conseil d'État.

Suite à un projet de loi sur l'euthanasie, le grand-duc Henri, qui a refusé de promulguer et de sanctionner la loi, a vu ses compétences réduites. Désormais il ne peut plus que promulguer les lois.
Pouvoir judiciaire[modifier]

Au Luxembourg, il y a trois justices de paix (Esch-sur-Alzette, Luxembourg et Diekirch), deux tribunaux d'arrondissement (Luxembourg et Diekirch) et une Cour supérieure de justice (Luxembourg), composée de la cour d'appel et de la cour de cassation.

Le grand-duché de Luxembourg compte également un tribunal administratif, une Cour administrative, ainsi qu'une Cour constitutionnelle siégeant toutes à Luxembourg.
Défense[modifier]
Article détaillé : Armée luxembourgeoise.

Le Luxembourg, membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN), a supprimé, en 1967, le service militaire obligatoire et entretient une armée de 3.000 hommes. La gendarmerie a été fusionnée avec la force de police en 2000.

Le chef de l'armée est le grand-duc du Luxembourg mais le contrôle effectif revient au ministre de la Défense. Le chef d'état-major actuel de l'armée luxembourgeoise est le général Gaston Reinig[2].

Les dépenses de défense représentaient 1,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 1997.
Subdivisions[modifier]
Articles détaillés : Districts du Luxembourg, Cantons du Luxembourg et Communes du Luxembourg.

Le Luxembourg est divisé en trois subdivisions administratives, ou districts :

* Diekirch
* Luxembourg
* Grevenmacher

Géographie[modifier]
Article détaillé : Géographie du Luxembourg.

Situé au cœur de l'Europe occidentale entre la Belgique, la France et l'Allemagne, le grand-duché de Luxembourg a une superficie de 2 586 km². Il s'étend du nord au sud sur une distance maximale de 82 km et sur 57 km d'est en ouest.
Carte du Luxembourg
Géologie[modifier]

Le Luxembourg peut être divisé en deux régions géologiques :

* l'Oesling,
* le Gutland ou Bon Pays
o la Petite Suisse Luxembourgeoise
o le plateau de Luxembourg
o la vallée de la Moselle
o les Terres Rouges ou Bassin minier

Économie[modifier]
Articles détaillés : Économie du Luxembourg et Liste d'entreprises luxembourgeoises.

46% du produit intérieur brut du pays dépend de son rôle de place financière. Outre la banque privée, depuis une quinzaine d'années, le Luxembourg est devenu la place la plus importante d'Europe sur le marché des fonds d'investissement.

La croissance exceptionnelle de la place financière luxembourgeoise fait qu'aujourd'hui, il y a presque 150 banques présentes sur ce territoire. Par ailleurs, le Luxembourg est le deuxième centre de fonds d'investissement du monde, après les États-Unis et le plus grand centre de banque privée dans la zone EURO. Le Luxembourg connaît un secret bancaire qui est garanti par le code pénal, sans pourtant être absolu. Le Luxembourg a ainsi adopté l'ensemble des dispositions de l'OCDE pour combattre l'évasion fiscale.

Le PIB par habitant du Luxembourg est le plus élevé au monde[3]. Ce chiffre est biaisé par le fait que les travailleurs frontaliers des trois pays voisins qui contribuent à générer une grande partie de ce PIB ne sont pas pris en compte lors du calcul du PIB/tête d'habitant. Leur nombre est en effet assez important pour fausser substantiellement les statistiques: En 2009, ils étaient près de 150 000 (environ 50% de Français, 26% de Belges et 24% d'Allemands)[4].

L'économie générée par Internet connaît un vrai essor au grand-duché avec l'arrivée des sièges européens de sociétés établies (Amazon, AOL, Apple iTunes, eBay, Paypal, etc.).
Transports[modifier]

* Le réseau autoroutier luxembourgeois est très dense, en grande partie éclairé, et totalement gratuit.
* Il est prevu pour 2015 faire un metro-tramway qui traversera la capitale. Le Luxembourg bénéficie d'un réseau ferroviaire très développé dû à son industrie métallurgique et à la nécessité de transporter les travailleurs frontaliers venant de Belgique, de France et d'Allemagne vers Luxembourg-Ville et depuis peu vers le nouveau site d'Esch-Belval. Il est géré par la Société nationale des chemins de fer luxembourgeois. Le Luxembourg est desservi par le TGV Est qui rejoint Paris par Thionville et Metz en 2 h 6 min depuis le 10 juin 2007.
* L'aéroport de Luxembourg-Findel est l'aéroport international du Grand-Duché.
* Le pays exploite aussi un port fluvial de marchandises, à Mertert sur la Moselle.

Démographie[modifier]
Article détaillé : Démographie du Luxembourg.
Évolution de la démographie entre 1961 et 2003 (chiffre de la FAO, 2005). Population en milliers d'habitants.

Le Luxembourg compte plus de 550 065 habitants (source : Statec, janvier 2010) avec une croissance de près de 100 000 personnes en 30 ans, croissance démographique plutôt exceptionnelle en comparaison avec les pays proches. Cette croissance démographique est principalement le fait de l’immigration. En effet, le solde migratoire, en moyenne annuelle, au Luxembourg était de plus de 10‰ au cours de la décennie 1990-2000, alors qu’il était d'environ 2,3‰ dans l'Europe des 15 (STATEC). Ainsi, 46% de la population est de nationalité étrangère[5]. Sur les 435 000 résidents, on estime à environ 290 000 le nombre de Luxembourgeois (dont 80 000 de souche), et à environ 130 000 le nombre de frontaliers quotidiens, dont 66 000 Français, 34 000 Belges et 30 000 Allemands (chiffres d'octobre 2006).
Culture[modifier]
Langues[modifier]
Articles détaillés : Multilinguisme au Luxembourg et Luxembourgeois.

Au Luxembourg, le luxembourgeois (Lëtzebuergesch) est la langue nationale depuis la loi du 24 février 1984. Le français, l'allemand et le luxembourgeois sont toutes les trois langues administratives.

Le français est la langue législative et judiciaire. L'administration fiscale et cadastrale est plutôt germanophone pour des raisons historiques. Le Luxembourg a adopté le modèle fiscal allemand et a été cadastré pour la première fois complètement par l'armée allemande, pendant la Première Guerre mondiale. Les documents administratifs sont généralement délivrés en allemand et en français (déclarations de revenus, par exemple). Certaines communications officielles sont délivrées dans les quatre principales langues écrites pratiquées : français, allemand, anglais et portugais (exemple : mesures nationales de sécurité nucléaire, communication gouvernementale sur le projet de constitution européenne, etc.). L'école maternelle se fait en luxembourgeois. L'alphabétisation se fait en allemand. Le français est enseigné à l'école dès l'âge de sept ans, utilisé par l'administration et la justice concurremment avec l'allemand ; le français reste la seule langue pour la rédaction des lois.

Environ 15 % de la population est d'origine portugaise et parle le portugais. L'anglais est rarement utilisé dans la vie quotidienne, mais fortement plébiscité dans quelques secteurs de la vie professionnelle et, de toute façon, étudié par tous les lycéens.

L'ensemble du service d'information routier (panneaux de circulation) est généralement en français.

Le luxembourgeois, l'allemand et le français sont les langues les plus utilisées dans le pays[6].
Fêtes et jours fériés[modifier]
Article détaillé : Fête nationale du Luxembourg.
Le drapeau du Grand-Duché, à Luxembourg-Ville

Depuis le XIXe siècle, la fête nationale du Luxembourg est célèbrée le jour anniversaire de la naissance du souverain. Sous le règne de la grande-duchesse Charlotte, cette célébration avait lieu le 23 janvier, date anniversaire de la souveraine. À partir de 1961, pour des raisons climatiques et par égard pour ses sujets, la grande-duchesse fit décaler la célébration publique de l’anniversaire du souverain au 23 juin de chaque année.
Fêtes et jours fériés Date Nom français Nom local Remarques
1er janvier Jour de l'An Neijoerschdag
Mars-avril Vendredi Saint Karfreideg Uniquement pour les banques
Mars-avril Lundi de Pâques Ouschterméindeg
1er mai Fête du Travail Éischte Mee
Mai Jeudi de l'Ascension Christihimmelfahrt
Mai-juin Lundi de Pentecôte Päischtméindeg
23 juin Fête Nationale Nationale Feierdag
15 août Assomption Maria-Himmelfahrt, Léiffrakrautdag, Léiffrawëschdag
1er novembre Toussaint Allerhellgen
25 décembre Noël Chrëschtdag
26 décembre Saint-Étienne Stiefesdag Lendemain de Noël
Fêtes d'usage Date Nom français Nom local Remarques
Février Lundi de Carnaval Fuesméindeg Férié dans certaines entreprises
Mai Mardi de Pentecôte Päischtdënsdeg Demi-journée fériée pour les services publics
Septembre Lundi de kermesse Fouerméindeg Férié pour les services publics de Luxembourg-ville
2 novembre Jour des morts Allerséilen Férié pour les services publics
24 décembre Veille de Noël Hellegen Owend Demi-journée fériée en usage dans les banques
Télévision[modifier]
Article détaillé : Télévision numérique terrestre.

RTL Télé Lëtzebuerg est la principale chaîne de télévision. TV Dok Luxe Tv Luxembourg
Sport[modifier]

Le Luxembourg est connu par les cyclistes, notamment grâce aux frères Fränk et Andy Schleck, ainsi qu'à Kim Kirchen, tous les trois porteurs d'un maillot distinctif sur le Tour de France, en 2008, ainsi que la deuxième place d'Andy Schleck au classement général du Tour de France 2009 et du Tour de France 2010.

Trois champions luxembourgeois ont remporté la grande boucle : François Faber en 1909 et Nicolas Frantz en 1927 et 1928, et enfin Charly Gaul en 1958.

Le 6 août 2010, en cyclisme, le jeune Bob Jungels a remporté le Championnat du monde juniors du contre-la-montre[7].

En tennis féminin, Anne Kremer et Claudine Schaul se sont illustrées dans ce sport en remportant plusieurs tournois WTA et ITF, notamment Anne Kremer qui est la première joueuse de tennis luxembourgeoise à atteindre le top 20 (18e le 29 juillet 2002).

Bien que né en Autriche, le skieur Marc Girardelli a rapporté au Luxembourg, dont il a pris la nationalité, de nombreux titres mondiaux et médailles olympiques.
Divers[modifier]
Codes[modifier]

Le Luxembourg a pour codes :

* LX, selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs,
* L, selon la liste des codes internationaux des plaques minéralogiques,
* .lu, selon la liste des Internet TLD (Top level domain).

Notes et références[modifier]

1. ↑ On rencontre également « Grand-Duché du Luxembourg » (François Schanen, Parlons luxembourgeois : langue et culture linguistique d'un petit pays au cœur de l'Europe [archive], L'Harmattan, 2004, p. 29) ou « grand-duché de Luxembourg » (recommandé par Le Bon Usage)
2. ↑ Biographie du général Reinig [archive]
3. ↑ http://data.worldbank.org/indicator/NY.GNP.PCAP.PP.CD/countries?display=default [archive]
4. ↑ Office statistique luxembourgeois Statec: Le Luxembourg en chiffres 2010, http://www.statistiques.public.lu/fr/publications/series/lux-chiffres-fr/index.html [archive]
5. ↑ Luxembourg en chiffres 2007 [archive]
6. ↑ Sondage Le Jeudi/TNS-ILRES publié dans l'hebdomadaire Le Jeudi du 17 avril 2007.
7. ↑ Cyclisme - championnats du monde juniors du contre-la-montre [archive]

Annexes[modifier]

Sur les autres projets Wikimédia :

* « Le Luxembourg », sur Wikimedia Commons (ressources multimédia)
* « Le Luxembourg », sur Wikinews (actualités libres)

Articles connexes[modifier]

* Liste des villes du Luxembourg
* Musée d'art moderne grand-duc Jean
* Musée national d'histoire militaire
* Liste des comtes et ducs de Luxembourg
* Liste des grands-ducs de Luxembourg
* Traité des XXIV articles de 1839, démembrement du Luxembourg.
* Gendarmerie luxembourgeoise
* Grande région (Luxembourg)
* Corps des Volontaires luxembourgeois
* Résistance au Luxembourg pendant la Seconde Guerre mondiale

Liens externes[modifier]

* Catégorie Luxembourg de l’annuaire dmoz
* (fr) Site du gouvernement luxembourgeois


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Allemagne
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(Drapeau de l'Allemagne) (Armoiries de l'Allemagne)
Devise nationale : Einigkeit und Recht und Freiheit
(allemand)
Union, droit et liberté
carte
Langue officielle Allemand
Capitale Berlin
52°31′N 13°25′E / 52.517, 13.417
Plus grande ville Berlin
Forme de l’État République fédérale
- Président fédéral
- Chancelier fédéral Christian Wulff
Angela Merkel
Superficie
- Totale
- Eau (%) Classé 63e
357 026 km2
2,18%
Population
- Totale (2009)
- Densité Classé 14e
81 820 000[1] hab.
230 hab./km2
Formation
- Traité de Verdun
- Unification
- Création RFA
- Création RDA
- Réunification
843
18 janvier 1871
23 mai 1949
7 octobre 1949
3 octobre 1990
Gentilé Allemand (e)
PIB (PPA) (2008) 2 910 milliards USD[2] (5e)
PIB (nominal) (2010) 2 811 milliards USD[3] (4e)
IDH (2010) en augmentation 0.885[4] (très élevé) (10e)
Monnaie Euro (EUR)
Fuseau horaire UTC +1 (été +2)
Hymne national Deutschlandlied, 3e couplet (Einigkeit und Recht und Freiheit)
Domaine internet .de
Indicatif
téléphonique +49


L’Allemagne (nom officiel : République fédérale d'Allemagne. quelquefois abrégé en RFA), en allemand Deutschland (Bundesrepublik Deutschland ou BRD), est un pays d’Europe de l'Ouest[5] entouré par la mer du Nord, le Danemark et la mer Baltique au nord, par la Pologne et la République tchèque à l'est, par l'Autriche et la Suisse au sud et par la France, le Luxembourg, la Belgique et les Pays-Bas à l'ouest. Avec plus de 81 millions d'habitants recensés en 2009[6], l'Allemagne est le pays le plus peuplé de l'Union européenne.
Sommaire
[masquer]

* 1 Étymologie
* 2 Histoire
o 2.1 Du Saint Empire aux principautés (~843-1806)
o 2.2 De la Confédération germanique à l’Empire allemand
o 2.3 D’une guerre à l’autre (1914-1945)
o 2.4 Division du pays et réunification (1945-1990)
* 3 Géographie
o 3.1 Territoire
o 3.2 Länder
o 3.3 Population
* 4 Politique
o 4.1 La République fédérale d'Allemagne (depuis 1949)
o 4.2 La place de l’Allemagne dans le monde et en Europe
* 5 Patrimoine culturel
o 5.1 Langues parlées
o 5.2 Religions
o 5.3 Musique
o 5.4 Philosophie
o 5.5 Sciences
o 5.6 Littérature
* 6 Économie
o 6.1 L’industrie
o 6.2 Une importante marine marchande
o 6.3 Les autres secteurs
o 6.4 Une économie tournée vers l’espace mondial
o 6.5 Chiffres divers
* 7 Les grandes dates de l'histoire allemande
* 8 Codes
* 9 Notes et références
* 10 Voir aussi
o 10.1 Bibliographie
o 10.2 Articles connexes
o 10.3 Liens externes

[modifier] Étymologie

La formation du mot Deutschland révèle la longue histoire de ce pays. Au départ, il y a un mot gothique Thiuda signifiant peuple. Il a comme adjectif Thiudisk. Thiudisk a été transformé en Theodischus par les Romains, puis en Teudischus. Thiudisk est devenu Diutisca en vieil allemand pour aboutir à Deutsch. En ancien Français, le latin Theodiscus a donné Thodesche, puis Tudesque. Le Français moderne a préféré le mot Allemand issu du latin Alamanni désignant le peuple des Alamans[7]. Ceci est également valable par exemple, pour le catalan (Alemanys). L'Italien lui, a conservé l'origine latine dans son adjectif Tedesco pour dire Allemand[8]. Saksa en Finnois se réfère aux Saxons. Dans les langues des peuples slaves, le nom renvoie au fleuve Niémen (Nemetskii, en russe) qui les séparait des peuplades germaniques, ou bien à l'adjectif signifiant « muet ». Pour les Chinois, c'est le « Pays de la Vertu » (德国), en partie pour des raisons phonétiques. Quant aux pays scandinaves, ils se réfèrent également à ce pays par un nom utilisant la racine germanique : Tyskland, dérivé de Tyr le dieu des germains du nord, le sk est la terminaison de quelques adjectifs en norvégien et danois, en suédois c'est ska.
[modifier] Histoire
Article détaillé : Histoire de l'Allemagne.

Longtemps dominés par l'Autriche dans le cadre du Saint-Empire romain germanique (de 962 à 1806) puis de la Confédération germanique (de 1815 à 1866), en 1871, à la fin de la guerre franco-allemande, ils furent réunis dans un État dominé par la Prusse, donnant ainsi naissance à l'Allemagne unifiée moderne, dite également Deuxième Reich ou Reich Wilhelminien. La défaite allemande qui suivit la Première Guerre mondiale provoqua en 1918 l'avènement de la République, puis en 1933 celui du Troisième Reich, lequel s'effondra en 1945 dans la défaite qu'entraîna la Seconde Guerre mondiale. D'abord occupée par les forces armées de ses vainqueurs, l'Allemagne fut séparée en deux parties en 1949 qui formèrent la République fédérale d'Allemagne (dite Allemagne de l'Ouest) et la République démocratique allemande (dite Allemagne de l'Est). La réunification a eu lieu le 3 octobre 1990, 11 mois après la chute du Mur de Berlin, qui marqua la réunification populaire. En 1990, sa capitale redevient Berlin.

L'Allemagne est une république fédérale constituée de 16 États fédérés (Bundesländer — officiel Länder en allemand). Le pays a longtemps été constitué de plusieurs États plus ou moins autonomes, conscients de leur propre histoire, culture et affiliation religieuse. Elle est membre du Conseil de l'Europe depuis 1950, de l’OTAN depuis 1955, et de l’ONU depuis 1973. Membre fondateur de l’Union européenne (1957), de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), de la zone euro et de l'Espace Schengen, elle fait partie du Groupe des huit (G8) et (G20).

L'Allemagne est une puissance économique majeure, la première d'Europe. Actuellement, elle est classée quatrième puissance économique mondiale selon le critère monétaire traditionnel, derrière les États-Unis, la Chine et le Japon (ou cinquième selon le calcul du produit intérieur brut en parité de pouvoir d'achat). L'Allemagne est aussi le second exportateur et le troisième importateur de marchandises dans le monde.
[modifier] Du Saint Empire aux principautés (~843-1806)
Peuples germaniques 700 av. J.-C. à 100 av. J.-C.

La linguistique et textes latins nous montrent que la mention du peuple germain remonte à l'époque romaine. Cependant les historiens s'entendent pour trouver les origines d'un territoire allemand au partage de Verdun de 843. Louis le Germanique a obtenu, lors de ce partage, l'est de l'empire carolingien, nommé Francie orientale. C'est de la Francie orientale qu'est issu le Saint-Empire romain germanique fondé par Otton Ier, dit le Grand (936–973). Cet empire comprend, outre le territoire de l'actuelle Allemagne, l'Italie et la Bourgogne. Dès sa fondation, ce nouvel empire est entravé par le peu d'institutions sur lesquelles l'empereur peut asseoir son autorité et la faiblesse des revenus, les empereurs ne disposant que de leurs propres domaines pour financer leur politique. Le système d'élection de l'empereur par les princes-électeurs conduisit souvent à affaiblir le pouvoir du monarque. Traditionnellement, l'empereur élu entreprenait un voyage à Rome pour être couronné par le pape.
Le Saint-Empire romain germanique, 1789

Le délitement du pouvoir impérial est accentué par l'obsession de certains empereurs à vouloir établir une autorité forte dans leurs possessions italiennes. Au XIIIe siècle, Frédéric II est tellement occupé par ses affaires italiennes qu'il renonce à tout pouvoir et tout contrôle dans les nombreuses principautés ecclésiastiques allemandes et qu'il abdique une grande partie de ceux-ci dans les principautés laïques. De ce fait, les terres allemandes sont pratiquement indépendantes du pouvoir impérial dès cette époque.

À partir du XIe siècle, la Germanie déborde de ses limites traditionnelles entre le Rhin et l'Oder. Commence alors la colonisation de l'Europe centrale sous l'action de grands seigneurs, des rives de la mer Baltique par une croisade menée par les chevaliers Teutoniques et du sud du pays à partir du règne de Otton Ier. Des centaines de milliers d'Allemands de l'Ouest poussés par la surpopulation ont ainsi migré vers l'Est où des tenures plus vastes et des droits féodaux plus légers les attendent[9]. Les villes rhénanes et les ports se développent mais prennent une part peu active au grand commerce européen du XIIe siècle. Après 1438, l'empereur porte le titre d'un « empereur élu » après son élection formelle par les sept "électeurs" de l'Empire à Francfort. À l'époque moderne, le Saint Empire compte plus de 300 États qui n'obéissent que de très loin à l'empereur Habsbourg.

Au XVIe siècle, la réforme luthérienne continue à diviser l'Allemagne. En 1546, l'empereur Charles Quint entre en guerre contre les nombreux princes et villes allemands qui se sont convertis au luthéranisme. Son échec à réduire le protestantisme dans le Saint Empire est sanctionné par la paix d'Augsbourg de 1555, qui permet à chaque prince et ville libre de choisir sa religion mais oblige les sujets à avoir la même religion que leur souverain — cujus regio, ejus religio. L'Allemagne n'en a pas pour autant fini avec les guerres de religion. Les progrès du calvinisme en Allemagne à la fin du XVIe siècle et la volonté de l'empereur Ferdinand II d'imposer son autorité et celle de la religion catholique aux États du Saint Empire, entraînent la guerre de Trente Ans qui ravage le pays de 1618 à 1648. Les traités de Westphalie entérinent l'affaiblissement du pouvoir impérial en favorisant les droits des 350 États allemands. La liberté religieuse des princes est réaffirmée.
[modifier] De la Confédération germanique à l’Empire allemand
Articles détaillés : Unité allemande, Relations entre l'Allemagne et l'Autriche et Relations entre l'Allemagne et la France.
L'Empire allemand en 1871

Sous la pression de la France, le Saint Empire est dissout en 1806 et remplacé par la Confédération du Rhin sous protectorat français. Après le congrès de Vienne (novembre 1814 – juin 1815), celle-ci est remplacée par la Confédération germanique ("Deutscher Bund") qui ne regroupe plus que 39 États sous la direction honorifique des Habsbourg qui ne portent plus que le titre d'Empereur d'Autriche. En fait, cette confédération ne peut exister que si l'Autriche et la Prusse s'entendent. À partir de 1834, le Zollverein ou union douanière commence à se constituer à l'initiative de la Prusse. Il construit un espace économique sans douane intérieure et définit une même politique commerciale vis-à-vis de l'extérieur. Cet espace, progressivement élargi, exclut délibérément l'Autriche. Les révolutions de 1848 touchent la plupart des États allemands. Une assemblée élue au suffrage universel se réunit à Francfort et propose la couronne d'une Allemagne unifiée au roi de Prusse, Frédéric-Guillaume IV, qui la refuse, soucieux de ne pas tenir son pouvoir de la souveraineté du peuple. Il est prêt à accepter la couronne que lui proposent les princes allemands, mais l'Autriche force la Prusse à renoncer en 1850. L'Allemagne se retrouve dans la même situation politique qu'en 1815.
La Proclamation de l’Empire allemand (Versailles 1871), tableau d’Anton von Werner, 1885

En 1862, Otto von Bismarck devient le ministre-président (Chancelier) du roi de Prusse Guillaume Ier. Il a compris que l'unité allemande ne se fera pas sans l'éviction de l'Autriche par la guerre. Il fait passer par la force les réformes modernisant l'armée. En 1866, l'armée prussienne écrase l'armée autrichienne à Sadowa.

La Prusse annexe les territoires entre sa partie orientale et sa partie occidentale, et dirige la Confédération de l'Allemagne du Nord. Seuls les quatre États du Sud n'y adhèrent pas.

La France en déclarant la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870 permet de fédérer tous les États allemands autour d'un ennemi commun. La défaite française permet la proclamation de l'Empire allemand le 18 janvier 1871 dans la galerie des Glaces du château de Versailles avec Guillaume Ier de Prusse à sa tête, entraînant également l'annexion de l'Alsace (sauf Belfort), de la Lorraine germanophone (Moselle) et de la région de Metz, place-forte de première importance. L'unité allemande s'est faite par le haut et par la guerre comme le souhaitait Bismarck.
[modifier] D’une guerre à l’autre (1914-1945)
Articles détaillés : République de Weimar et Troisième Reich.
La république de Weimar en 1919

L'Allemagne, devenue une des puissances politiques majeures en Europe s'engage dans la Première Guerre mondiale aux côtés de l'Autriche-Hongrie (1914) et tente d'envahir la France. Après les premiers assauts, la guerre s'oriente vers une longue et lente guerre de position dans les tranchées, meurtrière d'un côté comme de l'autre. Elle prend fin en 1918 avec la défaite allemande, et l'empereur allemand, Kaiser Guillaume II, doit abdiquer en raison de la Révolution allemande de novembre 1918. Lors du traité de Versailles, l'Allemagne est considérée comme responsable de la guerre et condamnée à payer de très lourdes réparations.
Le couple impérial : Guillaume Ier et Augusta de Saxe-Weimar-Eisenach, vers 1885.

L’Allemagne, chose unique dans l’histoire diplomatique, n’est pas invitée aux discussions versaillaises. Elle est jugée comme principalement responsable (avec l’Autriche-Hongrie) de la guerre, mais conserve néanmoins la Rhénanie, au regret de la France qui voulait fixer la frontière sur le Rhin. L'Alsace et la Lorraine perdues en 1871 reviennent à la France qui n’obtient cependant pas la Sarre (51 millions de tonnes de charbon, soit 2/3 des besoins français), en raison des pressions exercées par l’Angleterre. La Sarre est placée sous la tutelle de la Société des Nations et un référendum sera organisé 15 ans plus tard pour décider son rattachement à la France ou à l’Allemagne. Le Schleswig est rattaché au Danemark après consultation de la population. Les cantons d’Eupen et de Malmedy sont rattachés à la Belgique. La Pologne obtient un corridor, le fameux « corridor de Dantzig », avec les populations Kachoubes parlant un dialecte polonais mais étant favorables aux Allemands. La ville de Dantzig n’est rattachée ni à l’Allemagne, ni à la Pologne, c’est une ville libre sous contrôle de la SDN. Solutions de compromis qui ne plaisent à personne. 80 kilomètres séparent la Prusse-Orientale du reste de l’Allemagne. La Haute-Silésie, rattachée après plébiscite à l’Allemagne en mars 1921, est occupée par la Pologne peu après. La SDN arbitre la situation et le partage, dénoncé par les deux parties, est réalisé arbitrairement.
Dresde après le bombardement de Dresde, 1945, avec l'allégorie de la bonté au premier plan

L’Allemagne perd 88 000 km2 et 8 millions d’habitants. Le service militaire est aboli et l’armée est réduite à 100 000 hommes dont 5 000 officiers. Elle ne peut posséder ni blindés, ni artillerie lourde, ni aviation. Sa flotte de guerre se saborde à Scapa Flow le 26 juin 1919. Elle perd ses colonies, qui sont placées par la SDN sous mandats confiés aux vainqueurs. Comme responsable de la guerre, elle doit céder du matériel et des produits agricoles. Les réparations de guerre sont évaluées en 1921 à 132 milliards de marks-or à payer en 30 ans. Tous les brevets allemands sont perdus, les vainqueurs obtiennent la clause de « nation la plus favorisée » et le Rhin, l’Oder et l’Elbe sont internationalisés, l’Allemagne perdant tout pouvoir sur leur contrôle. La rive gauche est occupée, puis considérée comme démilitarisée perpétuellement.

Le pangermanisme dévoyé en un nationalisme raciste, le ressentiment contre les conditions du traité de Versailles et les conséquences particulièrement dures de la crise économique mondiale de 1929 permettent au NSDAP (parti nazi) d'Adolf Hitler d'accéder démocratiquement au pouvoir en 1933. Hitler élimine rapidement toute opposition puis prend le contrôle absolu de l'État allemand. En 1935, l'Allemagne devient officiellement antisémite en promulguant les lois de Nuremberg. La politique d’Hitler consistant à annexer ou envahir ses voisins finit par provoquer la Seconde Guerre mondiale le 1er septembre 1939.

L’Allemagne domine le début du conflit. Elle conquiert une grande partie de l'Europe, de l'Afrique du Nord, de l'URSS. Mais pendant l'hiver 1941-42 l'armée allemande subit de lourdes pertes sur le front russe. En 1942–43, la guerre tourne en faveur des pays alliés : le Royaume-Uni, la France, le Canada, les États-Unis, l'URSS écrasent finalement les armées de l'Axe, envahissant notamment Berlin. Le 30 avril 1945, Hitler se suicide.
[modifier] Division du pays et réunification (1945-1990)
Occupation de l'Allemagne après la Seconde Guerre mondiale (1945-1949)

Dévastée par la guerre (même si le potentiel industriel du pays est encore énorme), l'Allemagne et Berlin sont divisés en quatre secteurs, trois étant chacun contrôlé par l'une des nations victorieuses (États-Unis, Royaume-Uni et Union soviétique) et un par une nation libérée (France). Après plusieurs propositions pour une nouvelle Allemagne (comme le plan Morgenthau), elle est finalement divisée en deux parties durant toute la Guerre froide : la RFA (République fédérale d’Allemagne) créée le 23 mai 1949 à l’ouest avec Bonn pour capitale et siège administratif, et la RDA (République démocratique allemande) créée le 7 octobre 1949 à l’est avec Berlin-Est pour capitale. Les territoires à l'est du fleuve Oder et son affluent Neisse de Lusace ont été intégrés à la Pologne et à l’URSS.
Émeutes de 1953 en Allemagne de l'Est
Le Mur de Berlin, qui sépara Berlin en deux pendant plus de 28 ans.

Le creux démographique provoqué par la guerre est rapidement compensé par l'arrivée d'environ 13 millions d'Allemands expulsés des anciens territoires d'Allemagne-Orientale et des pays d'Europe de l'Est. Ces millions de réfugiés ont été intégrés dans la société d'après-guerre des territoires de la RFA et la RDA. Ils venaient principalement des anciennes provinces allemandes de la Silésie, de la Prusse-Orientale et aussi de l'est de la province de la Poméranie. En outre ils venaient de Pologne, notamment des anciennes provinces de la Prusse-Occidentale et de la Posnanie. Ils venaient encore des régions qui autrefois appartenaient à l'Autriche-Hongrie : de la Tchécoslovaquie - notamment des régions de Bohême, Moravie et Silésie Tchèque (Allemands des Sudètes) -, ainsi que de Hongrie et de Roumanie (Transylvanie). Par ailleurs ils venaient du territoire de Klaipėda (Memel), en Lituanie.

Sous l'impulsion du plan Marshall (1948-1952), l'Allemagne de l'Ouest renoue rapidement avec la croissance économique, au contraire de l'Allemagne de l'Est. L'amitié franco-allemande naît avec Konrad Adenauer et Charles de Gaulle, et est considérée encore aujourd'hui comme le moteur de l'Europe. À la chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989, prélude à la réunification de l’Allemagne, les deux pays de RFA et de RDA ne possèdent pas le même niveau économique. Cette différence persiste aujourd'hui, les Länder de l'Est (ancienne RDA) demeurant plus pauvres que ceux de l'Ouest. Le coût de la réunification a entraîné d'importantes difficultés économiques pour le pays depuis les années 1990. Son unification a cependant permis d'en faire une nation politiquement incontournable au sein de l'Union européenne et la première puissance économique du continent.

De 1991 à 2000, 150 milliards de DM ont été investis chaque année à l'Est de l'Allemagne sans parvenir à sortir cette région de la crise, mais des réformes en profondeur sont entreprises dans les deux parties de l'Allemagne dans les années 1990, afin d'inciter le pays à être plus compétitif, en particulier celle du Système de retraite en Allemagne. De 1998 à l'automne 2005, le gouvernement allemand est dirigé par Gerhard Schröder, du SPD (Parti social-démocrate). Les écologistes du parti Grünen participent à un gouvernement de coalition. Après les élections législatives anticipées de 2005, la chancelière chrétienne démocrate Angela Merkel dirige un gouvernement basé sur une « grande coalition » qui regroupe cette fois la CDU (et sa branche bavaroise la CSU) et le SPD. Depuis 2009, la même Angela Merkel est à la tête d'une coalition "noire-jaune" entre la CDU et les libéraux du FDP.
[modifier] Géographie
Article détaillé : Géographie de l'Allemagne.
Carte des reliefs et principales grandes villes de l’Allemagne

Le nord est occupé par la plaine germano-polonaise, formée par les glaciations du quaternaire, aux paysages fortement différenciés, le centre par des montagnes anciennes d'altitudes peu élevées, le sud par un bassin sédimentaire et par le massif alpin. Ce pays, bordé au Nord-ouest par la mer du Nord et au Nord-est par la mer Baltique, occupe une place centrale dans l'Union européenne par sa situation, sa puissance démographique, industrielle et commerciale. Une grande partie de l'Allemagne occidentale fait partie de l'Europe rhénane, la région la plus dynamique d'Europe et l'une des plus dynamiques du monde.

La réunification de 1990 a changé l'organisation de l'espace allemand. L'espace rhénan reste cependant le cœur de l’Allemagne et l'axe le plus fréquenté, aussi bien sur le plan économique que sur le plan démographique malgré la nécessaire mutation de la Ruhr. Francfort et la conurbation de Région Rhin-Main continue de jouer son rôle de capitale financière du pays.
Carte de l’Allemagne

Depuis le début des années 1960, les régions du sud, le Bade-Wurtemberg et la Bavière sont des espaces attractifs. Ce sont des régions aussi bien industrielles (technologies de pointe, complexes militaro-industriels) que touristiques. Le solde migratoire régional est fortement positif.

Depuis la réunification, le centre et le Nord jouissent d'une position privilégiée. Ils sont devenus le nouveau centre géographique de l'Allemagne. Les ports de Hambourg et de Brême disposent de l'Hinterland de l'ancienne RDA dont ils étaient privés jusqu'en 1990. Ces ports permettent au Land de Basse-Saxe d'occuper une place majeure dans l'espace mondialisé.

Les cinq Länder de l'Est constituent une périphérie en reconstruction. Le passage d'une économie socialiste à une économie de marché a entraîné la fermeture de nombreuses usines vétustes et peu concurrentielles, le développement de friches industrielles, des migrations régionales vers les Länder de l'Ouest et une forte augmentation du chômage. Le taux de chômage était, fin 2006, de 16, 4 %[10] alors qu'il est de 10,1% pour l'ensemble de l'Allemagne. Ceci est dû à une faible compétitivité qui persiste depuis plus de 15 ans, malgré les investissements consentis par le gouvernement fédéral. Cette situation a abouti à un "désamour" entre les Allemands de l'Ouest "Wessis" et les Allemands de l'Est "Ossis", les uns trouvant qu'ils ont payé trop cher l'union, les autres se sentant oubliés par les plus nantis et regrettant l'époque de la RDA. Ce dernier phénomène a été appelé Ostalgie par les journalistes. Cependant, les autorités misent sur les nouveaux élargissements de l'Union européenne à l'Est pour dynamiser l'économie des cinq Länder de l'Est.
[modifier] Territoire
Frontière Schengen

L'Allemagne a connu des changements territoriaux successifs au XXe siècle. La défaite de 1918 a sonné le glas de l'Empire allemand. Le traité de Versailles de 1919 qui règle le sort de l'Allemagne fait passer la superficie de l'Allemagne de 540 848 km2 à 468 776 km2. Celle-ci est amputée de l'Alsace-Lorraine, du Nord de Schleswig et d'Eupen et de Malmedy. De plus, pour permettre à la Pologne d'avoir un accès à la mer, la Prusse-Orientale est séparée du reste de l'Allemagne par le corridor de Dantzig.

Après la défaite de 1945, l'Allemagne est occupée par les vainqueurs. À l'Est, 11 millions d'Allemands sont chassés ou fuient vers l'Ouest. Environ 110 000 km2 à l'Est sont rattachés à la Pologne ou à l'URSS. Une des conséquences de la Guerre froide est la création en 1949 de la RFA à l'Ouest dans les zones d'occupations des occidentaux suivie par celle de la RDA dans la zone occupée par les soviétiques à l'Est. Il y a désormais deux États allemands : la RFA, une démocratie pluraliste et capitaliste et la RDA, une démocratie populaire avec un parti unique au pouvoir, le Parti socialiste unifié d'Allemagne (SED), et une économie calquée sur celle de l'URSS.

Le 9 novembre 1989, le mur de Berlin, construit en 1961, tombe. L'année suivante la RDA est absorbée par la RFA. Les Allemands sont de nouveau réunis dans un seul État, la RFA. Ce nouvel État doit surmonter le coût de la réunification allemande, c'est-à-dire investir pour rattraper le retard économique des Länder de l'Est par rapport à ceux de l'Ouest. Il s'agit de reconnecter les deux territoires coupés par le rideau de fer durant la Guerre froide : le gouvernement a notamment mis en œuvre des chantiers d'infrastructures de transport : le projet « Unité allemande » lancé en 1992, prévoit des travaux jusqu’en 2010[11] pour un montant total de plusieurs dizaines de milliards d’euros. L'effort est porté en particulier sur les autoroutes à numéros pairs, d'orientation est-ouest : par exemple, la Bundesautobahn 4 qui va de la Rhénanie-du-Nord-Westphalie à la frontière polonaise en passant par la Thuringe. Les canaux sont modernisés ou complétés, comme le Mittellandkanal. L'intégration de l'ex-Allemagne de l'Est à l'Union européenne reste encore inachevée et les inégalités sont toujours présentes.

Cours d'eau

Cours d'eau et lacs
L'Elbe à Dresde-Wachwitz, Saxe

Les plus longs fleuves d'Allemagne sont listés ci-dessous (avec la longueur entière et la longueur en Allemagne, entre parenthèses est indiquée la plus grande ville allemande dans le bassin versant du fleuve respectif).

Affluent de la mer Noire :

* le Danube 2 852 km - 647 km (Munich)

Affluent de la mer du Nord :

* le Rhin 1 236 km - 865 km (Cologne)
* l'Elbe 1 165 km - 727 km (Hambourg)

Affluent de la mer Baltique :

* l'Oder 866 km - 187 km (Francfort-sur-l'Oder)

Les plus long fleuves entièrement en Allemagne (mer du Nord) :

* la Weser 744 km (Brême)
* l'Ems 371 km - (Münster)
* l'Eider 188 km - (Kiel)

Les plus longues rivières (se jetant dans) :

* la Moselle 545 km - 242 km (le Rhin)
* le Main 524 km (le Rhin)
* l'Inn 510 km - 218 km (le Danube)
* la Saale 413 km (l'Elbe)
* la Spree 382 km (la Havel, affluent de l'Elbe)

Les villes d'Aix-la-Chapelle et Mönchengladbach sont situées dans le bassin versant de la Meuse.

La Vltava froide (en tchèque : Studená Vltava ; en allemand: Kalte Moldau), le premier affluent de la Vltava, prend sa source en Bavière. Elle est le plus court des deux ruisseaux qui s'unissent pour former la Vltava. Le plus long est la Vltava chaude (en tchèque : Teplá Vltava).

La Breg et la Brigach s'unissent à Donaueschingen, dans la Forêt-Noire, pour former le Danube.

Massifs montagneux

Le Jura souabe, Bade-Wurtemberg
Elbsandsteingebirge

* Alpes 2 962 m - Zugspitze
* Forêt-Noire 1 493 m - Feldberg
* Forêt de Bavière 1 456 m - Großer Arber
* Forêt de Bohême 1 456 m - Großer Arber
* Monts Métallifères 1 215 m - Fichtelberg
* Harz 1 141 m - Brocken
* Fichtelgebirge 1 051 m - Schneeberg
* Jura souabe 1 015 m - Lemberg
* Forêt de Thuringe 982 m - Großer Beerberg
* Rhön (ou Rhœn) 950 m - Wasserkuppe
* Forêt du Haut-Palatinat 901 m - Entenbühl
* Taunus 882 m - Großer Feldberg
* Hunsrück 816 m - Erbeskopf
* Lausitzer Gebirge 793 m - Lausche
* Eifel 747 m - Hohe Acht
* Jura franconien 689 m - Hesselberg
* Pfälzerwald 673 m - Kalmit
* Westerwald 657 m - Fuchskaute
* Odenwald 626 m - Katzenbuckel
* Elbsandsteingebirge 562 m - Großer Zschirnstein
* Forêt de Teutberg 331 m - Dörenberg

Îles

Île de Spiekeroog, Frise, Basse-Saxe

Les plus grandes îles de l'Allemagne sont

* Rügen
* Usedom (en polonais : Uznam; en wende: Uznjöm/Uznjom ; partagée avec la Pologne)
* Fehmarn (en danois : Femern)
* Sylt (en danois : Sild ; en frison: Söl)
* Föhr (en frison: Feer ; en danois: Før)
* Pellworm (en danois : Pelvorm ; en frison: Pälweerm)
* Poel
* Borkum
* Norderney (en bas allemand de la Frise orientale : Nörderneei)
* Amrum (en Öömrang (frison d'Amrum) : Oomrang)

Lacs

Tegernsee (lac Tegern), Haute-Bavière, Bavière

* Lac de Constance, 536 km2, (partagé avec la Suisse et l'Autriche), Bade-Wurtemberg et Bavière
* Lac Müritz, 117 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
* Chiemsee, 80 km2, la mer bavaroise, Bavière
* Lac de Schwerin, 61,54 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
* Lac de Starnberg, 56 km2, Bavière
* Ammersee, 46,6 km2, Bavière
* Plauer See, 38,4 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
* Lac de Kummerow, 32,9 km2, Mecklembourg-Poméranie-Occidentale
* Großer Plöner See, 29,97 km2, Schleswig-Holstein
* Steinhuder Meer, 29,1 km2, Basse-Saxe

[modifier] Länder

Les États fédérés de l'Allemagne se nomment Bundesländer : Bundesland (singulier), Bundesländer (pluriel)
Karte Bundesrepublik Deutschland.svg
Coat of arms of Lower Saxony.svg Basse-Saxe
Bremen Wappen(Mittel).svg Brême
Coat of arms of Hamburg.svg Hambourg
Coat of arms of Mecklenburg-Western Pomerania (great).svg Mecklembourg-
Poméranie-Occidentale
Wappen Sachsen-Anhalt.svg Saxe-Anhalt
Coat of arms of Saxony.svg Saxe
Brandenburg Wappen.svg Brandebourg
Coat of arms of Berlin.svg Berlin
Coat of arms of Thuringia.svg Thuringe
Coat of arms of Hesse.svg Hesse
Coat of arms of North Rhine-Westfalia.svg Rhénanie-du-Nord
-Westphalie
Coat of arms of Rhineland-Palatinate.svg Rhénanie-
Palatinat
Bayern Wappen.svg Bavière
Coat of arms of Baden-Württemberg (lesser).svg Bade-
Wurtemberg
Coa de-saarland 300px.png Sarre
Coat of arms of Schleswig-Holstein.svg Schleswig-
Holstein


Ville libre et hanséatique de Hambourg
Schwerin
Düsseldorf
Land
Capitale
Aire[12]
(km2)
Habitants[6]
(millions) Densité[13]
(habitants/km2)
Bade-Wurtemberg (Baden-Württemberg) Stuttgart 35 751 10,739 300
Bavière (Bayern) Munich (München) 70 552 12,493 177
Berlin* Berlin* 891 3,404 3 806
Brandebourg (Brandenburg) Potsdam 29 480 2,548 87
Brême (Bremen) * Brême (Bremen) * 404 0,664 1 641
Hambourg (Hamburg) * Hambourg (Hamburg) * 755 1,754 2 309
Hesse (Hessen) Wiesbaden 21 115 6,075 289
Mecklembourg-Poméranie-Occidentale (Mecklenburg-Vorpommern) Schwerin 23 182 1,694 74
Basse-Saxe (Niedersachsen) Hanovre (Hannover) 47 641 7,983 168
Rhénanie-du-Nord-Westphalie (Nordrhein-Westfalen) Düsseldorf 34 086 18,029 530
Rhénanie-Palatinat (Rheinland-Pfalz) Mayence (Mainz) 19 853 4,053 204
Sarre (Saarland) Sarrebruck (Saarbrücken) 2 568 1,043 409
Saxe (Sachsen) Dresde (Dresden) 18 417 4,250 232
Saxe-Anhalt (Sachsen-Anhalt) Magdebourg (Magdeburg) 20 446 2,442 121
Schleswig-Holstein Kiel 15 800 2,834 179
Thuringe (Thüringen) Erfurt 16 172 2,311 144
Total 357 114 82,315 231

* Berlin, Brême et Hambourg sont des 'villes-Länder' (en allemand Stadtstaat). Pour Hambourg et Brême, il s'agit d'un héritage du passé commercial de ces villes (voir Hanse). Elles sont des Länder à part entière.

Chaque Land a sa propre constitution (Verfassung). Il est aussi doté d'un Parlement (Landtag) et d’un gouvernement (Landesregierung) issu de la majorité du Landtag. Il est souverain en matière de culture (enseignement, théâtre, musique, etc.), d'organisation des services de police, de droit communal. La Fédération peut élargir les compétences des Länder par des prescriptions-cadres : l'enseignement supérieur, l'aménagement du territoire, la protection de la nature et la conservation des sites naturels sont passés de la compétence de la Fédération à celle des Länder. Enfin, les Länder ont la responsabilité de faire respecter les décisions fédérales sur leur territoire. Chacun des Länder peut également lever des impôts. De ce fait, 36 % des impôts directs collectés reviennent aux Länder, l'État fédéral en recevant près de 50 % et les communes se partageant le reste. La loi fondamentale n'a pas délimité strictement certains domaines législatifs : pour le droit civil, le droit pénal, le droit économique, le droit du travail, la politique du logement, la politique énergétique, la circulation routière ou encore la gestion des déchets, les Länder peuvent légiférer à condition que l'État fédéral l'autorise. Et ce dernier ne peut légiférer que pour un besoin uniforme à l'échelle nationale.

Une des particularités de la démocratie allemande est l'institutionnalisation du rôle des partis politiques : représenter les citoyens et leur apporter une formation politique.
[modifier] Population
Article connexe : Démographie de l'Allemagne.
Berlin
Dresde
Francfort-sur-le-Main
Munich
Coblence
Leipzig

L’Allemagne est peuplée de 82,4 millions d’habitants dont 7,3 millions d’étrangers[6]. Avec ses 231 habitants par km², l’Allemagne est un des pays les plus densément peuplés d'Europe (après Monaco, le Vatican, Malte, Saint-Marin, les Pays-Bas, la Belgique et le Royaume-Uni). C'est le pays le plus peuplé de l'Union européenne. L’Ouest reste toutefois plus peuplé que l’Est. En effet, on rencontre d’importantes concentrations urbaines à l’ouest et au sud du pays :

* Rhénanie-du-Nord-Westphalie (18 millions d’habitants),
* Bavière (12,5 millions d’habitants),
* Bade-Wurtemberg (11 millions d’habitants).

90 % de la population vit en ville. Cependant, il n'existe pas de métropole écrasant l'espace allemand comme le font Paris et Londres pour leur territoire national.

Villes avec plus de 100 000 habitants

Il y a 81 villes avec plus de 100 000 habitants en Allemagne. Voici une liste de ces villes, classée par nombre d'habitants :

* 4 villes avec plus de 1 000 000 hab. : Berlin, Hambourg, Munich, Cologne

* 13 villes avec plus de 500 000 hab. : Francfort-sur-le-Main, Stuttgart, Düsseldorf, Dortmund, Essen, Brême, Hanovre, Leipzig, Dresde, Nüremberg

* 20 villes avec plus de 300 000 hab. : Duisbourg, Bochum, Wuppertal, Bielefeld, Bonn, Mannheim

* 38 villes avec plus de 200 000 hab. : Karlsruhe, Wiesbaden, Münster, Augsbourg, Gelsenkirchen, Aix-la-Chapelle, Mönchengladbach, Brunswick, Chemnitz, Kiel, Krefeld, Halle, Magdebourg, Fribourg-en-Brisgau, Oberhausen, Lübeck, Erfurt, Rostock

* 49 villes avec plus de 150 000 hab. : Mayence, Cassel, Hagen, Hamm, Sarrebruck, Mülheim an der Ruhr, Herne, Ludwigshafen am Rhein, Osnabrück, Solingen, Leverkusen

* 81 villes avec plus de 100 000 hab. : Oldenbourg, Potsdam, Neuss, Heidelberg, Paderborn, Darmstadt, Ratisbonne, Wurtzbourg, Ingolstadt, Heilbronn, Ulm, Göttingen, Wolfsbourg, Recklinghausen, Pforzheim, Offenbach-sur-le-Main, Bottrop, Bremerhaven, Fürth, Remscheid, Reutlingen, Moers, Coblence, Bergisch Gladbach, Erlangen, Trèves, Salzgitter, Siegen, Iéna, Hildesheim, Cottbus, Gera

Le tableau ci-dessous donne la liste des principales aires urbaines au sens de l'Eurostat :
# Ville Aire urbaine Commune
1 Ruhr (Essen, Dortmund, Duisbourg) 5 302 179 -
2 Berlin 4 971 331 3 439 132
3 Hambourg 3 134 620 1 755 333
4 Stuttgart 2 663 660 600 068
5 Munich 2 531 706 1 326 806
6 Francfort 2 517 561 667 330
7 Cologne 1 873 580 1 000 660
8 Düsseldorf 1 525 029 584 217
9 Bielefeld 1 297 876 323 615
10 Hanovre 1 294 447 519 619
11 Nuremberg 1 288 797 503 638
12 Brême 1 249 291 547 360

Le taux de natalité de l'Allemagne est l’un des plus faibles du monde (8,25 pour mille) et son accroissement naturel est négatif depuis les années 1980 pour les 11 Länder de l'Ouest. Jusqu'au début des années 1990, les cinq Länder de l'Est avaient un taux de fécondité bien plus élevé qu'à l'Ouest, mais la natalité de l'Est est aujourd'hui aussi faible que celle de l'Ouest. Une des raisons de cette faible fécondité réside dans la difficulté pour les femmes de concilier vie familiale et vie professionnelle. D'habitude, les mères restaient à la maison et n'avaient pas recours à une aide extérieure. Durant longtemps, la RFA a été réticente à toute politique incitative qui lui rappelait l'époque nazie ou communiste de la RDA. La coalition CDU-SPD a pris une série de mesures, sous la houlette de la ministre de la famille, des personnes âgées, des femmes et de la jeunesse, Ursula von der Leyen qui bouleverse la politique familiale. En 2007 un salaire parental a été créé. Il vient s'ajouter aux allocations familiales. Le parent qui arrête son travail pendant un an, touche une allocation représentant 67 % du salaire perdu, avec un plafond de 1 800 euros et un minimum de 300 euros[14]. La ministre a décidé la construction de 500 000 places de crèches d'ici à 2013 pour les enfants de 1 à 3 ans. Aujourd'hui, seuls 5 % à 9 % des besoins des Länder de l'Ouest sont couverts. L'aménagement du temps de travail, indispensable au développement de toute politique familiale, commence à entrer dans les négociations collectives.

Actuellement, la population allemande n'augmente que grâce à un solde migratoire positif. Mais on peut constater des disparités de situation. Le solde migratoire est négatif à l'Est. Le taux de chômage y est très élevé. Les Ossis migrent vers l'Ouest à la recherche de meilleures conditions de vie.

Pour résoudre le problème du financement des retraites, les assemblées allemandes ont choisi d'élever l'âge légal du départ à la retraite de 65 à 67 ans entre 2012 et 2029[15].

L’Allemagne accueille plus de 7,3 millions d’étrangers, parmi lesquels les Turcs forment la plus importante minorité avec 2 millions de ressortissants[16], devant les Italiens, les Polonais, les Russes et les Grecs.
[modifier] Politique
Article détaillé : Politique de l'Allemagne.
[modifier] La République fédérale d'Allemagne (depuis 1949)
Le Bundestag, à Berlin, est la Chambre basse du Parlement, où siègent les députés.

Les alliés occidentaux ont réintroduit une structure fédéraliste en l'Allemagne en 1949. Le but était de préserver l'unité de la partie occupée par les occidentaux en empêchant le retour d'une Allemagne trop puissante sur le plan politique. Le fonctionnement du système politique allemand est donc régi depuis 1949 par une Constitution appelée Loi fondamentale (Grundgesetz). La Cour constitutionnelle qui siège à Karlsruhe veille à son respect. Depuis cette date, l'Allemagne est donc une république fédérale, composée d'abord de 11 (après la fondation du Bade-Wurtemberg en 1952 et l'intégration de la Sarre en 1957) Länder, puis de 16 depuis 1990. Depuis la réunification des deux Allemagnes la capitale fédérale est Berlin. Les pouvoirs exercés par la seule Fédération concernent les affaires étrangères, la défense, la nationalité, la monnaie, les frontières, le trafic aérien, les postes et télécommunications, et une partie du droit fiscal. Le Parlement allemand est composé de deux chambres, le Bundestag, élu au scrutin mixte pour quatre ans, et le Bundesrat (Conseil fédéral) qui comprend 68 représentants des gouvernements des Länder. Chaque Land donne toutes ses voix pour ou contre une loi.

Mais l’accroissement des pouvoirs du Bundesrat, met ceux-ci en mesure de bloquer l'action du gouvernement fédéral. Les compétences de l'État fédéral ont augmenté aux dépens des Länder. L'imbrication des compétences rend toute décision de plus en plus difficile. En effet, le Bundesrat doit se prononcer sur toutes les lois dont le contenu est applicable dans les Länder. En cinquante ans, la proportion de lois fédérales exigeant l'accord du Bundesrat est passée de 10 % à 60 %. En cas de différence de majorité entre les Länder et le gouvernement fédéral, il y a parfois blocage. Cela gêne même l'action de l'Allemagne dans les instances européennes[17].

Les Länder et le gouvernement fédéral ont donc réfléchi ensemble à une réforme des institutions allemandes qui a été votée en mars 2006. Les prérogatives législatives du Bundesrat sont diminuées. Le Bundesrat ne vote que les lois qui ont un impact sur les budgets des régions. En contrepartie, l'État fédéral abandonne à celles-ci des champs entiers de compétences dans l'éducation et la recherche, l'environnement, le régime[18].
[modifier] La place de l’Allemagne dans le monde et en Europe
Article détaillé : Politique étrangère de l'Allemagne.
La passerelle Mimram ou passerelle des Deux Rives entre Strasbourg et Kehl

De 1945 à la réunification allemande de 1990, la RFA cultive l’« oubli de puissance »[19]. Elle devient le modèle de l’État-marchand civil qui renonce à toute ambition militaire et rôle important dans les relations internationales. Elle cherche à faire oublier son passé impérialiste en s'intégrant au sein du plus grand nombre d’alliances. De ce point de vue l'entrée de la RFA dans l'OTAN, la fait passer de pays occupé à partenaire stratégique des États-Unis. La RFA tient d'autant plus à cette alliance que les États-Unis sont ses principaux protecteurs face à l'Union soviétique. La participation à la CECA en 1951 et à la naissance de la CEE marquent le retour de l'Allemagne dans le jeu européen. Néanmoins, les actions de la RFA sur la scène internationale étaient de l'ordre d'une « diplomatie du chéquier[20], » la RFA se montrant généreuse sur le plan des solidarités internationales. Le traité de l'Élysée signé en 1963, permet la réconciliation franco-allemande et une coopération profitable pour les deux pays.
Angela Merkel lors du sommet de l'Otan de 2009.

Mais la chute du communisme et la réunification de l'Allemagne changent le statut de l'Allemagne. L’unification intéresse en plus les quatre vainqueurs de 1945 qui s'étaient partagé quatre secteurs d'occupation. Sans leur accord l’unité allemande était impossible, chacun ayant un droit de veto sur le processus. D’où la signature, à Moscou du traité « 4 + 2 » appelé aussi traité de Moscou mais son véritable nom est « traité portant règlement définitif concernant l’Allemagne »[21]. Ce Traité fixe le nouveau statut international de l’Allemagne unie au cœur de l’Europe en fixant définitivement les frontières (art. 1er) en plafonnant l’armée allemande à 370 000 hommes. Après 45 ans de tutelle étrangère, l'Allemagne retrouve sa souveraineté pleine et entière. Elle redevient un État comme les autres. Forte de sa puissance économique et de sa stabilité, elle s'efforce d'aider les autres États, principalement ses voisins de l'est, à acquérir cette stabilité politique. N'ayant plus de visée de puissance ou d'hégémonie, elle promeut les critères environnementaux, les droits de l’homme ou les droits sociaux[22], elle privilégie la culture d'influence via les investissements économiques dans les PECO dont elle favorise l'intégration. Elle est devenue un des piliers de l'Europe. Des troupes allemandes sont intervenues dans le cadre des missions de l'OTAN en Bosnie-Herzégovine, au Kosovo et en Afghanistan dans le cadre de la mission de la Force internationale d'assistance à la sécurité (ISAF) de l'OTAN, a laquelle la Bundeswehr participe depuis janvier 2002[23]. En 2005, environ 7 000 soldats y étaient stationnés[24].
[modifier] Patrimoine culturel
Article détaillé : Culture de l'Allemagne.
[modifier] Langues parlées
L’allemand et ses dialectes après 1945

L'allemand est une langue indo-européenne appartenant à la branche occidentale des langues germaniques, de même que le néerlandais ou l'anglais. 92 % de la population a l'allemand comme langue maternelle, ce qui indique une très grande homogénéité linguistique. 8 % de locuteurs parlent une autre langue : le danois, le frison, le sorabe, le polonais, les parlers de deux groupes tsiganes (les Sintis et les Roms allemands) ainsi que le turc, le kurde, ou le serbe.

Il s'agit d'une estimation, car il n'existe en Allemagne aucun recensement basé sur les données linguistiques. Les immigrés ont contribué à l'élargissement du champ linguistique.

L'allemand standard, appelé en Allemagne Hochdeutsch, n'est pas la langue vernaculaire de tous les germanophones. En effet, plusieurs millions d’Allemands, parlent dans leur vie quotidienne l'un des dialectes allemands. Ces nombreux dialectes peuvent être rattachés géographiquement à trois groupes, du nord au sud : le bas-allemand (Niederdeutsch), au centre les dialectes saxon et franciques (francique mosellan, francique rhénan), et au sud le bavarois et l'alémanique souabe (voir la liste complète des dialectes dans l'article détaillé sur la langue allemande. La différenciation nord-sud (bas-allemand / haut-allemand) est apparue à partir du VIe siècle. En 1980, on estimait qu'environ 50 % des Allemands utilisaient dans leur vie quotidienne l'un de ces dialectes sans jamais l'écrire[25].

Minorités linguistiques historiques

Les lois fédérales reconnaissent quatre minorités nationales : les Danois, les Frisons, les Sorabes et les Tsiganes. Les quatre communautés reconnues ont fondé en 2004 un Conseil des minorités doté d’une convention commune pour promouvoir leurs intérêts devant le gouvernement fédéral.
Le frison

Les Sorabes ou Sorbes, qui constituaient une minorité protégée dans la République démocratique allemande, vivent dans la région de la Lusace (dans les Länder de Saxe et de Brandebourg), qui est subdivisée en Haute Lusace et Basse Lusace. Ils parlent les langues slaves occidentales haut-sorabe et bas-sorabe (en sorabe hornjoserbšćina et delnjoserbšćina), et forment la minorité nationale reconnue la plus importante. Ils ont réussi à maintenir leur culture et leur langue malgré les tentatives de germanisation dans le passé. Tous parlent aussi l’allemand, le taux de bilinguisme atteignant près de 100 %[25]. Le sorabe se situe entre le tchèque et le polonais et s'écrit en caractères latins complétés par quelques signes diacritiques. Le haut-sorabe est phonétiquement proche du tchèque mais dispose d'un lexique apparenté au polonais, alors que le bas-sorabe à l'inverse est phonétiquement proche du polonais mais utilise un lexique plus proche du tchèque et de l'allemand. La ville de Bautzen, Budyšin ou Budyšyn en sorabe, est considérée comme le centre des sorabes de la Haute Lusace, et la ville de Cottbus, Chóśebuz en sorabe, est considérée comme le centre politique et culturel des sorabes de la Basse Lusace.

Les Frisons vivent dans la Frise, principalement dans la région côtière du nord-ouest du Land de Schleswig-Holstein. Ils parlent le frison, qui fait partie du groupe des langues germaniques occidentales. Il constitue avec l'anglais et le scots la branche anglo-frisonne de ce groupe. Il ressemble étroitement au vieil anglais, mais aussi au néerlandais et au bas-allemand.

Dans la moitié Nord du Land de Schleswig-Holstein, il existe une importante minorité danoise (en danois : det danske mindretal i Sydslesvig), parlant le sydslesvikdansk, le danois du sud du Schleswig. La minorité danoise représente entre 15 000 et 50 000 personnes. Elle dispose d'organisations culturelles, d'une Église (rattachée à l'Église du Danemark) et d'écoles spécifiques. La minorité danoise est reconnue officiellement et protégée dans le cadre de l'accord germano-danois de 1955 et de la convention-cadre sur les minorités du Conseil de l'Europe. La Südschleswigscher Wählerverband, son parti, est exemptée de la règle des 5 % pour être représentée au parlement régional.

Naguère importants, les Allemands polonophones, victimes d'une part de la politique assimilatrice d'une RDA refusant de leur accorder le statut de minorité nationale et d'autre part d'une dynamique naturelle d'assimilation, ont subi une acculturation presque totale.
[modifier] Religions
En vert: principalement catholique,
En rouge: principalement protestant

Les guerres de religions ont déchiré les Allemands aux XVIe et XVIIe siècle au cours de la guerre de Trente Ans. La réforme luthérienne est introduite par le moine augustin Martin Luther. La diffusion de la Dispute de Martin Luther sur la puissance des indulgences (titre latin Disputatio pro declaratione virtutis indulgentiarum), plus connue comme les Quatre-vingt-quinze thèses, a déclenché la Réforme en Allemagne. Le document aurait été placardé à la porte de l'église de Wittemberg (aujourd'hui en Saxe-Anhalt) le 31 octobre 1517. Les 95 thèses sont finalement condamnées le 15 juin 1520 par la bulle Exsurge Domine du pape Léon X. Luther, alors ouvertement en conflit avec l'Église, est excommunié au début de l'année suivante.

Aujourd'hui, le nord et l'est de l'Allemagne sont majoritairement protestants. La grande majorité des protestants allemands appartient à l'Église évangélique en Allemagne qui rassemble 30,8 % de la population. Des majorités catholiques se trouvent avant tout en Rhénanie, au sud du Bade-Wurtemberg et en Bavière où est né le pape Benoît XVI. 31,4 % de la population est catholique[26]. L'est de l'Allemagne et Hambourg sont majoritairement sans confession[27] mais la première religion reste le luthéranisme. Enfin, l’islam est pratiqué par la communauté turque, concentrée dans la Ruhr et à Berlin.
Clochers de Wurtzbourg
religion membres en % de la
population année source
Sans confession 27 964 795 34,1 % 2008 fowid
Église catholique romaine 25 176 517 30,7 % 2008 DBK
Église évangélique en Allemagne 24 514 900 29,9 % 2008 EKD/EKIR
Islam 3 500 000 4,3 % 2008 REMID

Églises (édifices)

Quelques-unes des plus grandes et fameuses églises d'Allemagne :

* la cathédrale d'Aix-la-Chapelle (patrimoine mondial de l'UNESCO)
* Birnau
* la cathédrale de Cologne, en Rhénanie-du-Nord-Westphalie, dont la flèche atteint 157,38 m (tour nord), est la plus haute église avec deux clochers (patrimoine mondial de l'UNESCO)
* la Frauenkirche de Dresde

La cathédrale de Cologne

* la cathédrale d'Essen : la vierge d'or d'Essen est la plus ancienne représentation plastique de Marie de l'art occidental.
* la cathédrale Notre-Dame de Fribourg
* l'église abbatiale Saint-Michel d'Hildesheim et la cathédrale Sainte-Marie de l'Ascension d’Hildesheim à Hildesheim, Basse-Saxe (patrimoine mondial de l'UNESCO)
* l'église St Martin à Landshut, en Bavière, est le plus haut édifice en briques du monde.
* l'église Sainte-Marie de Lübeck à Lübeck, dans le Schleswig-Holstein, était un modèle pour la plupart des églises en brique le long de la mer Baltique. Elle est la deuxième plus grande église avec deux clochers (dépassée seulement par la cathédrale de Cologne) et la plus grande avec deux clochers en briques. Elle possède la plus grande voûte en briques et est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. La plus longue église en brique est la cathédrale de Lübeck.
* la cathédrale de Spire, en Rhénanie-Palatinat, est la plus grande cathédrale de style roman au monde (patrimoine mondial de l'UNESCO)
* la cathédrale d'Ulm, dans le Bade-Wurtemberg, détient toujours la plus haute flèche d’église du monde, avec ses 161,53 m de haut. Initialement une maison de Dieu pour les catholiques, la cathédrale d'Ulm est devenue après les réformes de 1529 à Ulm la plus grande église protestante du monde.
* l'église de pèlerinage de Wies à Steingaden, en Bavière, est l'une des plus belles églises de style rococo dans le monde (patrimoine mondial de l'UNESCO)
* l'église St Nikolai à Wismar (patrimoine mondial de l'UNESCO)
* la cathédrale Saint-Pierre de Worms

[modifier] Musique
Article détaillé : Musique allemande.
Ludwig van Beethoven

Le pays compte plusieurs orchestres de renommée internationale, au premier rang desquels

* l'Orchestre philharmonique de Berlin, était dirigé par nombre de chefs invités prestigieux, parmi lesquels Hans Richter, Felix Weingartner, Richard Strauss, Gustav Mahler, Johannes Brahms et Edvard Grieg, et compte parmi les orchestres symphoniques les plus réputés au monde.

* la Staatskapelle de Dresde, fondé par le prince-électeur de Saxe Maurice, le 22 novembre 1548, c'est un des plus anciens orchestres du monde, si ce n'est le plus ancien. Il est aussi considéré comme l'un des plus prestigieux orchestres européens.

* l'Orchestre du Gewandhaus de Leipzig

* l'Orchestre symphonique de la Radiodiffusion bavaroise

* l'Orchestre philharmonique de Munich

* l'Orchestre de l'Opéra d'État de Bavière

* l'Orchestre symphonique de la WDR de Cologne

* l'Orchestre symphonique de la radio de Stuttgart

L'Allemagne a été profuse pour les compositeurs, notamment :

Karl Friedrich Abel, Carl Philipp Emanuel Bach, Johann Christian Bach, Johann Sebastian Bach (en français Jean-Sébastien Bach), compositeur de l'époque baroque ou encore Ludwig van Beethoven, Johannes Brahms, Johann Jakob Froberger, Christoph Willibald Gluck, Georg Friedrich Händel, E.T.A. Hoffmann, Wolfgang Amadeus Mozart, Felix Mendelssohn Bartholdy, Johann Pachelbel, Johann Joachim Quantz, Max Reger, Heinrich Schütz, Robert Schumann, Richard Strauss, Georg Philipp Telemann, Richard Wagner, et Carl Maria von Weber entre autres.

Opéras :
Semperoper, Dresde
Rammstein

* Baden-Baden : le Palais des festivals de Baden-Baden (la plus grande salle d'opéra d'Allemagne)

* Bayreuth : l'Opéra des Margraves et le Palais des festivals (Festspielhaus) de Bayreuth, conçu par Richard Wagner pour qu'y soient donnés ses opéras.

* Berlin : l'Opéra comique de Berlin, (Komische Oper) et le Staatsoper Unter den Linden, construit par (G.W. von Knobelsdorff)

* Chemnitz : l'opéra de Chemnitz

* Dortmund : le théâtre de Dortmund

* Dresde : le Semperoper

* Francfort-sur-le-Main : le vieil opéra de Francfort

* Hambourg : la philharmonie de l'Elbe (en construction)

* Leipzig : l'opéra de Leipzig

* Munich : le théâtre du Prince-Régent et le théâtre Cuvilliés

* Wiesbaden : le théâtre de la Hesse

L'Allemagne connaît aussi la pratique de musiques traditionnelles, notamment le Yodel encore connu de nos jours dans les régions alpines de Bavière.

La musique populaire allemande s'appelle le Schlager. Des groupes comme Modern Talking, Alphaville, Münchener Freiheit, Ireen Sheer, Dschinghis Khan ou la chanteuse de Nouvelle Vague Allemande (Neue Deutsche Welle) Nena originaires d'Allemagne ont connu un succès international.


Le pays a donné naissance à plusieurs groupes de rock allemand de renommée internationale, notamment avec Scorpions à partir des années 1980, Rammstein des années 1990 à aujourd'hui et Scooter (groupe) de 1994 à aujourd'hui, la chanteuse LaFee à partir des années 2000 et aujourd'hui le groupe Tokio Hotel dont on perd plus ou moins la trace.
[modifier] Philosophie
Emmanuel Kant

Des philosophes allemands :

Theodor W. Adorno, Jakob Böhme, Friedrich Engels, Johann Gottlieb Fichte, Jürgen Habermas, Georg Wilhelm Friedrich Hegel, Martin Heidegger, Max Horkheimer, Karl Jaspers, Emmanuel Kant, Gottfried Wilhelm Leibniz, Karl Marx, Friedrich Nietzsche, August Wilhelm Schlegel, Friedrich Wilhelm Joseph von Schelling, Arthur Schopenhauer.
[modifier] Sciences

Carl Friedrich Gauss, Manfred von Ardenne, Carl Benz, Gottlieb Daimler, Rudolf Diesel, Albert Einstein, Daniel Gabriel Fahrenheit, Heinrich Hertz, Johannes Gutenberg, Hugo Junkers, Robert Koch, Otto Lilienthal, Philipp Reis, Wilhelm Conrad Röntgen, Konrad Zuse, Max Von Laue, Max Planck
[modifier] Littérature

La littérature allemande s'inscrit dans le cadre plus général de la littérature de langue allemande qui regroupe l'ensemble des œuvres littéraires de langue allemande, en englobant celles produites en Autriche ainsi que dans une partie de la Suisse.

Née au Moyen Âge, la littérature allemande a connu des périodes de grand rayonnement comme le « Sturm und Drang » (vers 1765-1785) avec Johann Wolfgang von Goethe et Friedrich von Schiller, le romantisme (vers 1796-1835) avec Jacob et Wilhelm Grimm et les poètes Friedrich Hölderlin, Jean Paul Richter, Novalis, Joseph von Eichendorff, et un peu plus tard Heinrich Heine, avant la période « Klassische Moderne » (vers 1900 - années 20 du XXe s.) où dominent Hermann Hesse et Thomas Mann qui, avec les poètes et prosateurs autrichiens, ouvrent la voie de la modernité sur laquelle pèsera le nazisme qui conduira de nombreux auteurs à l'exil.

Enfin le renouveau littéraire depuis 1945 a été notable et marqué par plusieurs attributions du Prix Nobel de littérature à des écrivains allemands : Nelly Sachs (1966, naturalisée suédoise), Heinrich Böll (1972), Günter Grass (1999) et Herta Müller (2009).
[modifier] Économie
Article détaillé : Économie de l'Allemagne.
Éoliennes en Allemagne

L’Allemagne est la première puissance économique de l'Union européenne. Elle figure au 4e rang mondial depuis 2008 derrière les États-Unis, le Japon, et la Chine[28] mais devant la France et le Royaume-Uni. Elle possède pour cela de nombreux atouts : un marché intérieur important, une population active qualifiée grâce à l'apprentissage professionnel, et un niveau de vie élevé. Les entreprises et les syndicats allemands fonctionnent en cogestion. Le PIB allemand s'élève à 2 907 milliards de dollars (GDP 2006, Banque Mondiale). Le commerce extérieur représente un tiers du PNB : avec un volume d’exportations de 734 milliards d’euros (2004). Le principal moteur de ce commerce extérieur est l’industrie, dont le pourcentage dans le total des exportations se situe à quelque 84 % (2004).

L'économie allemande dispose d'un réseau de communication de première qualité : le plus long réseau autoroutier d'Europe, un réseau ferré particulièrement dense et trois axes navigables, le Rhin premier fleuve mondial pour le fret, la liaison Rhin-Main-Danube et le canal du Mittelland.
[modifier] L’industrie
Francfort-sur-le-Main, place financière et ville d'affaires

L’industrie est un secteur économique très important en Allemagne. Environ 33 % de la population active travaille dans ce secteur. Les principaux secteurs en chiffre d'affaires sont la construction automobile avec 777 000 salariés en 2004, suivie par l’électrotechnique avec 799 000 salariés, la construction mécanique avec 868 000 salariés et l’industrie chimique[29]. À côté des grandes entreprises mondialement connues comme Siemens, ThyssenKrupp AG ou Bayer, les PME/PMI emploient plus de 20 millions de salariés. Dans la construction mécanique, secteur où la RFA détient 19,3 % du marché mondial, la grande majorité des entreprises a moins de 200 salariés. Ces succès sont dus à la réputation de bonne qualité des produits allemands en général. Les entreprises allemandes dépendent peu des banques pour leur financement. Grâce à leurs bons rendements, près de 70 % d'entre elles peuvent couvrir elles-mêmes leurs besoins financiers[30].

La construction automobile fournit 40 % des exportations allemandes. Un salarié sur sept travaille dans ce secteur. Les grands constructeurs Volkswagen, BMW, Daimler AG, Porsche, Opel, filiale allemande de General Motors font de l’Allemagne le troisième producteur d’automobiles mondial. Environ six millions de voitures sortent chaque année des chaînes de montage allemandes et 4,8 millions de voitures de marque allemande sont produites à l’étranger.
[modifier] Une importante marine marchande

L'Allemagne est la quatrième puissance maritime du monde. Sa flotte s'élève à 3627 navires, totalisant 103,895 millions de tonnes de port en lourd, dont 86,969 millions battant pavillon étranger et répartis sur 3169 unités . 42,58% de la totalité du tonnage est immatriculée au Liberia, 10,98% à Antigua et Barbuda et 10,49% aux Iles Marshall, contre seulement 16,29% en Allemagne[31].
[modifier] Les autres secteurs

Comme dans toutes les économies développées, le secteur tertiaire est le premier employeur allemand. Près de 28 millions de personnes y travaillent dont 10 millions dans le commerce, l’hôtellerie, la restauration et les transports. Ce secteur est constitué à plus de 40 % de PME/PMI.

L’agriculture est également très importante, contrairement aux idées reçues ; en termes de comparaison, l’Allemagne se situe juste derrière la France en termes de production céréalière, mais la devance et occupe ainsi le 1er rang européen en ce qui concerne la production de lait.

Bien que densément peuplée et fortement industrialisée, l'Allemagne offre encore une large place à la nature. Les forêts recouvrent 29 % du territoire. La forêt bavaroise constitue le plus grand espace de montagnes boisées en Europe centrale et la Forêt-Noire conserve toujours un caractère sauvage.
[modifier] Une économie tournée vers l’espace mondial
Hambourg

L’économie allemande est particulièrement orientée vers le marché mondial. Les grands partenaires commerciaux de l’Allemagne sont la France, les États-Unis, l'Italie et la Grande-Bretagne. Mais l’Allemagne, qui a retrouvé un rôle de pivot de l’Europe depuis la chute du communisme et la réunification, cherche à développer de nouveaux débouchés. Elle a accru sa présence en Europe de l’Est. Depuis le début des années 1990, une partie de la production allemande a été délocalisée vers ces pays, si bien que 830 000 personnes travaillaient pour des entreprises allemandes dans les anciens pays communistes en 2002, contre presque aucune avant 1990. L’Allemagne a aussi absorbé des entreprises locales comme Volkswagen qui a racheté le constructeur tchèque Skoda[32]. Au total, plus de 10 % des exportations allemandes se font vers ces pays, soit autant que vers les États-Unis.

L’Allemagne a connu pendant dix ans des difficultés. La concurrence internationale est importante et les entreprises doivent se moderniser rapidement ou délocaliser, sous peine de faillite. L’Ouest du pays est le plus dynamique, tandis qu’à l’Est (ancienne RDA) de nombreuses entreprises ont dû fermer, ce qui a provoqué une forte hausse du chômage et un exode de l'Est vers Ouest. Celui-ci s'établit à 6,2 % en novembre 2008 selon l'OIT[33].

Cependant, en 2006, le PIB a crû de 2,9 %, après plusieurs années de stagnation[34]. Les entreprises profitent d'une compétitivité regagnée depuis dix ans à force de restructurations et de modération salariale. Depuis 2006 la production augmente chaque année, les carnets de commande restent remplis[35].

Les pays émergents constituent un défi de taille pour l’Allemagne. L’importance des relations économiques avec la Chine ou l’Inde ne cesse donc de croître. La balance commerciale est fortement déficitaire : 32 milliards d’importations chinoises contre 21 milliards d’exportations vers ce pays en 2004. Les échanges avec l’Inde sont plus modestes. L’Allemagne doit relever le défi de la compétitivité face à des pays où le coût de la main d’œuvre est très faible. L'Allemagne mise peu sur le faible prix de ses produits pour exporter, mais beaucoup plus sur leur qualité ou leur spécificité. On achète les produits allemands non pas parce qu'ils sont bon marché, mais parce qu'ils sont de bonne qualité[36], ou parce qu'on a besoin d'un produit que seuls les Allemands fabriquent.
[modifier] Chiffres divers

Lignes de téléphone : 150,4 millions (en 2009)
Téléphones portables : 81 millions (en 2006)
Postes de radio : 70,8 millions (en 2009)
Postes de télévision : 78,4 millions (en 2009)
Utilisateurs d’Internet : 52 millions (en 2008)
Nombre de fournisseurs d’accès Internet : 200 (en 2001)
Routes : 231 000 km (en 2005)
Voies ferrées : 47 000 km (en 2005)
Voies navigables : 7 500 km
Nombre d’aéroports : 549 (en 2010)
[modifier] Les grandes dates de l'histoire allemande

* Ier millénaire av. J.-C. - Les Germains venant de Scandinavie franchissent le Rhin.
* Ier siècle av. J.-C. - Établissement de colonies romaines sur la ligne Rhin-Danube.
* 2e siècle apr. J.-C. - Les Romains bâtissent le limes.
* 6e siècle - Clovis, roi des Francs, colonise le territoire correspondant à la Franconie.
* Fin 7e siècle - Charlemagne soumet les Saxons et les Bavarois.
* 843 - Naissance de la Francie orientale (royaume de Germanie) sous Louis le Germanique.
* 911 - Première scission entre Francs de l'Est et Francs de l'Ouest.
* 936-973 - Règne de Othon Ier et fondation du Saint-Empire romain germanique.
* Septembre 1122 - Concordat de Worms.
* 1241 - Fondation de la Ligue Hanséatique.
* 1356 - La Bulle d'or est promulguée par Charles IV.
* 1432 - Albert II, élu empereur, inaugure le règne des Habsbourg.
* 31 octobre 1517 - Martin Luther affiche ses 95 thèses.
* Septembre 1555 - Paix religieuse d'Augsbourg.
* 1648 - Traités de Westphalie.
* 1740-1786 - Règne de Frédéric II (Frédéric le Grand).
* 6 août 1806 - Dissolution du Saint Empire romain germanique.
* 1806-1808 - Occupation napoléonienne.
* 1870-1871 - Guerre franco-allemande.
* 18 janvier 1871 - Naissance de l'Empire allemand.
* 3 août 1914 - L'Allemagne déclare la guerre à la France et à la Russie.
* 11 novembre 1918 - L'Allemagne signe l'armistice avec les Alliés occidentaux.
* 1919-1933 - République de Weimar.
* 30 janvier 1933 - Adolf Hitler accède au poste de chancelier.
* 27 février 1933 - Incendie du Reichstag.
* Août 1934 - Mort de Paul von Hindenburg, Hitler devient maître absolu.
* Septembre 1935 - Lois raciales de Nuremberg.
* 9 novembre 1938 - Nuit de Cristal.
* 1er août 1939 - L'Allemagne envahit la Pologne ; entrée en guerre des Alliés occidentaux.
* 22 juin 1941 - L'Allemagne attaque l'URSS.
* 8 mai 1945 - Capitulation du Troisième Reich.
* 2 août 1945 - Division de l'Allemagne en quatre zones d'occupation.
* 23 mai 1949 - Création de la République fédérale d'Allemagne.
* 7 octobre 1949 - Création de la République démocratique allemande.
* 13 août 1961 - Édification du mur de Berlin.
* 9 novembre 1989 - Chute du mur de Berlin.
* 3 octobre 1990 - Réunification officielle de l'Allemagne.
* 1982 à 1998 - Helmut Kohl élu quatre fois chancelier.
* 1998 à 2005 - Gerhard Schröder, chancelier.
* 22 novembre 2005 - Élection d'Angela Merkel au poste de chancelier.

[modifier] Codes

L'Allemagne a pour codes :

* DE selon ISO 3166 alpha-2 et par conséquent dans les codes ISO 3166-2 et UN/LOCODE;
* DEU selon ISO 3166 alpha-3;
* 276 selon ISO 3166 numérique,
* selon la liste des prefixes attribué par l'U.I.T. Union internationale des télécommunications :
o DAA à DRZ ;
o Y9A à Y9Z.
* D- selon la liste des préfixes OACI d'immatriculation des aéronefs;
* ED selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports (domaine civil);
* ET selon la liste des préfixes des codes OACI des aéroports (domaine militaire);
* D sur les plaques d'immatriculation;
* .de comme nom de domaine de premier niveau;
* GER selon la liste des codes pays du CIO.

[modifier] Notes et références

1. ↑ fr.wikipedia.org , chiffres pour fin décembre 2009.
2. ↑ PIB à parité de pouvoir d'achat, d'après le Fonds monétaire international (FMI).
3. ↑ PIB nominal, d'après la CIA.
4. ↑ [pdf] Rapport sur le développement humain 2010 des Nations Unies. Tableau 1 p. 167
5. ↑ Selon le découpage de l'Europe par l'ONU. D'autres découpages placent l'Allemagne en Europe centrale.
6. ↑ a, b et c fr.wikipedia.org Population recensée fin décembre 2009
7. ↑ L'adjectif Allemand Alemannisch désigne aujourd'hui trois branches de l'Allemand supérieur : le Souabe, l'Alsacien et leSuisse Alémanique
8. ↑ Université de Laval : Données démolinguistiques sur l'Allemagne
9. ↑ Georges Castellan, « Drang nach Osten », l'expansion germanique en Europe centrale et orientale, clio.fr
10. ↑ Le Monde du 17.10.06
11. ↑ Claude Mangin, L’Allemagne, Berlin, Paris, 2003, (ISBN 2701132290), p.20
12. ↑ L'office fédéral de statistiques : Aire et population, 31 décembre 2005
13. ↑ L'office fédéral de statistiques
14. ↑ Daniel Vernet, « La nouvelle famille allemande », Le Monde, 2 janvier 2008
15. ↑ « Les Allemands passent progressivement à la retraite à 67 ans », dans Le Monde du 30/03/2007, [lire en ligne]
16. ↑ Sous la direction de J-L Matthieu; Géographie 1re, Nathan
17. ↑ Daniel Vernet, « Un fédéralisme paralysant », Le Monde, 15 mars 2005
18. ↑ Antoine Jacob, « Allemagne : la réforme du fédéralisme renforce les compétences des Länder », Le Monde, 12 mars 2006
19. ↑ Hans-Peter Schwartz, Die gezähmten Deutschen. Von der Machtbesessenheit zur Machtvergessenheit, Stuttgart, DVA, 1985.
20. ↑ Philip H. Gordon, « La normalisation de la politique étrangère de l’Allemagne », Politique étrangère, 2/1994, pp. 497-516 et Paul Letourneau, « La politique étrangère allemande : style nouveau et fidélité au multilatéralisme », Revue d’Allemagne, 2/1999, pp. 333-345.
21. ↑ P. Jardin/A. Kimmel, Les Relations franco-allemandes depuis 1963, La Documentation française (coll. Retour aux textes), Paris, 2001
22. ↑ Barry Buzan, People, States and Fear, Hemel-Hempstead, Harvester, 1991 ; Ole Waever, « Societal Security : the Concept », in Ole Waever, Barry Buzan, Morten Kelstrup, Pierre Lemaitre (dir.), Identity, Migration and the New Agenda in Europe, Londres, Pinter, 1993, pp. 17-40.
23. ↑ L'Allemagne n'envisage pas un retrait d'Afghanistan, où trois de ses soldats ont été tués samedi, Le Monde, 20 février 2005
24. ↑ L'Allemagne souhaite désormais ouvertement redéfinir les relations avec les États-Unis, Le Monde, 19 février 2005
25. ↑ a et b . Les dialectes ne s'écrivent pas pour la communication mais uniquement pour noter phonétiquement la culture régionale (théâtre, chansons et poèmes)
26. ↑ Christen in Deutschland 2005
27. ↑ http://www.ekd.de/download/kimi_2004.pdf
28. ↑ La Chine est la troisième puissance économique mondiale.Le Monde
29. ↑ Allemagne – Faits et réalités
30. ↑ Marie de Vergès, Embellie confirmée pour l'économie allemande, mais ce renouveau peut-il durer ~, Le Monde, 29 mai 2008?
31. ↑ Review of Maritime Transport 2010 United Nations Conference on Trade and Development Genève 2010
32. ↑ Sous la direction de J-L Matthieu ; Géographie 1re, Nathan
33. ↑ [pdf] (en) Unemployment (aggregate level and rate) Dec 2008, Organisation internationale du travail, 2008. Consulté le 22-01-2009
34. ↑ Alain Faujas et Marie de Vergès, Le ralentissement économique se confirme en Europe, Le Monde, 27 octobre 2007
35. ↑ Des situations très contrastées chez les Vingt-Sept, Le Monde, 16 mai 2008
36. ↑ L'industrie allemande a encore de beaux jours devant elle, Les Echos, P. Drouin, 15 septembre 2005

[modifier] Voir aussi

Sur les autres projets Wikimédia :

* « Allemagne », sur Wikimedia Commons (ressources multimédia)
* « Allemagne », sur le Wiktionnaire (dictionnaire universel)
* « Allemagne », sur Wikisource (bibliothèque universelle)
* « Allemagne », sur Wikiquote (recueil de citations)
* « Allemagne », sur Wikinews (actualités libres)

[modifier] Bibliographie

* Divers articles de l'Encyclopaedia Universalis, DVD, 2007.
* Serge Berstein et Pierre Milza, Histoire du XXe s, , Hatier, 1984.
* (de) Alexander Demandt, Über die Deutschen. Eine kleine Kulturgeschichte, Propyläen Verlag, Berlin 2007, (ISBN 978-3-549-07294-3)
* Alfred Grosser, L'Allemagne en Occident, Hachette, Pluriel, 1987.
* Alfred Grosser, L'Allemagne de notre temps, Livre de Poche, 1978.
* Jean Heffer, William Serman, Des révolutions aux impérialismes, Hachette-Histoire, 1973.
* Anne-Marie Le Gloannec, Allemagne, peuple et culture, La Découverte Poche, 2005 (ISBN 978-2-7071-4548-2)
* Jean-François Noël, Histoire du peuple allemand des origines à la paix de Westphalie, PUF, 1975.
* Jacques Le Rider, L'Allemagne au temps du réalisme, de l'espoir et du désenchantement, Albin Michel, 2008.
* Jacques Le Rider, La Mitteleuropa, PUF, Que sais-je ? no 2846, 1994, deuxième édition revue, 1996, traductions allemande, espagnole, italienne, croate, japonaise et roumaine.
* Francis Rapp, Le Saint-Empire romain germanique, d’Othon le Grand à Charles Quint, Point Histoire, Seuil, 2003, (ISBN 2-02-055527-1)
* Joseph Rovan, Histoire de l'Allemagne des origines à aujourd'hui, Paris, Le Seuil, 1995.

[modifier] Articles connexes

* Unité allemande
* Histoire de l'Allemagne
* Culture de l'Allemagne
* Allemand
* Politique de l'Allemagne
* Géographie de l'Allemagne
* Démographie de l'Allemagne
* Économie de l'Allemagne
* Noms de l'Allemagne
* Évolution territoriale de l'Allemagne

[modifier] Liens externes

* Willkommen in Deutschland (webzine culturel sur l'Allemagne)
* Allemagne - Faits et réalités (site du ministère des Affaires étrangères allemand)
* www.bund.de

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Saxons
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Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Saxon.
L'Europe centrale au Ve siècle.

Les Saxons sont un peuple germanique, rattaché sur le plan ethnolinguistique au rameau occidental. Ils sont mentionnés pour la première fois par le grec Ptolémée sur la carte Germania Magna au IIe siècle de l'ère chrétienne. Il situe alors leurs terres au sud-ouest du Jutland, ce qui correspond à peu près à l'actuel Holstein, d'où ils semblent s'être étendus au sud et à l'ouest.
Sommaire
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* 1 Les origines
o 1.1 Géographie
o 1.2 Étymologie
o 1.3 Entrée dans l'Histoire
* 2 Les Saxons en Italie et en Provence
* 3 Les Saxons en Gaule
* 4 Les Saxons dans l'île de Bretagne
* 5 Face à l'empire de Charlemagne
* 6 Du Bas Moyen-Âge jusqu'à l'unification allemande du XIXe siècle
* 7 L'époque moderne
o 7.1 Les Saxons de Transylvanie
o 7.2 Les Saxons d'Allemagne
* 8 Voir aussi
* 9 Notes et références
* 10 Bibliographie

Les origines
Géographie

Outre le Jutland (la Chersonnèse cimbrique des auteurs antiques), Germania Magna montre trois « îles saxonnes », identifiées aux îles de la Frise : Amrum, Föhr et Sylt[1]. Ptolémée parle encore des Saxons en les situant sur « la nuque de la péninsule des Cimbres[2]» qui pourrait correspondre à la partie occidentale du Holstein[3].

Plus tard, entre le Ve et le Xe siècle, ils occupent une vaste portion de la Germanie entre l’Elbe et le Rhin allant jusqu’au centre des Pays-Bas. C'est à dire pour l'essentiel, la région que l'on connait aujourd'hui sous le nom de Basse-Saxe (Niedersachsen), intégrée dans un complexe appelé « Saxe primitive » au Haut Moyen Âge.
Restitution d'une maison saxonne de l'époque mérovingienne en Westphalie du nord
Étymologie

De nombreux chercheurs pensent que les mots Saxons et Saxnotas (« compagnons de l’épée ») désignaient probablement à l’origine une association cultuelle de guerriers[4]. En effet, l'élément Sax- est peut-être le même que celui que l'on trouve dans scramasaxe, arme que l'on attribue paradoxalement plutôt aux Francs, car les plus anciennes trouvailles du modèle court, datant du Ve siècle, ont été faîtes chez les Francs[5]. Quoi qu'il en soit, les termes allemands Sachs (ou Sax) et vieil anglais seax désignent bien une arme de ce type (poignard ou épée courte)[6]. L'ancien français n'utilisait pas le mot Saxon, qui est un mot savant basé sur une latinisation du terme germanique, mais un terme roman qui en était issu : Saisne[7] et que l'on trouve sans doute dans le nom de famille normand Lecesne qui a diverses graphies.
Entrée dans l'Histoire

Dès la fin du IIe siècle, les Saxons, tout comme les Frisons et les Francs se signalent par des actes de piraterie sur le Rhin inférieur. Les auteurs classiques disent des Saxons, qu'ils sont des pirates qui infestaient la Mer du Nord et la Manche et que pour protéger le littoral contre leurs incursions et leurs raids, les Romains ont dû mettre en place le litus Saxonicum « côte saxonne » des deux côté de la Manche jusqu'à l'Atlantique et qui comprend le système de commandement du tractus Armoricanus et Nervicanus et la classis Armoricana (la flotte « armoricaine »).
Articles détaillés : Côte saxonne et Tractus Armoricanus et Nervicanus.
Les Saxons en Italie et en Provence

En 569, les Lombards accompagnés d'éléments Saxons s'avancent en Italie sous la conduite d'Alboin et s'y installent[8]. En 572, des Saxons se lancent dans une série de raids jusqu'en Provence, sur Stablo (aujourd'hui Estoublon). Cependant, du fait de leurs divisions internes, ils peuvent être vaincus par un général gallo-franc du nom d'Eunius Mummolus. Après leur défaite, ils réussissent à négocier un traité qui leur donne le droit de se fixer en Austrasie avec femmes et enfants[9]. Ils rassemblent leur familles et repartent pour la Gaule, séparés en deux groupes distincts dès 573. L'un se fraie un chemin par Nice et l'autre par Embrun et ils assurent leur jonction à Avignon, ville qu'ils pillent, ainsi que sa région. De nouveau Mummolus se porte au devant d'eux et leur bloque la route pour traverser le Rhône. Il les force à payer tribut pour les dommages qu'ils ont causé, s'ils veulent être autorisés à pénétrer en Austrasie. Cependant, ces événements ne sont rapportés que par des sources antiques et ne sont pas confirmés par des découvertes archéologiques. Au contraire, l'archéologie et la toponymie ont mis en évidence de nombreuses traces de leur présence en Gaule du nord et de l'ouest jusqu'en Charente.
Les Saxons en Gaule

Un roi Saxon du nom de Eadwacer aurait conquis Angers en 463, avant d'en être chassé par Chidéric 1er et les Francs Saliens, alliés de l'Empire.

Cependant, certains s'étaient déjà installés sur le « littoral saxon », comme le montrent bien les plus anciennes tombes de la nécropole de Vron (Somme), qu'on peut dater du IVe siècle. En outre, la notitia dignitatum mentionne le tribunus cohortis primae novae Armoricanae, Grannona in litore Saxonico. La localisation de ce « Grannona » est incertaine et fait toujours débat parmi les spécialistes. Un certain nombre d'entre-eux voient dans Granville (Manche), un candidat possible, surtout dans la mesure où certaines cartes emploient le terme Gran-nonu pour la désigner. D'autres ont proposé Graignes (Manche, Grania 1109) ou encore Guernesey (Greneroi XIe siècle), car on y retrouve ce même élément Gran-[10]. La notitia dignitatum n'explique cependant pas, l'origine des soldats « romains » qui s'y trouvaient stationnés. Une localisation à Graignes présente l'avantage d'une relative proximité avec Bayeux, où Grégoire de Tours évoque par ailleurs les Saxones Bajocassini (les Saxons du Bessin)[11]. C'est pourquoi, Port-en-Bessin, situé à côté de Huppain, correspond peut-être encore mieux à Grannona.

Ces Saxons là, probablement des lètes au service de Rome à l'origine, devinrent des sujets de Clovis à la fin du Ve siècle. Ils entretenaient une armée permanente qui était utilisée par le pouvoir mérovingien en cas de besoin. Pourtant, ils s'avérèrent inefficaces contre les Bretons de Waroch en 579[12]. Au contraire, Frédégonde les utilisa contre Gontran, conjointement à ces même Bretons dix ans plus tard[13]. En 626 encore, c'est Dagobert Ier qui les envoie faire campagne contre les Basques, c'est à cette occasion qu'un des leurs, Aeghyna, aurait été fait Dux Vasconiae « Duc de Gascogne »[14].

En 843 et 846 sous le roi Charles le Chauve, des documents officiels mentionnent encore l'existence d'un pagus appelé Otlinga Saxonia dans la région du Bessin. Le sens du terme Otlinga nous échappe. La toponymie du Bessin et de la Campagne de Caen nous offrent des exemples possibles de noms de lieux d'origine saxonne, par exemple : Cottun (Coltun 1035 - 1037[15] ; Cola 's "town", anglais -ton cf. Colton). Cependant, c'est le seul dans l'actuelle Normandie, comparé aux nombreux villages aux noms d'origine saxonne en -thun du Boulonnais comme Alincthun, Verlincthun, Pelingthun, etc. qui sont l'expression avec différents autres toponymes d'une importante colonisation de cette région par les Saxons ou les Anglo-Saxons. Une comparaison des noms en -ham / -hem (anglo-saxon hām > home cf. hameau) présents dans le Bessin et le Boulonnais est plus probante[16] et ils n'apparaissent bien sous la forme d'une finale qu'uniquement dans l'actuel département du Calvados, ce qui conforte l'hypothèse d'une origine saxonne. Il s'agit par exemple de Ouistreham (Oistreham 1086), Étréham (Oesterham 1350 ?), Huppain (*Hubbehain ; Hubba 's "ham"), Surrain (Surrehain XIe siècle), etc. Ailleurs en Normandie, les exemples en -ham sont douteux, par exemple Canehan (Seine-Maritime, Kenehan 1030 / Canaan 1030 - 1035) peut représenter un biblique Canaan[17] ou Grohan (Eure). L'extension toponymique plus tardive du diminutif hamel dans cette province, sans commune mesure ailleurs, et du nom de famille conjoint n'y sont certainement pas étrangers[18].

Pourtant, les premières traces archéologiques de communautés saxonnes sur les rives sud de la Manche remontent beaucoup plus loin, à la fin du IVe siècle (≈ 370), comme le montrent les fouilles archéologiques sur le site de Vron en Picardie. Il s’agit sans doute au début, d’une installation réalisée à l’initiative du pouvoir romain pour la défense des côtes dans le cadre du litus Saxonicum. Ces Saxons du Ponthieu conservent leurs spécificités culturelles, enrichies par des apports venus de Germanie du Nord et du Sud de l’Angleterre (anglo-saxonne) jusqu’à la première moitié du VIe siècle. En Basse-Normandie, c’est à partir du milieu du Ve siècle que l’on peut dater les premières implantations saxonnes grâce à l’étude de neuf nécropoles (Réville, Vierville-sur-mer, Ifs, Bénouville, Frénouville, Giverville, Hérouvillette, Sannerville, Lisieux). La présence archéologique des Saxons perdure ici jusqu’à la fin du VIIe siècle, ensuite ils se fondent dans la population. En dehors des pôles du nord de la Bresle (Ponthieu et Boulonnais) et du sud ouest de la Seine le long des côtes de la Manche, la présence saxonne est suggérée encore par des découvertes isolées, comme à Muids (Eure), où encore beaucoup plus loin dans le sud ouest à Herpes (Charente) qui se signale par la découverte dans une nécropole plus importante, d'objets anglo-saxons, sans que l'on puisse dire s'ils sont le fruit ou non de simples échanges commerciaux.
Les Saxons dans l'île de Bretagne
Article connexe : Histoire de l'Angleterre anglo-saxonne.

Une partie d'entre eux, ainsi que des Angles, des Jutes et des Frisons, envahirent la Grande-Bretagne au début du Moyen Âge.

Selon la tradition anglaise et ainsi que le rapporte Bède le Vénérable, les premiers d'entre eux auraient été dirigés par deux frères, Hengist et Horsa et seraient venus à l'instigation du roi breton Vortigern, vers 450, afin de défendre l'île de Bretagne contre les Pictes, une peuplade indigène non romanisée. L'archéologie, quant à elle, atteste la présence de mercenaires germaniques aux alentours de Londres dès les premières années du Ve siècle.

Quoi qu'il en soit, l'arrivée des Saxons et les troubles politiques relatifs au morcellement de la Bretagne romaine en de nombreux royaumes résultèrent en une période sombre, que l'historiographie anglaise a enregistré sous le nom de Dark Ages (littéralement, « âges sombres »). Un dépeuplement massif, lié aux calamités de la guerre et aux épidémies, semble également avoir favorisé la germanisation de l'ancienne province romaine au Ve siècle.

Sans doute dès le VIe siècle, les Saxons constituèrent quatre royaumes au sud de l'île : l'Essex, le Sussex, et le Wessex (respectivement terres saxonnes de l'Est, du Sud et de l'Ouest) ainsi que le Middlesex, plus éphémère puisqu'il fut annexé à la terre des Angles, l'Angleterre (Englalånd > England). Dans l'ensemble, les Saxons montrèrent également une résistance assez forte au Christianisme qui gagna le royaume de Kent au début du VIIe siècle, sous l'influence du missionnaire romain Paulinus.

Si dès le VIIe siècle la présence de Bretwaldas, sortes de « sur-rois » est attestée parmi les Anglo-Saxons de Grande-Bretagne, c'est seulement au Xe siècle qu'une dynastie saxonne, à savoir celle de Wessex, s'imposa finalement sur l'île sous le règne d'Alfred le Grand et pour une courte période jusqu'à l'invasion normande.

La langue des Saxons donna naissance au vieil anglais, qui remplaça dans une grande partie des Iles Britanniques, les anciens dialectes celtiques.
Face à l'empire de Charlemagne
Ary Scheffer, Charlemagne reçoit la soumission de Widukind à Paderborn, (1840)

La majorité des Saxons demeura cependant sur le continent, où ils formaient encore une nation païenne au VIIIe siècle en dépit des efforts des missionnaires anglo-saxons. Nombre de ces derniers, en effet, vinrent sur le continent, majoritairement de Northumbrie, et professèrent leur foi en Germanie dans l'espoir de convertir leurs « frères » restés dans « l'erreur » : les plus connus sont Willibrord (657 ? – 738 ?) et Saint Boniface (680 – 755), qui évangélisèrent les Frisons.

Les Saxons sont considérés à l'époque comme des barbares et comme des intraitables guerriers. La Saxe est un petit pays au Nord du royaume, forestier et marécageux, ce qui peut être une des raisons pour lesquelles les Saxons lancent souvent des raids meurtriers dans les régions de la Hesse et de la Thuringe. Trois nations se partagent la Saxe: les westphales (du Rhin à la Weser), les angariens (à l'Est) et les ostphaliens de la montagne de Harz.

La guerre de Charlemagne contre ce peuple dura trente trois ans. Le facteur déclenchant fut l'attaque des Angariens qui transformèrent la basilique de Fritzlar en écurie pour leurs chevaux. Charles associe très rapidement politique et religion. En effet Il fait oeuvre de conquête, mais aussi œuvre missionnaire en désirant convertir les païens Saxons. En 772, après avoir pris la citadelle d'Eresburg, Charlemagne fait abattre l'idole de ses derniers, l'Irminsul. Certainement un arbre immense recouvert de talismans. Ce lieu rassemblait le butin des razzias saxonnes. A ce moment, les Saxons négocient et promettent de ne plus envahir les marges du royaume franc et fournissent aussi des otages.

En 774, Charles est occupé à guerroyer en Italie et les Saxons en profitent pour reprendre les hostilités. La riposte est terrible. Les soldats envoyés par Charles se déchaînent et laissent la Saxe exsangue mais pas encore soumise.

En 776, les Saxons promettent de se soumettre et de se convertir au christianisme.
En 782, un soulèvement général conduit par Widukind, considéré encore aujourd'hui en Allemagne comme grand héros, force Charles à faire exécuter 4 500 révoltés en guise de représailles.
En 784, le roi des Francs lance une nouvelle campagne mais cette fois-ci hiverne sur place, ce qui rompt avec la tradition de l'époque qui voulait que l'on ne se batte pas à la mauvaise saison et que l'on attende le printemps.
En 785, soumission de Widukind et baptême de celui-ci à Attigny. Le premier capitulaire saxon est édicté : De partibus saxoniae.
En 793, nouvelle révolte.
En 794, Nouvelle campagne de Charles en Frise et en Saxe.
En 797, Charles hiverne au camp de Herstel. Annexion de la Saxe au Regnum Francorum. Second capitulaire saxon qui introduit une égalité progressive entre Francs et Saxons. A partir de 799, déportation massive des Saxons (Flandre et Brabant) remplacés par des Francs pour éviter de nouvelles révoltes. « Charles en mêlant les Saxons et les Flamants, d'un diable en a fait deux », est devenu un adage sous Philippe le Bel et Philippe de Valois.
En 803, conclusion de la paix de Salz.

Retour sur les capitulaires

Widukind maîtrisé, il ne reste plus qu'à soumettre définitivement et convertir son peuple. Charles choisit alors d'imposer son pouvoir par la peur. Il rédige donc en 785, le capitulaire qui vise à organiser la conversion de force. Ce texte de loi contient aussi une longue liste de punitions, un durcissement des sanctions s'opère et la sentence de mort est retrouvée très souvent. Le choix est simple pour les Saxons : la conversion ou la mort. Néanmoins le capitulaire ne se prononce pas en ce qui concerne le mariage, le contrat, les héritages…

En 796, Alcuin conseille à Charles la modération de peur de voir apparaître de nouvelles révoltes. En octobre 797, Charles mit en pratique les sages conseils d'Alcuin en mettant en place un nouveau capitulaire. De simples amendes sont substituées à la peine de mort, les coutumes saxonnes sont mises par écrit et forment la loi des Saxons. La guerre de Saxe semble terminée. Pourtant le Nord de l'Elbe ne tombera qu'en 804. La Saxe est désormais un territoire Franc.

Les ducs de Saxe régnèrent sur l'Allemagne au Xe siècle mais leur royaume fut démantelé en 1180.
Du Bas Moyen-Âge jusqu'à l'unification allemande du XIXe siècle

La Maison de Saxe régna sur deux États : le royaume de Saxe puis la Thuringe, qui devint ultérieurement le duché de Saxe.

Par la suite, le duché de Saxe devint un « électorat de Saxe » dans l'Empire germanique, puis fut scindé en un duché et un électorat. Plusieurs duchés coexistèrent ensuite avec l'électorat : les duchés de Saxe-Cobourg, Saxe-Gotha-Altenbourg, Saxe-Lauenbourg, Saxe-Meiningen, Saxe-Weimar et Saxe-Hildburghausen.

Le territoire connu sous le nom de royaume de Saxe de 1806 à 1918, et qui se situe au sud-est de l'Allemagne, doit quant à lui son nom à l'acquisition du duché de Saxe par le margrave de Meissen en 1423 et se trouve en fait au-delà des terres saxonnes.
L'époque moderne
Les Saxons de Transylvanie

Le terme pour désigner ler colons allemands qui ont émigré à partir du XIIe siècle dans le voévodat de Transylvanie, en Roumanie actuelle, est impropre car il ne s'agissait pas nécessairement de personnes originaires de Saxe, mais plutôt venant de régions parlant les Langues franciques (Luxembourg et de la région mosellane). Le terme générique de « Saxons » pour désigner ses populations, vient du fait que des allemands originaires de Saxe travaillaient pour la chancellerie hongroise du roi Géza II (1130-1162), à l'origine de ce flux migratoire (la transylvanie faisait alors partie du Royaume de Hongrie).

Ces migrants occupaient le "Szàszföld" : une confédération de villes (Hermannstadt, Schässbourg, Kronstadt...) et de villages qui constituaient une communauté d'environ 250 000 personnes au début du XXe siècle.

Après avoir été instrumentalisés par le Troisième Reich pendant la Seconde Guerre mondiale (parti nazi local d'Andreas Schmidt) et enrôlés dans la Wehrmacht, ils furent considérés comme suspects par le régime communiste et n'eurent pas droit, comme les Magyars de Roumanie, à une région autonome. Dans les années 1970 et 1980 à cause de la pénurie et de la répression du régime Ceauşescu, la plupart d'entre eux ont quitté la Roumanie pour l'Allemagne, et le mouvement se poursuivit au début des années 1990 avant de s'inverser à partir de 1995.

Aujourd'hui environ 80 000 germanophones vivent en Roumanie et environ 100.000 autres, établis en Allemagne, y ont des résidences secondaires: la ville de Sibiu (Hermannstadt), principal centre d'affaires allemand et centre culturel des "Saxons" en Roumanie, a été capitale européenne de la culture en 2007.
Les Saxons d'Allemagne

Trois Länder de l'Allemagne fédérale d'aujourd'hui doivent leur nom aux Saxons : Saxe, Saxe-Anhalt et Basse-Saxe
Voir aussi

* Royaumes anglo-saxons du Haut Moyen Âge
* Aighinan
* Eadwacer
* Saxons de Transylvanie

Notes et références

1. ↑ Déchiffrement de la carte de Ptolémée [archive]
2. ↑ H. Döbler, Die Germanen, Legende und Wirklichkeit von A-Z, Guterslob, Berlin / München / Wien, 1975, p.238.
3. ↑ Torsten Capelle, Zur Kontinuität der Sachsen von den Aniangen bis zur Karolingerzeit, in Studien zur Sachsenforschung, 12, pp.75 – 81, Oldenburg, 1999.
4. ↑ Albert Genrich, Der Name der Sachsen – Mythos und Realität. in Studien zur Sachsenforschung 7, Verlag August Lax, Hildesheim, 1991. pp.137-144.
5. ↑ En revanche, ce modèle court et plus ancien est inconnu dans les pays de souche saxonne.
6. ↑ T. F. Hoad, English Etymology, Oxford University Press, Oxford Paperback 1994. p. 419.
7. ↑ Trouvé aussi dans la chanson de Roland, au vers 3795 : « Baivier e Saisne sunt alet à cunseill, e Peitevin e Norman e Franceis; asez i as Alemans e Tiedeis. » (Saxons et Bavarois sont entrés en conseil, avec les Poitevins, les Normands et les Français. Les Alémaniques et les Thiois sont en nombre)
8. ↑ Bernard S. Bachrach, Merovingian Military Organization, 481–751. Minneapolis: University of Minnesota Press, 1971. p. 39.
9. ↑ B. Bachrach, Op. cité, p.39.
10. ↑ François de Beaurepaire, Les noms des communes et des anciennes paroisses de la Manche, éditions Picard 1986. p. 126 - 127.
11. ↑ Histoire des Francs, volume II. Traduction. O. M. Dalton, Clarendon Press 1967.
12. ↑ B. Bachrach, Op. cité, p. 52.
13. ↑ B. Bachrach, Op. cité. p. 63.
14. ↑ Frédégaire, IV.54, p. 66.
15. ↑ Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieux en France, Librairie Guénégaud 1979. p. 215.
16. ↑ Louis Guinet, Les emprunts gallo-romans au germanique (du Ier à la fin du Ve siècle), éditions Klincksieck 1982.
17. ↑ François de Beaurepaire, Les noms des communes et anciennes paroisses de la Seine-Maritime, éditions Picard 1979. p. 56.
18. ↑ Louis Guinet, Op. cité.

Bibliographie

* Celine Bathias-Rascalou, Charlemagne et l’Europe, 2004.
* Pierre Ripert, L’empire éclaté de Charlemagne, le temps des épées, 2002.
* Thérèse Charmasson, Chronologie de la France médiévale, PUF, coll. « Que sais-je ? », 1998.
* Eginhard, Vita Karoli.
* Manfred Rech, Chauken und Sachsen in der schriftlichen Oberlieferung, in Dieter Bischop, Siedler, Söldner und Piraten – Chauken und Sachsen im Bremer Raum, Bremer Archäologische Blätter, Beiheft 2/2000, pp. 119 -134, Der Landesarchäologe, Bremen, 2000.
* Bernard S. Bachrach, Merovingian Military Organization, 481–751. Minneapolis: University of Minnesota Press, 1971.

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Austrasie
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Austrasie

Austrasia (la)
511 — 751


L’Austrasie en 752
L’Austrasie en 752
Informations générales
Statut
Capitale Reims, puis Metz
Langue(s)
Religion(s) Christianisme
PIB {{{pib}}}
PIB/hab. {{{pib hab}}}
Monnaie
Fuseau horaire
Dom. internet {{{domaine internet}}}
Ind. tél. {{{indicatif téléphonique}}}
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Population

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Superficie

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Histoire et événements
511 Mort de Clovis et partage de son royaume. L'Austrasie revient à Thierry
751 Le dernier Mérovingien, Childéric III, est déposé par Pépin le Bref : fin du royaume
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Pouvoir exécutif
Rois
(1er) 511 - 534 Thierry Ier
(Der) 743 - 751 Childéric III
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Pouvoir législatif
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Entité précédente Entité suivante

Royaume de Clovis Royaume de Clovis

Empire carolingien Empire carolingien

Austrasie et Neustrie.

L’Austrasie (territoires de l'est) désignait durant la période mérovingienne un royaume franc couvrant le nord-est de la France actuelle, les bassins de la Meuse et de la Moselle, jusqu’aux bassins moyen et inférieur du Rhin. La capitale en fut d’abord Reims, puis Metz. Les habitants de l’Austrasie étaient les Austrasiens.

Ce royaume est apparu à la mort de Clovis en 511, lorsque le territoire de celui-ci est partagé entre ses fils. Cependant, le nom d'Austrasie n'est mentionné la première fois que pendant le règne de Childebert II[1]. Berceau de la dynastie carolingienne, l’Austrasie disparaît en 751 avec le dernier roi mérovingien pour être intégrée dans le grand royaume franc que réunirent Pépin le Bref et Charlemagne.
Sommaire
[masquer]

* 1 Chronologie des rois en Austrasie
* 2 Voir aussi
* 3 Notes et références
o 3.1 Liens internes
o 3.2 Articles génériques

[modifier] Chronologie des rois en Austrasie

* De 511 à 534 : Théodoric dit Thierry Ier

Théodoric, plus connu sous le nom de Thierry Ier, reçoit en part d’héritage le royaume de l’Est ou Austrasie, peuplée de Gallo-romains, de Francs ripuaires, de Chattes, d’Alamans, sur un territoire qui comprenait la Belgique première et la Belgique seconde et qui correspond aujourd'hui à la Lorraine, la Rhénanie, l'Alsace, la Champagne, la Belgique et la partie septentrionale des Pays-Bas d'aujourd'hui. Thierry Ier fixe sa capitale à Reims, puis se ravise et la fixe à Mettis (Metz), qui occupe une partie plus centrale. Il fait relever les remparts de la ville, établit sa cour dans un palais, connu sous le nom de « la Cour d’Or », sur la colline de Sainte-Croix[2]. Un maire est chargé de s’occuper du palais et de la haute intendance.
On estime la population de la ville à l’époque de Mettis à 7 000 habitants.

* De 534 à 547 : Théodebert Ier dit Thibert

Considéré comme le plus brillant des rois d’Austrasie et des successeurs de Clovis Ier. Il s’empresse de montrer son indépendance, et frappe sa propre monnaie. L'empereur romain Justinien lui envoie des ambassadeurs. Mais il meurt tôt, en 547/548,

* De 547 à 555 : Théodebald Ier dit Thibaud

son fils Théodebald meurt en 555, laissant l’Austrasie au pouvoir de Clotaire Ier, fils de Clovis Ier, pour six ans. Le « roi de Soissons » va réunir tous les royaumes francs sous un seul sceptre.

* De 555 à 561 : Chlothaire ou Clotaire Ier

Reconstitution du royaume de Clovis au profit de Clotaire I

* De 561 à 575 : Sighebert ou Sigebert Ier

Sigebert 1er, fils de Clotaire Ier reçoit en héritage la partie orientale du royaume, avec Reims pour capitale. Mais, en 566, il épouse Brunehilde (Brunehaut), la fille du roi des Wisigoths à Mettis (Metz), dont il fait sa capitale. Tombé sous le coutelas des assassins guidés par l’intrigante Frédégonde, l'épouse de Chilpéric Ier, c’est à Brunehilde qu’il advient de gérer le pays, ce qu’elle va faire avec toute son énergie, en secondant son fils Childebert II (575-597), puis son petit-fils, Théodebert II (597-612) ; Brunehilde dirige avec une grande fermeté, ses préférences, ses rêves (reconstituer le grand empire romain d’Occident), malgré l’amitié marquée du grand évêque Grégoire de Tours, lui valent l’inimitié de ceux qu’elle voudrait réduire : les leudes austrasiens, dont Arnoul de Metz et Pépin de Landen dit l’Ancien. Finalement, un complot initié par le fils de sa rivale Frédégonde la fait tomber aux mains des Neustriens, après des luttes sanglantes entre les deux royaumes ; elle meurt en 613, attachée vivante, à la queue d’un cheval en furie. Clotaire II, roi de Neustrie, s’empare du pouvoir.

Exécution de la reine Brunehilde

* De 575 à 597 : Childebert II et de la régente Brunehilde.

En 577, « Entrevue au pont de pierre « Pompierre » : Gontran, roi de Bourgogne, s’allie avec les Austrasiens et adopte Childebert II.
En 587, « Traité d'Andelot » : Le 28 novembre, Gontran, privé d’héritier mâle, promet de léguer à Childebert II la totalité de ses domaines, ce qui rétablit la paix dans le royaume.

* De 597 à 612 : Théodebert II dit Thibert II et de la régente Brunehilde.

Lutte sans merci entre les deux rivales : Frédégonde, la reine de Neustrie, et Brunehilde, la reine d’Austrasie qui voit son pouvoir contesté par les colombaniens et les leudes Austrasiens qui supportent mal de voir une femme aux rênes du royaume. Ces complots débouchent sur un traquenard dans lequel tombe l’ancienne arienne qui se voit accusée par ceux qui l’ont trahie de tous les maux : régicide et infanticide.

* En 613 : Sigebert II et son frère Corbus sont exécutés : saignés et fracassés contre un rocher.

Leur frère Mérovée ne doit son salut qu’au fait d’être tondu par son parrain (pour les Francs, « l'esprit » de chef guerrier -le mund- est symbolisé par le port de la longue chevelure), ce qui lui vaut la vie sauve et de finir sa vie dans un monastère colombanien.

* De 613 à 622 : Clotaire II

Après l’exécution de Brunehilde et l’assassinat de Sigebert II, Clotaire II s’empare du pouvoir.

* De 622 à 639 : Dagobert Ier (né entre 604 et 609, mort le 18 janvier 639)

Clotaire II, désormais « roi des Francs » confie l’Austrasie à son fils Dagobert Ier qui trouve un collaborateur efficace en la personne d’Arnoul de Metz ; celui-ci va être son mentor et monter plus tard sur le trône épiscopal de la cité messine en 612. Arnoul aura un fils Ansegisel qui épouse Begga, la fille de Pépin de Landen dit l’Ancien, desquels vont naître les successeurs carolingiens. À la mort de son père Clotaire II, Dagobert Ier part pour Paris, nouvelle capitale, pour y devenir le roi de tous les Francs.

* De 634 à 656 : Sigebert III

Dagobert Ier part donc devenir « roi des Francs » et laisse Sigebert III, son fils âgé de 2 ans, aux bons soins des leudes Austrasiens. C'est à Otto (Otton, Othon), « domesticus » (officier du palais faisant partie de la cohorte des antrustions) que Dagobert Ier confie l'éducation du petit Sigebert III, éducation contrôlée par Pépin de Landen et l'évêque Kunibert de Cologne. La mort de Pépin l’Ancien en 639 porte les germes d'un conflit annoncé pour sa succession comme maire du palais, entre son fils Grimoald Ier et Otto. Sigebert III, qui n'a pas dix ans, doit faire face à une guerre contre le duc rebelle Radulf qui mène les Thuringes à la révolte ; contre toute attente, victime d'un traquenard, l'armée austrasienne, pourtant renforcée par les troupes d'Auvergne, subit un sérieux revers et Radulf se proclame roi de Thuringe après avoir signé un traité d'alliance avec les Wendes qui avaient auparavant fortement ennuyé Dagobert.
Le petit roi Sigebert doit même demander l'autorisation de repasser le Rhin à son vainqueur : le pouvoir royal, pour la première fois, était mis à mal, et laissait la place à toutes les tentations.
Un an et demi plus tard, en 642, Grimoald Ier réussissait à faire assassiner Otto en armant le bras du duc Alaman Leutharius, et se proclamait « maire du palais »... Un maire du palais bien fourni en terres, ce qui faisait que sa puissance était sans commune mesure. Sigebert III, lui, n'était déjà plus qu'un fils naturel, contesté, de Raintrude la concubine et de Dagobert Ier, « fruit des désirs frénétiques, donc diaboliques de son père Dagobert », ainsi que le considérait l'évêque missionnaire Amand de Maastricht.
Dès lors, Grimoald Ier, l'ambitieux fils de Pépin de Landen, à la mort de son père, en 643, gouverne de fait L'Austrasie, au nom de Sigebert III.

* De 656 à 662 : Childebert l'Adopté

Grimoald, audacieux et sans limites, essaie même de substituer sa descendance à celle des Mérovingiens en faisant adopter son (propre fils ?) Childebert par Sigebert III. (mais n'aurait-il pas « encouragé », perversion suprême, sa propre femme à entrer dans le lit de Sigebert III, ce qui ferait donc de Childebert le vrai fils de Sigebert III ?)
Childebert devient donc « Childebert l'Adopté ». Le coup de maître semble avoir réussi, car Sigebert III, fort pieux, est surtout attiré par la fondation de monastères et d’églises (abbaye de Stavelot, Saint-Martin devant Metz)...

* De 662 à 675 : Childéric II, fils de Clovis II

...Mais Sigebert III, est marié avec Himenechilde (ou Emnechilde) qui lui donne, contre toute attente, un fils légitime : Dagobert II, qui naît vers 646. Dès lors, il faut que le masque tombe, mais il faudra faire preuve de patience : attendre que Sigebert III décède en 656, pour que Grimoald Ier s'empare de Dagobert II, le fasse tondre (ce qui lui enlève sa qualité royale), et l'exiler dans un couvent irlandais.
Les leudes Austrasiens ne semblent pas accepter cet état de fait : tenus à l'écart depuis une vingtaine d’années, ils complotent, s'emparent de Grimoald Ier qu'ils livrent à Clotaire III, « le roi des Francs de Neustrie », qui le fait jeter en prison en 657 ; Grimoald Ier meurt entre le 11 août et le 14 septembre 662, assassiné sur ordre de Clovis II, le successeur de Clotaire III. Le corps de celui-ci est à peine en terre, que l'évêque de Tours, Chrodobertus fait enlever son épouse qu’il oblige à prendre le voile après l'avoir fait passer dans son lit... Passons sur les autres épisodes de ces luttes à répétitions, comme celle qui poursuivit aussi sa fille Vulfetrude, pourtant respectable abbesse de Nivelles qui se fit voler toutes les terres qui appartenaient à son abbaye. En fin de compte, la branche mâle des Pépinides avait échoué.
Clovis II, qui régnait sur la Neustrie, mourut peu après, laissant trois fils dont deux régnèrent après lui : Clotaire III (657 à 675) en Neustrie et en Bourgogne, Childéric II (662 à 675) en Austrasie. Au côté de ce dernier, le maire du palais fut un certain Wulfoald (Wolfuald) membre d’un clan hostile aux Arnulfiens ;
Les Pépinides disparurent pour longtemps de la scène politique d’Austrasie, pendant qu’en Neustrie, le maire du palais Ébroïn triomphait.
En 673, Childéric II hérita de la Neustrie de son frère, mais celui-ci fut rejeté par l’aristocratie d’Ile de France ; il fut assassiné avec sa femme en 675, et le fidèle Wulfoald ne dut son salut qu’à sa fuite en Austrasie.
Childebert « disparaît » à son tour en 662... Entre-temps, personne ne se soucie plus de Dagobert II, à un point tel que même sa propre mère accepte de devenir régente pour le compte de son neveu Childéric II cette fois, assistée du nouveau « maire du palais » Wulfoald ! Le nouveau maître de l'Austrasie possédait aussi un grand nombre de terres et bénéficiait de l'appui du duc d'Alsace, Etichon (connu auusi sous le nom d'Adalric et serait le père de sainte Odile) dont le clan qui avait tout pour se poser en rival sérieux des Pépinides.

* De 675 à 679 : Dagobert II

Les grands du royaume se souviennent alors de l’existence de Dagobert II, l’exilé d'outre-Manche, et ils le font revenir. Revenu sur la terre de ses ancêtres, le pauvre ne règne pas longtemps : victime de la violence de son temps, il fut tué en le 23 décembre 679, pendant son sommeil, d’un coup de poignard dans l’œil, près de Stenay en forêt de Woëvre ; il y gagna l’auréole du martyr et fut plus tard l’objet d’un culte dont le souvenir se perpétua grâce au prieuré du lieu.
Entre temps, Wulfoald était mort aussi. Sa place était libérée pour un certain Pépin de Herstal, le fils d’Ansegisel et de Begga, un des petits-fils d’Arnould et de Pépin de Landen dit le Vieux.
mais Pépin de Herstal rencontre lui aussi des difficultés : ses troupes sont d’abord écrasées par celles d’Ébroïn, en Neustrie, à Latofao (aujourd'hui Laffaux, entre Soissons et Laon). Mais son vainqueur meurt bientôt...
L’heure de la revanche sonne en 687, à Tertry, où cette fois les Austrasiens remportent la bataille.
Pépin de Herstal prend alors le pouvoir des deux royaumes.

L’histoire de l’Austrasie se termine, pour laisser la place à une autre histoire : celle des Pépinides et des Carolingiens. Les rois ne sont plus que de « pâles souverains » et les maires du palais sont les vrais maîtres du jeu politique ; ils mettent en place les ducs de leurs choix, de leur famille ou de leur clan.

Le territoire qui s’étend de Reims au Rhin entre alors en sommeil (du moins au vu des rois francs) ; dans celui-ci, l’heure des abbés et des évêques va sonner : ce sont les prélats qui vont, dorénavant jouer les premiers rôles dans cette région, asseyant ainsi l'autorité de l'Église sur les populations, autorité avec laquelle devra composer la royauté jusqu'à la Révolution française...

* De 679 à 691 : Thierry III (roi de tout le royaume franc)
* De 691 à 695 : Clovis IV
* De 695 à 711 : Childebert IV
* De 711 à 715 : Dagobert III
* De 715 à 717 : Chilpéric II
* De 717 à 719 : Clotaire IV
* De 719 à 721 : Chilpéric II (restauré)
* De 721 à 737 : Thierry IV
* De 737 à 743 : Interrègne
* De 743 à 751 : Childéric III (dernier roi franc de la dynastie des Mérovingiens)

[modifier] Voir aussi

Neustrie
[modifier] Notes et références

1. ↑ Grégoire de Tours, Histoires des Francs, livre V, 14.
2. ↑ Les Musées de Metz, sis sur la colline Ste Croix et sans doute sur l'emplacement de ce palais, ont pris le nom de Musées de la Cour d'Or en référence à cet ancien palais.

[modifier] Liens internes

* Liste des principaux maires du palais d’Austrasie
* Francs | Royaumes francs
o Ripuaires - Liste des ducs et rois des Francs rhénans | Austrasie
o Saliens - Liste des rois des Francs saliens | Neustrie - Généalogie des Mérovingiens

[modifier] Articles génériques

* Liste des pays disparus

* Portail de l’histoire Portail de l’histoire
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* Portail de Reims Portail de Reims

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Gaule belgique
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Page d'aide sur l'homonymie Pour les articles homonymes, voir Belgique (homonymie).

Cet article ne cite pas suffisamment ses sources (mai 2007).
Si vous connaissez le thème traité, merci d'indiquer les passages à sourcer avec {{Référence souhaitée}} ou, mieux, incluez les références utiles en les liant aux notes de bas de page. (Modifier l'article)
Belgica1.png
Gaule

* Langue gauloise
* Peuples gaulois
* Gaule romaine
o Gaule cisalpine
o Gaule narbonnaise
o Gaule transalpine
+ Gaule aquitaine
+ Gaule belgique
+ Gaule lyonnaise

La Gaule belgique ou Gallia Belgica (en latin) était une province romaine correspondant aux territoires actuels du sud des Pays-Bas, de la Belgique, du Luxembourg, du nord-est de la France et de l'ouest de l'Allemagne. La population, habituellement appelée les Belges, était constituée d'un mélange de Celtes et de peuples germaniques.
Sommaire
[masquer]

* 1 Époque celtique
* 2 Les principaux peuples de Belgique
* 3 Époque romaine
* 4 Compléments
o 4.1 Notes
o 4.2 Sources
o 4.3 Articles connexes
o 4.4 Liens externes

[modifier] Époque celtique
L’Ancienne Belgique (Belgii Veteris Typus) par Abraham Ortelius (1594).

Pendant la protohistoire celtique, le territoire correspond à l'actuelle Belgique, à la partie de la Gaule située au nord de la Seine et sur la côte normande. Certains de ces peuples se sont installés dans l’île de Bretagne, ils sont notamment mentionnés dans les Commentaires sur la Guerre des Gaules de Jules César. Les cartes ultérieures montrent par exemple des Parisii dans l'actuel Yorkshire, des Belgae dans l'actuel Sussex. César, à propos des Suessions, précise que leur magistrat régnait sur un ensemble étendu des deux côtés de la Manche, Gaule belgique d'une part, et d'autre part vraisemblablement ce qu'il appelle ailleurs « les provinces maritimes » de la Bretagne.

Les Belges (Gaulois belges) sont un ensemble de peuples celtiques, dont certains semblent de souche germanique[1] ; le sens de l’ethnonyme pourrait être « les plus grands ». Aucune source ne permet d'identifier une « spécificité linguistique ou culturelle par rapport à d’autres peuples celtiques[1] ».
[modifier] Les principaux peuples de Belgique

La Belgique entre dans l’histoire lors de sa conquête par Jules César. En préambule à ses Commentaires sur la Guerre des Gaules, le futur dictateur décrit un territoire ethniquement varié. Il distingue les Gaulois proprement dits qui se nomment Celtes dans leur langue, des Aquitains et des Belges, chacun ayant leur territoire, leur langue et leurs institutions. De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves, dit-il, parce que, entre autres, ils sont en guerre continuelle avec leurs voisins, les Germains, qui sont au-delà du Rhin. Il situe leur territoire au nord de celui des Celtes, dont ils sont séparés par la Marne et la Seine. Cette définition sommaire laisse dans le flou la frontière sud-est de la Belgique, entre la Marne et le Rhin I,1. Si la langue des Aquitains est une réalité tangible qui survit au Pays basque, la langue des Belges est par contre moins bien définie, bien qu'au nord de la Somme des dialectes du proto-germanique y sont parlés depuis fort longtemps par des Germains cisrhénans (Germani cisrhenani). Les manuels d’histoire privilégient un ensemble disparate de gaulois et de germain, particulièrement entre la Seine et la Somme.

Jules César, par abus de langage avoué (I,1(1)), assimile les Belges aux Gaulois celtes, mais, en prémisse à sa campagne contre ce peuple, il les distingue des Gaulois celtes sans ambiguïté (I,1, II,1(2), II,2(3), II,4(1)).

Ailleurs au cours du récit, Jules César nous laisse entrevoir une réalité linguistique et ethnique complexe pour le territoire de la Belgique. La plupart des Belges sont, dit-il, d’origine germanique, et proviennent d’au-delà du Rhin (II,4). Le territoire est aussi habité par des Germains, et des Belges font valoir leur origine germanique. En outre, des Belges se sont installés au-delà du Rhin et sur les côtes de Bretagne (V,12).
Peuples de Belgique et références à la Guerre des Gaules Peuples Capitale Ville et/ou région
(Tiré du nom du peuple) Wikisource Jules César, Guerre des Gaules
Belges Belgique I,1 II,1-6 II,9-10 II,14-19 III,7 III,11 IV,38 V,12 V,24-25 VIII,6 VIII,38 VIII,45 VIII,49 VIII,54
Ambiens Samarobriva Amiens II,4 II,15 V,24 V,47 V,53 VII,75 VIII,7
Ambivarètes IV,9
Atrébates Nemetacum Arras et Artois II,4 II,16 II,23 IV,21 IV,27 V,46 VI,6 VII,75-76 VIII,6-23 VIII,47-48
Atuatuques Atuatuca (Tongres) II,4 II,16 II,29-33 V,27 V,38-58 VI,2 VI,32-44
Bellovaques Beauvais II,4-5 II,10 II,13-15 V,46 VII,59 VII,75-76 VII,99 VIII,6-22 VIII,38
Calètes Caux II,4 VII,75 VIII,7
Caeroesi II,4
Condruses Condroz II,4 IV,6 VI,32
Éburons Tongres II,4 IV,6 V,24-58 VI,2 VI,5-6 VI,9 VI,29-44 VIII,24-25
Médiomatriques Divodurum Metz IV,10 VII,75
Ménapiens Castellum menapiorum (Cassel) II,4 III,28-29 IV,4 IV,22 IV,38 VI,2 VI,5-6 VI,9
Morins Tervanna (Thérouanne) II,4 III,28-29 IV,21-22 IV,28 IV,35 IV,37-38 V,24 VII,75-76
Nerviens Bagacum (Bavay) II,4 II,15-28 V,24 V,38-58 VI,2-3 VII,75
Pémanes Famenne II,4
Remes Durocortorum (Reims) Reims II,3-6 II,12 V,24 V,53-54 VI,4 VI,12 VI,44 VII,63 VII,90 VIII,6 VIII,11-12
Sègnes Sougné-Remouchamps VI,32
Suessions Soissons, Soissonnais II,4 II,12-13 VIII,6
Trévires Trèves II,24 III,11 IV,6 IV,10 V,1-4 V,24 V,47 V,53 V,58 VI,2-3 VI,5-9 VI,32 VI,44 VII,63 VIII,25 VIII,45 VIII,52
Véliocasses Rotomagus (Rouen) II,4 VII,75 VIII,6
Viromanduens Vermand et Vermandois II,4 II,16 II,23
[modifier] Époque romaine

La province romaine de Gallia Belgica du début de la période impériale correspondait pratiquement à l'ensemble des cités de l'ancienne fédération belge, c'est-à-dire les territoires sis entre le Rhin et la Seine, auxquels César donnait le nom de Belgium. Au départ, la capitale de la province fut Reims puis, à une date indéterminée (mais probablement pas avant la fin du Bas-Empire), la capitale fut transférée à Trèves.

À l'époque d'Auguste, la province de Belgique comprenait les cités suivantes :

* Ciuitas Remorum, capitale : Durocortorum (Reims) ;
* Ciuitas Siluanectum, capitale : Augustomagus (Senlis) ;
* Ciuitas Suessionum, capitale : Augusta Suessionum (Soissons) ;
* Ciuitas Bellouacorum, capitale : Caesaromagus (Beauvais) ;
* Ciuitas Ambianorum, capitale : Samarobriua (Amiens) ;
* Ciuitas Viromanduorum, capitale : Augusta Viromanduorum (Saint-Quentin) ;
* Ciuitas Atrebatium, capitale : Nemetacum (Arras) ;
* Ciuitas Neruiorum, capitale : Bagacum Nerviorum (Bavay) ;
* Ciuitas Leucorum, capitale : Tullum (Toul) ;
* Ciuitas Treuerorum, capitale : Augusta Treverorum (Trèves) ;
* Ciuitas Mediomatricorum, capitale : Divodurum (Metz) ;
* Civitas Tungrorum, capitale : Atuatuca Tungrorum (Tongres).

Nord-est de la Gaule vers 70 apr. J.-C. avec les frontières (provinciales et linguistiques)

Sur le terrain, les frontières de la province belge, tant avec la Gaule lyonnaise qu'avec la Germanie, sont floues, au début de la période impériale. Il semble que les cités des Tongres, des Lingons, mais pas des Séquanes ni des Helvètes, aient fait partie de la province de Gaule belgique au début de la période impériale. Le premier événement qui vient quelque peu clarifier ces limites, même s'il les change par la même occasion, est la création par l'empereur Domitien d'abord de deux districts, puis de deux provinces de Germanie : la Germanie inférieure et la Germanie supérieure. Cette opération se situe entre 82 et 90 ap. J.-C. La création de ces provinces se concrétise par la perte définitive des Lingons, des Séquanes, des Tongres et des Helvètes. L'autre grande réforme territoriale qui toucha la Belgique date, comme pour le reste de l'Empire, de 297. La réorganisation territoriale voulue par Dioclétien a pour conséquence la division en deux de la province, les deux nouvelles provinces prenant les noms de Belgique première et de Belgique seconde (Belgica Prima et Belgica Secunda). Nous connaissons exactement la composition de ces provinces grâce à la Notitia Dignitatum, inventaire de l'administration du Bas-Empire.

L'agriculture de ces provinces était florissante et la ville de Reims (Durocortorum) était la plus grande ville de la Gaule et l'une des plus importantes d'Occident. En revanche, un bon nombre d'habitants de cette province connurent une romanisation plus lente qu'en Lyonnaise et en Narbonnaise, cela pouvant être dû au contact des Germains qui voulurent s'y créer un domaine. Les nobles Gaulois Classicus, Tuor et Sabinus voulaient le pouvoir et se joignirent aux Bataves de Civilis pour créer un empire en Gaule (an 70). Les Gaulois ne les suivirent pas ; les nobles des autres cités leur demandèrent de se désarmer, Sabinus fut vaincu par la cité des Séquanes, Tu(t)or, Classicus et Civilis par le général Cerialis.

La Belgique première comprenait :

* Ciuitas Treuerorum (Cité des Trévires) ;
* Ciuitas Leucorum (Cité des Leuques) ;
* Ciuitas Mediomatricorum (Cité des Médiomatriques) ;
* Ciuitas Verodunensium (Cité des Verodunenses), nouvelle cité de la première moitié du IVe siècle, par démembrement de la Ciuitas Mediomatricorum ; chef-lieu : Verdunum – Verdun.

La Belgique seconde comprenait :

* Ciuitas Remorum (Cité des Rèmes) ;
* Ciuitas Suessionum (Cité des Suessiones) ;
* Ciuitas Veromanduorum (Cité des Véromanduens) – nouveau chef-lieu : Vermand ;
* Ciuitas Atrebatium (Cité des Atrébates) ;
* Ciuitas Silvanectum (Cité des Silvanectes) ;
* Ciuitas Bellovacorum (Cité des Bellovaques) ;
* Ciuitas Ambianensium (ou Ambianorum, Cité des Ambiens) ;
* Civitas Morinorum (Cité des Morins) ;
* Ciuitas Camaracensium (Cité des Camaracenses), ancienne c. Nerviorum, avec pour nouveau chef-lieu : Camaracum – Cambrai ;
* Ciuitas Catalaunorum, séparée de la ciuitas Remorum ; chef-lieu : Catalaunum – Châlons-en-Champagne ;
* Ciuitas Bononensium, (Cité des Bononenses) séparée de la ciuitas Morinorum ; chef-lieu : Bononia – Boulogne-sur-Mer.

[modifier] Compléments
[modifier] Notes

1. ↑ a et b Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, p. 457-459, éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins » , Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6).

[modifier] Sources

pour l’époque celtique

* Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, coll. « Bouquins », Paris, 2000, (ISBN 2-7028-6261-6).
* John Haywood (intr. Barry Cunliffe, trad. Colette Stévanovitch), Atlas historique des Celtes, éditions Autrement, Paris, 2002, (ISBN 2-7467-0187-1).

[modifier] Articles connexes

* Gaule
* peuple gaulois
* liste des peuples celtes de Belgique
* liste des peuples celtes
* Liste des peuples de la Gaule belgique
* Belges
* Didius Julianus
* Gouverneur romain
* Postérité après les Grandes invasions : unique royaume franc jusque la fin du Ve siècle.
* Frisons
* Bretagne (province romaine)

[modifier] Liens externes

* Carte

v · d · m
Provinces de l’Empire romain
Des conquêtes de Trajan jusqu'aux réformes de Dioclétien, ordonnées par régions géographiques d'ouest en est
Péninsule ibérique Bétique • Lusitanie • Tarraconaise (ou Hispanie citérieure, la Gallaecia détachée brièvement sous Caracalla)
Gaule et Germanie Aquitaine • Belgique • Germanie inférieure • Germanie supérieure • Lyonnaise • Narbonnaise • Norique • Rhétie
Grande-Bretagne Bretagne (jusqu'en 210, puis Bretagnes inférieure et supérieure)
Alpes, Italie et abords Italie (statut spécial, XI regiones) • Alpes cottiennes • Alpes grées • Alpes-Maritimes • Alpes pennines • Corse-Sardaigne • Sicile
Illyrie, Grèce et Balkans Achaïe • Dalmatie (ou Illyrie) • Épire • Macédoine • Mésie inférieure (Dacie aurélienne détachée vers 270) • Mésie supérieure • Pannonie inférieure • Pannonie supérieure • Thrace
Dacie et abords Dacie (jusqu'en 129, puis Dacies inférieure, supérieure et Porolissensis jusqu'à Marc Aurèle, puis Trois Dacies jusque vers 270)
Anatolie et Caucase Asie proconsulaire • Bithynie-Pont • Cappadoce • Cilicie • Chypre • Galatie • Lycie-Pamphylie • Osroène (à partir de 195) • Mésopotamie (à partir de 198)
Proche-Orient Arabie • Judée (jusqu'à Hadrien puis Syrie-Palestine) • Syrie (jusqu'en 197, puis Syrie-Cœlé et Syrie-Phénicie) • Arménie (115 - 117) • Assyrie (115 - 117) • Mésopotamie (115 - 117)
Afrique Afrique proconsulaire (Numidie détachée à partir de 193) • Cyrénaïque-Crète • Égypte • Maurétanie Césarienne • Maurétanie Tingitane
Série Rome antique

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